SAINT-MICHEL-D’EUZET Une résidence et un pôle médical inaugurés en centre-village
Lorsque l’idée a germé en 2014, il n’y avait qu’une vieille maison du XIXe siècle dans son jus. Dix ans plus tard, la résidence La Placette, qui a été bâtie à la place, a été inaugurée en plein coeur de Saint-Michel-d’Euzet ce jeudi.
Le maire Elian Petitjean se rappelle du moment où ladite vieille maison a été mise en vente au prix de 90 000 euros. « Nous avons décidé de préempter, et nous avons passé la vente en juillet 2014 », rejoue-t-il. Puis il a fallu trouver un bailleur social. « Pas facile, mais nous avons trouvé en Logis cévenols des gens très réceptifs », poursuit le maire. Une fois le bailleur trouvé, place à la recherche de financements, puis à la décision de rénover ou de démolir. Finalement, la démolition/reconstruction sera choisie.
Puis vint la crise sanitaire. « Le covid n’a rien arrangé, mais nous avons fini par déposer le permis de construire en décembre 2019 », poursuit Elian Petitjean. Et après, enfin, « ça a été de la rigolade », dit-il : sous la houlette de l’architecte alésien Bruno Carboni, la résidence sera bâtie avant d’être livrée en juillet 2023. Elle ne restera pas vide longtemps, puisqu’en septembre 2023, les quatre logements, des T3 d'une soixantaine de mètres carrés avec terrasse et les trois locaux commerciaux du rez-de-chaussée seront remplis.
On y retrouve le médecin du village, un cabinet d’infirmières qui accueille aussi une diététicienne, et une ostéopathe, créant de fait un petit pôle médical au coeur du village. Pas rien « quand on sait ce qui se passe dans la vallée de la Cèze et dans la France entière », commente le maire en faisant allusion à la désertification médicale, qui frappe fort sur le territoire. En tout, le projet aura coûté un million d’euros, dont 567 000 euros pour la partie logements, financée par Logis cévenols, et 353 000 euros pour les locaux commerciaux, une somme subventionnée par le Conseil départemental (60 000 euros), l’État (48 000 euros) et l’Agglomération du Gard rhodanien (13 000 euros), le reste à charge pour la commune étant de 230 000 euros.
« Ce partenariat a été exemplaire », salue le directeur général de Logis cévenols, Thierry Spiaggia, avant de souligner l’implication de la mairie dans le projet et « la qualité de la prestation » offerte par la résidence dont la partie habitations reste gérée par le bailleur social. Le président de l’Agglomération saluera une équipe municipale « qui a une vision de la commune », avant de souligner les importants changements que la place du village a connus en dix ans, avec une restructuration complète puis cette résidence. Il insistera aussi sur le rôle méconnu de l’Agglomération dans le projet qui, en plus de l’apport de 13 000 euros de fonds de concours, garantit les prêts nécessaires à de tels projets. « Sans les garanties d’emprunt, il n’y aurait pas de logement social sur le territoire », résume-t-il.
Ici, les quatre logements « vont permettre à des jeunes du village de pouvoir rester, à des gens qui peuvent être en situation problématique ou à des personnes âgées de trouver une solution », poursuit Jean-Christian Rey. Pour le Département, Carole Bergeri rappellera « l’engagement à travers les contrats territoriaux à aider les communes, là où on pâtit de ces financements qui nous manquent pour nos projets. » Et, pour ce cas d’espèce, « les 60 000 euros mis dans cette maison médicale permettent de lutter contre la désertification médicale », souligne la conseillère départementale.
Ce projet terminé, Elian Petitjean se penche sur le prochain : une maison en partage, pour laquelle « nous n’avons plus qu’à déposer le permis de construire », affirme-t-il.