Publié il y a 2 jours - Mise à jour le 23.03.2025 - La rédaction - 11 min  - vu 3064 fois

ÇA RESTE ENTRE NOUS Les indiscrétions de la semaine

Nous sommes le dimanche 23 mars 2025. Il est 12 heures. Place aux indiscrétions politiques et économiques de la semaine…

Julien Sanchez en embuscade ? Loin, très loin de Nîmes, le député Yoann Gillet est en Polynésie française dans le cadre d’une commission d’enquête de l’Assemblée nationale relative aux conséquences des essais nucléaires dans le Pacifique. Pendant ce temps-là, trois candidats, et non des moindres, s’avancent devant la rue Dorée pour s’emparer dans un an du fauteuil de premier édile. Valérie Rouverand, Julien Plantier et depuis cette semaine, Franck Proust, le président de Nîmes métropole, soutenu par Jean-Paul Fournier. Mais à quoi joue le Rassemblement national ? Alors que l’on pensait que Nîmes comme Toulon était une priorité pour le mouvement de Jordan Bardella, les signaux depuis plusieurs mois semblent indiquer le contraire. Certes, le député Gillet était encore aux Halles de Nîmes il y a quelques jours pour distribuer un tract. Non pas pour faire le procès du maire de Nîmes et de l’équipe municipale, mais pour vanter les mérites des parlementaires de l’Assemblée nationale. Et préparer l’alternance à Emmanuel Macron. Les spéculations vont donc bon train dans les rues du centre-ville de la capitale du Gard. Et si le RN la jouait finalement petit bras ? Ce ne serait absolument pas conforme à la stratégie d’implantation locale du parti nationaliste de ces dernières années. Encore moins quand on sait que la Présidentielle aura lieu 12 mois après les municipales. Marine Le Pen et son poulain Jordan Bardella vont forcément faire le tour de France pour mobiliser militants et sympathisants. Et soutenir leurs candidats estampillés bleu-blanc-rouge. Peut-être que c’est du côté de Julien Sanchez qu’il faut alors regarder ? L’eurodéputé gardois a été nommé par la direction du Rassemblement national pour préparer et organiser les élections locales de 2026 partout en France. Depuis plusieurs semaines, il rend donc visite aux fédérations, consulte et regarde les meilleurs coups à jouer. Longtemps, Nîmes était naturellement le terrain de jeu de Yoann Gillet. Mais le risque d’une dissolution anticipée à l’automne oblige l’état-major à garder précieusement les parlementaires sortants pour rejouer le match. Sylvie Josserand, qui aurait pu remplacer le candidat naturel du RN à Nîmes, passerait, elle-aussi, son tour. La rumeur d’un retour de Sanchez dans la cité des Antonin revient de plus en plus sur le devant de la scène. D’autant que ce dernier est propriétaire d’un appartement depuis quelques années. Il est vrai qu’à Strasbourg et Bruxelles, l’ancien maire de Beaucaire est moins sous pression et il a davantage de temps libre. Mais son envie de se relancer dans une aventure municipale fait son chemin… Surtout dans ce contexte de déchirement des successeurs à droite. Et face à l’union de la Gauche, Julien Sanchez pense qu’il y a une histoire à écrire. Et il pourrait jouer les premiers rôles. Quitte à envisager ensuite de laisser le poste à l’un de ses colistiers…

Démission en cascade ? Rien ne va plus à l’UPE30 ? Plusieurs membres du bureau auraient démissionné ? Tout cela est faux et ressemble encore une fois à une entreprise de déstabilisation contre Steeve Calligaro, devenu le président de l’UPE30. Ce dernier a réussi contre toute attente à conserver la confiance du Medef alors que la direction nationale voulait prendre la poudre d’escampette constatant ces dernières années, un fonctionnement loin de répondre aux exigences du syndicat patronal. En réalité, c’est le patron de l’organe local qui a annoncé sa volonté de renouveler le bureau directeur. Pour répondre aux exigences et surtout aux statuts du Medef qui prévoient une répartition équitable des branches professionnelles. « Le Medef est le lieu où les branches se rassemblent. C’est le fait que l’UPE30 avait baissé le poids des branches professionnelles et exclu celle-ci des bureaux à l’origine de la crise dans laquelle nous sommes en train de sortir », explique Steeve Calligaro. Il en dira plus demain, lundi. Il est l’invité du Club Midi en direct sur Objectif Gard

