Publié il y a 1 an - Mise à jour le 16.04.2023 - Thierry Allard - 3 min  - vu 411 fois

UZÈS Avec leurs pelles, les artistes se mobilisent pour l’Ukraine

Membres et partenaires de "La Pelle aux artistes", à Uzès

- Photo : Thierry Allard

Il y a un an, un collectif d’artistes lançait une mobilisation pour l’Ukraine : « La pelle aux artistes » était née. Alors que le projet a pris de l’ampleur, trois événements vont se tenir d’ici l’été.

L’origine de « La pelle aux artistes » remonte en réalité non pas à l’année dernière, mais à… 1996. « Avec ma compagne, nous avons réalisé une pelle décorée, et nous avons pensé faire une opération humanitaire, puis le projet a été oublié », rejoue l’artiste Michel Wohlfahrt. Le projet se réactive lors du début de la guerre en Ukraine, avec une volonté « de l’ouvrir aux artistes mais aussi à tout le monde », poursuit-il.

Le projet est présenté au Secours populaire et une association se monte pour coordonner tout ça. Le tissu associatif uzégeois se mobilise, via l’association l’Uzège, Prima Vera, mais aussi le Prieuré ou encore Art Bosc. Le principe est simple : réaliser des oeuvres à partir de pelles, « un symbole de construction, de reconstruction et d’investigation, c’est le premier outil de l’archéologue », souligne Didier Riesen, de Prima Vera. Et ça prend : en un an, près de 120 pelles ont été réalisées.

Autant d’oeuvres pour « aborder la guerre en Ukraine sous un autre angle : le pillage et la destruction du patrimoine culturel », explique Didier Riesen, qui évoque « la même stratégie que celle employée par les nazis. » Ce thème sera l’objet du premier événement de la série de trois qui va être proposée d’ici l’été : le 6 mai, le cinéma le Capitole d’Uzès accueillera des conférences de l’historien d’art Guillaume Desprez, de l’auteur spécialiste de Picasso Patrick Davous, Picasso dont la dernière oeuvre pacifiste se trouve au château de Castille à Argilliers, et de Gro Nesjar, dont le père Carl travailla longtemps avec Picasso. À cette occasion, les vies de Douglas Cooper et de Rose Valland, qui firent beaucoup contre le pillage des oeuvres d’art pendant la seconde guerre mondiale, seront aussi abordées par un documentaire de Brigitte Chevet.

Puis le 21 mai, plus de cent pelles d’artistes seront vendues au Prieuré Saint-Nicolas, près du pont du même nom. « Il y aura deux types de vente, précise Jacques Bizet de l’association La Pelle aux artistes. Celles des bénévoles inspirés seront vendues 150 euros pièce, et la cinquantaine de pelles d’artistes reconnus seront vendues aux enchères par un commissaire priseur. » Tout l’argent de ces ventes et de celles du catalogue de la Pelle aux artistes sera reversé au Secours populaire.

Ces fonds serviront à un projet mené à Odessa, en Ukraine, par une association locale partenaire du Secours populaire, 4 Leaf Clover. « Il s’agit d’offrir un espace formateur sur pour les enfants et les jeunes », explique André Dujaud, responsable de la solidarité mondiale pour le Secours populaire du Gard. Une centaine d’enfants destinataires du projet ont déjà été identifiés, et pourront se servir d’un lieu éducatif sûr où ils bénéficieront aussi d’actions culturelles.

Enfin, le 18 juin le château de Bosc, à Domazan, accueillera « La Pelle du 18 juin ». Si on détecte facilement le jeu de mot dans le titre de l’événement, il est tout sauf innocent : il s’agit d’un événement « en résistance aux totalitarismes », pose Didier Riesen. À cette occasion, une oeuvre collective sera réalisée avec les pelles, et notamment celles des enfants de l’école d’Argilliers, qui ont participé à un atelier et ont confectionné leurs propres petites pelles, dans une idée de transmission. Une oeuvre collective en forme de spirale, symbolisant la vie et l’évolution vers la paix et la liberté.

Thierry Allard

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