Publié il y a 8 mois - Mise à jour le 08.03.2024 - Thierry Allard - 2 min  - vu 311 fois

BAGNOLS/CÈZE Manifestation contre les inégalités femmes/hommes

Cet après-midi, lors de la manifestation organisée à Bagnols par les syndicats à l'occasion du 8 mars

- Photo : Thierry Allard

Quelques dizaines de manifestants ont bravé la pluie et le vent froid en ce vendredi 8 mars à l’appel de la CGT, de Solidaires et de la FSU. Ils se sont rassemblés en cette journée internationale des droits des femmes à 15h40, une heure tout sauf choisie au hasard.

« C’est l’heure à laquelle les femmes commencent à travailler gratuitement chaque jour », explique Pascale Peyron, de la CGT, qui parle du « gouffre des inégalités salariales dans ce pays » entre les hommes et les femmes. Dans « un monde du travail patriarcal », estime-t-elle, « 62 % des femmes sont payées au SMIC, et en 2024, en moyenne, leur salaire est inférieur de 25 % à celui des hommes (*). »

Alors si tous les syndicats saluent et se félicitent de l’inscription de l’interruption volontaire de grossesse dans la constitution ce lundi, « le chemin de l’égalité entre les hommes et les femmes est encore long, estime Libertad Cellier, de la FSU. La constitutionnalisation de l’IVG ne doit pas nous faire oublier qu’il y a des luttes à mener. » Sur l’égalité salariale donc, et des retraites qui en découle, surtout depuis la mise en place de la réforme des retraites l’année dernière, « dont les femmes sont les premières perdantes », affirme Pascale Peyron. Réforme dont les syndicats continuent d’exiger le retrait.

Les violences sexistes et sexuelles reviennent aussi dans les discours. « Une femme sur deux a subi des violences sexuelles, et une femme sur cinq affirme avoir subi des violences au travail », lance Marta Nicolas, de Solidaires, avec « souvent ni protection ni accompagnement convenables », ajoute-elle. Quant aux propos du Président de la République sur le « réarmement démographique », ils ne passent pas. « C’est une notion aux purs accents pétainistes », estime la CGT, « un contrôle des corps et des utérus à des fins natalistes », pour Solidaires, « un propos martial qui rejoint la thèse nauséabonde du grand remplacement », pour FSU.

Les syndicats préfèreraient « des politiques volontaristes et des budgets conséquents » sur l’égalité femmes/hommes, pour FSU, « une augmentation immédiate des salaires du privé et du public et une revalorisation des métiers féminisés » pour Solidaires, ou encore la prise en compte de la spécificité de la santé des femmes au travail, notamment « la gratuité des protections hygiéniques » ou encore « la reconnaissance de l’endométriose comme handicap », avance la CGT. Avec une idée, résumée par la FSU : « Faire avancer les droits des femmes, c’est faire avancer les droits de toutes et tous. »

*

L’Insee avance le chiffre de 24,4 % d’écart de salaire moyen entre les femmes et les hommes. « Cet écart s’explique en premier lieu par des différences de volume de travail moyen : d’une part, les femmes sont moins souvent en emploi que les hommes au cours de l’année, d’autre part, elles occupent plus fréquemment un emploi à temps partiel, situations pouvant tout aussi bien relever d’un choix qu’être subies », explique l’Insee. À temps de travail égal, l’écart de salaire entre les hommes et les femmes est de 15,5 %.

Thierry Allard

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