M. le maire. Ce titre à la Une du magazine Objectif Gard avec la photo de Christophe Rivenq avait beaucoup fait parler du côté d’Alès il y a quelques mois. C’est pourtant devenu une réalité depuis samedi dernier.  Dans son quotidien, rien n’a changé pour Christophe Rivenq, sauf peut-être le regard des gens. « Ces derniers mois, certains ont voulu faire croire qu’il pourrait en être autrement. Aujourd’hui, chacun comprend bien que Max Roustan et Christophe Rivenq ont formé un véritable tandem dans l’intérêt du territoire en faisant preuve de fidélité et de respect », explique un élu alésien. Dans un an, comme beaucoup l’imaginent, le nouveau maire et président d’Alès Agglomération sera réélu. Il pourrait devenir l’homme fort de la Droite du département. Surtout si à Nîmes, la Droite ne parvient pas à s’entendre… Christophe Rivenq risque toutefois d’être quelque peu isolé entre le Département et la Région déjà à Gauche. « Il travaille déjà avec eux. Et Carole Delga ne devrait pas venir faire beaucoup campagne à Alès l’an prochain pour défendre Paul Planque… » Étonnant… 

Faiblard. Pour se faire réélire, il y a deux-trois principes de base. Avoir un bilan à présenter, un programme pour changer la vie des gens. Et si possible, une faible opposition. Ce qui est le cas depuis longtemps à Alès et qui risque de l’être encore pour les municipales de 2026. « Certains ne donnent pas beaucoup de crédit à Paul Planque », explique une source alésienne. La tête de liste communiste en 2020, qui a déjà annoncé sa candidature pour l’an prochain, ne fait pas l’unanimité. Y compris dans son camp. « Il tape sans arrêt sur Jean-Luc Gibelin, le vice-président à la Région. Même l’ancien conseiller départemental communiste Jean-Michel Suau semble s’en méfier. Vendredi dernier, lors du débat sur la santé dans le bassin cévenol, en présence du député André Chassaigne, Paul Planque n’était même pas à la table pour dire un mot. » C’est vrai qu’en matière d’entrée en campagne, on a connu mieux…

Des économies ? Alors que le Conseil départemental du Gard a fait voter sans grande difficulté son budget 2025 dans un contexte économique défavorable, l’objectif est toutefois d’éviter de mauvaise surprise en 2026. Ainsi, selon nos informations, toutes les directions de service sont mises à contribution depuis quelques jours pour faire un état des lieux complet des contractuels au sein de la collectivité. « Ce n’est pas encore annoncé mais il est évident que la volonté politique est de ne pas reconduire tous les contrats pour faire des économies » pense savoir un élu départemental. « Comme par le passé, Françoise Laurent-Perrigot est engagée dans une démarche prudente et rationnelle. Elle préfère éviter des coupes budgétaires dans la culture ou dans le social comme d’autres départements… » complète un proche de la présidente… Reste à savoir si le Département peut se passer au quotidien de ces « petites mains » qui permettent aussi que la machine fonctionne sans trop de casse !

Au centre des enjeux ? Un homme est aujourd’hui au centre des enjeux entre Franck Proust et Julien Plantier : Jérémy Rosier, directeur des affaires juridiques du CHU de Nîmes. À ses heures libres, il est devenu en coulisse le conseiller spécial de l’ex-Premier adjoint. « C’est incompréhensible pour l’entourage du président de Nîmes métropole car Jérémy Rosier était son attaché parlementaire quand il était député européen. Franck Proust a même célébré le mariage de son ex-collaborateur. Ils étaient donc très proches jusque-là », explique un membre de la garde rapprochée du locataire du Colisée. Du côté des équipes de Julien Plantier, on minimise la portée d’actions du directeur de service de l’hôpital de Nîmes. « Il lui donne des conseils, élabore la stratégie comme d’autres, mais sans plus… » Est-ce la vérité ? « C’est faux. Toutes les punchlines de Julien Plantier contre Franck Proust émanent de cette même personne qui n’a pas la reconnaissance du ventre », rétorque un élu municipal. Reste à savoir si Jérémy Rosier ira jusqu’au bout avec son nouvel ami ? « Il a pris l’engagement de ne jamais soutenir une liste contre Franck Proust. Une histoire d’honneur. » Mais peut-il tenir encore sa promesse ?

