SAINT-ÉTIENNE-DES-SORTS La maire et la majorité municipale enterrent la hache de guerre
Depuis le mois de juin dernier et l’élection municipale partielle qui a vu la maire de Saint-Étienne-des-Sorts Patricia Garnero être placée en minorité, c’est peu de dire que l’ambiance au sein du conseil municipal s’était dégradée.
Depuis, entre la nouvelle majorité emmenée par l’ancien maire Didier Bonneaud et la maire Patricia Garnero, on assistait à une véritable guerre des tranchées. Ainsi, entre autres épisodes pas toujours glorieux d’un côté comme de l’autre, la maire voyait ses délégations retirées par la nouvelle majorité. Pendant ce temps, les nouveaux adjoints, issus de cette élection municipale partielle, n’avaient pas de délégation, la maire refusant de les nommer.
Résultat de ce pataquès, il fallait convoquer un conseil municipal pour à peu près tout, la maire ne pouvant plus prendre de décision seule. Illustration encore lors de la séance de ce mardi soir, où le conseil a dû délibérer pour l’achat… de sacs poubelles destinés aux déjections canines, représentant la coquette somme de 286 euros. Une situation absurde, comme en conviendront les deux parties ce mardi soir, dans un accès de lucidité.
Ainsi, la deuxième délibération au menu concernait un sujet légèrement plus important que les sacs à crottes : il s’agissait de rendre ses délégations à la maire. Parallèlement, Patricia Garnero annoncera une nouvelle méthode de travail, « au vu des difficultés à travailler en réunion à quinze, surtout avec certains conseillers municipaux virulents et agressifs, je souhaite travailler différemment avec les adjoints. » Ainsi, désormais, le boulot s’effectuera en commission, avant d’en discuter en conseil municipal. Comme dans la plupart des assemblées délibérantes, donc.
Même si le conseiller de la nouvelle majorité Sébastien Sanchez marquera dans un premier temps son opposition à ce nouveau mode de fonctionnement, le premier adjoint Didier Bonneaud défendra cette nouvelle méthode. « Nous sommes arrivés à la croisée des chemins, cela fait neuf mois que nous sommes à l’arrêt, ou plutôt nous avançons à la vitesse de l’escargot », lancera-t-il en amorce d’un long monologue destiné sans doute autant à ses élus qu’au public présent.
Ensuite, il rappellera que certes, « nous avons pris la majorité, pas pour renverser le maire, mais pour travailler en équipe », avant d’inviter à « tester » le nouveau mode de fonctionnement « au moins jusqu’au prochain budget (la commune doit le voter mi-avril au plus tard, ndlr) » car « si on ne fait rien, la commune va dans le mur » et il faut « sauver ce mandat qui partait plus que mal. » Pendant ce temps, Patricia Garnero va signer et envoyer les délégations aux adjoints, même si, prudente, elle attendait « la réunion de ce soir (mardi soir, ndlr) pour voir si tout se passait bien. » Autre point négocié entre les deux camps, Didier Bonneaud prend la place de conseiller d’Agglo à Patricia Garnero, qui continuera toutefois à représenter la commune en conseil des maires. Pour s’en assurer, Didier Bonneaud lui donnera, théâtral, un modèle de lettre de démission de son mandat à l’Agglo à Patricia Garnero.
La confiance règne, donc. On le voit de nouveau lorsque la maire doit négocier pour récupérer la possibilité de louer les biens et terrains appartenant à la commune, ce que lui refuse la majorité, lui reprochant notamment d’avoir reloué le logement appartenant à la commune à une famille dont les enfants sont trop grands pour être scolarisés sur le village. Patricia Garnero emportera tout de même le droit de louer la salle des fêtes. Après quelques escarmouches sur divers sujets, cette paix provisoire sera entérinée à l’unanimité du conseil. La hache de guerre est désormais enterrée, mais pas très profondément.