Publié il y a 1 an - Mise à jour le 01.11.2023 - Thierry Allard - 1 min  - vu 591 fois

ÉDITORIAL À Bagnols, il y a urgence aux Urgences

(Photo Marie Meunier / Objectif Gard)

Depuis le début de l’année, l’accès aux Urgences du Centre hospitalier de Bagnols a déjà été « régulé » une cinquantaine de nuits, série en cours, faute de médecins en nombre suffisant. Nuits durant lesquelles les usagers n’ont pas accès aux Urgences, sinon en faisant appel au SMUR en passant par le centre 15, uniquement pour les urgences vitales.

Les Urgences de Bagnols sont malades, et leur état de santé ne montre malheureusement aucun signe d’amélioration. Les bulletins de santé se succèdent, sous forme de communiqués de la direction de l’établissement, tristement identiques mis à part les dates. Des années que nombreux sont ceux qui tirent la sonnette d’alarme sur le désert médical que devient le Gard rhodanien, et que le Centre hospitalier alerte lui aussi. Or, loin d’améliorer la situation, la dernière évolution législative en date, la loi Rist, qui plafonne la rémunération des gardes médicales à 1 390 euros bruts pour 24 heures de travail, a compliqué les choses sur un territoire qui a démontré son manque d’attractivité pour des médecins qui pouvaient toucher jusqu’à 2 200 euros par garde auparavant à Bagnols. Ainsi, toutes les « régulations » de l’accès aux urgences se sont produites depuis l’entrée en vigueur de la loi en avril dernier : deux nuits en mai, sept en juin, sept en juillet, quinze en août, six en septembre, dix en octobre et déjà trois nuits en novembre, d’après nos recherches. Et depuis quelques semaines, le Centre hospitalier d’Alès a lui aussi dû se résoudre à « réguler » ponctuellement l’accès de ses Urgences. Autant de nuits passées en mode dégradé, témoins d’un service public de la santé bien malade, pour lequel il faut agir vite et fort. Sous peine de voir ce mode dégradé devenir progressivement la norme, et la maladie encore s’étendre.

Thierry Allard

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