Proust partout. Dans les clubs d’entreprises, à l’ordre des architectes, lors des soirées privées des entreprises locales ou encore en représentation du maire. Sans compter les sollicitations médiatiques. Franck Proust enchaîne. « Il va lui falloir prendre de sacrées vitamines, car le rythme est soutenu. La semaine prochaine, il va en plus devenir Premier adjoint », explique un adjoint à la ville, inquiet de la santé de son nouveau champion. Franck Proust va devoir surtout se mettre dans les habits du candidat aux municipales et faire face aux critiques sur son bilan. « Il est prêt. Son bilan est assumé. Mais il a plutôt en tête le bilan de ses prochains opposants. Le vice-président aux Sports Vincent Bouget, l’ex-Premier adjoint Julien Plantier et même Valérie Rouverand, qui n’a pas brillé par de réelles propositions en six ans d’opposition… » Et concernant le RN ? « Vous les avez vu ces dernières années s’intéresser aux sujets de la vie nîmoise ? », répond un proche du président de Nîmes métropole… 

Faux profils ? Depuis plusieurs jours, la guerre est déclarée entre les équipes de Julien Plantier et celles de Franck Proust. Mais sur les réseaux sociaux, c’est pire. « Tous les jours, les élus de Nîmes avenir font les pleureuses, c’est pathétique. Entre l’ego et l’amateurisme, le petit Plantier ne va pas s’en sortir » fait savoir un élu municipal. Il est aussi question de faux profils sur Facebook. « C’est avéré puisque depuis la candidature de Julien Plantier, chaque article sur le maire ou sur Franck Proust, c’est un torrent d’insultes et d’attaques grossières » ajoute un proche du maire. Selon nos informations, des moyens sont engagés depuis quelques jours pour remonter la piste de ces faux soutiens… « Avec l’adresse IP et un email, il est assez facile de savoir qui se cache derrière. » Encore des règlements de compte à venir…

Le compte est bon. Dans les équipes de Julien Plantier, on fait les comptes depuis plusieurs semaines. À Nîmes, lors des dernières élections municipales, le corps électoral était composé de 48 000 votants. Peu ou prou la même chose en 2014 et 2020. « Tout cela ne laisse pas beaucoup de voix pour une Droite et un Centre éparpillés », explique une fine connaisseuse des élections nîmoises qui l’assure : « Si Julien Plantier reste candidat face à Franck Proust avec une liste du grand centre présente aussi, la Droite est certaine de perdre. » Reste à savoir aussi si un second tour de rassemblement reste possible après s’être tapé dessus pendant des mois ? « Franck Proust, le plus connu, sera certainement devant tout ce beau monde. Mais comment se rabibocher en 48 heures quand on n’est pas parvenu à le faire en 12 mois ? » Entre le dimanche soir et l’annonce des résultats et le mardi suivant, pour le dépôt officiel des listes du second tour, il va falloir se réconcilier à vitesse grand V…

Ça ne vole pas haut. D’un côté comme de l’autre, en public, personne ne crache sur l’avenir. Consigne a été donnée par Julien Plantier comme Franck Proust de ne pas franchir la ligne rouge d’une impossible réconciliation. En coulisse, cependant, c’est clairement la guerre. « Julien Plantier a tenté encore cette semaine de s’emparer du micro à la Maison des associations alors qu’une représentante du maire était là. Tous les élus ont reçu un email dans la foulée pour rappeler les règles du jeu. En représentation, soit le maire parle, soit l’élu désigné. L’opposition n’a pas son mot à dire », explique un élu à la Ville. « Franck Proust a présenté sa candidature dans le jardin du Chapitre, est-ce qu’une autorisation d’occupation du domaine public a été faite ? », rétorque un proche de Plantier. « Oui tout a été fait dans les règles. Circulez, il n’y a rien à voir », confirme le cabinet du maire. Jusqu’à quand les coups bas vont durer ? « Mardi prochain, tout sera clarifié. Mais il va falloir que les deux candidats se parlent avant l’été. Sinon, dans la tête des Nîmois, la division aura fait trop de dégâts… », espère un élu qui souhaite ardemment que les esprits s’apaisent.

Madalle, la suite. Alors qu’il avait expliqué à plusieurs élus sa volonté de quitter la mairie par une rupture à l’amiable, Christophe Madalle, le directeur général des services, a reçu une fin de non-recevoir du maire. « Jean-Paul Fournier vient de le convoquer et lui a demandé de lui dire très clairement s’il partait ou pas. Christophe Madalle ne veut pas démissionner, donc il reste », racontent certains dans les couloirs de la ville. Mais pour quoi faire ? « Le maire ne lui fait plus confiance. Il a vécu comme une trahison son rapprochement avec Julien Plantier alors qu’il lui avait expliqué son choix pour Franck Proust depuis très longtemps. » Dans tous les cas de figure, les jours de Christophe Madalle sont comptés sauf si, bien sûr, son poulain Julien Plantier s’impose l’année prochaine…

Le coach. Xavier Douais, l’ancien adjoint au Tourisme récemment déchu, semble s’être reconverti dans le coaching. « Après avoir été décapité politiquement par le maire de Nîmes, il est remonté contre lui et a lâché les chevaux, même s’il n’est pas dans la haine comme Sophie Roulle », commente un élu proche de Julien Plantier. Mais le prothésiste dentaire de profession a tout de même une dent contre Jean-Paul Fournier « Il envoie des SMS pour demander aux élus exclus de communiquer des messages accrocheurs sur les réseaux sociaux. Mais certains commencent à se demander pour qui se prend Xavier Douais ? » Il a peut-être trop de temps libre entre deux patients… 

Tebib en soutien de Proust ? Dans quelques jours, David Tebib rendra son tablier de président de la LNH (Ligue nationale de Hand). Une décision personnelle de l’intéressé pour se consacrer davantage à Nîmes. En effet, même s’il conserve la présidence de l’Association des ligues professionnelles, le chef d’entreprise nîmois va relancer le Codev, le Conseil de développement de Nîmes Métropole. Objectif : renouer le lien avec différents acteurs du territoire pour formuler des propositions ou recommandations pour l’avenir de l’Agglomération. Ce sera aussi l’occasion dans cette dernière année du mandat de Franck Proust, d’évaluer les actions menées pendant cinq ans… Une forme de bilan à un an des municipales. Est-ce une première étape pour envisager le soutien officiel de David Tebib, candidat en 2020 à Nîmes, en direction de Franck Proust ? Les deux hommes auront en tout peut être l’occasion de nouer un accord à l’Accor Arena, à Paris à la mi-mai, à l’occasion de la finale de la Coupe de France des joueuses de l’Usam Nîmoises où le président de Nîmes métropole est attendu…

Jaumain pour Mayer-Rossignol. Le congrès du Parti socialiste en juin prochain devrait donner le « la » des prochaines échéances électorales. Pour la présidentielle de 2027 mais peut-être bien plus tôt aussi en cas de législatives anticipées. Entre les deux, il y a une échéance locale et la stratégie nationale du PS comptera forcément dans les négociations à venir… Dans le Gard, Pierre Jaumain, le premier fédéral l’assure : « Il n’y a pas de position officielle au sein de la fédération départementale. » En effet, toutes les sensibilités doivent être représentées. Ainsi que les différents textes d’orientation. Cependant, le patron local ne fait pas mystère de ses intentions personnelles : « nous restons sur la ligne de Nicolas Mayer-Rossignol dont je serai le mandataire dans le Gard. » Le maire de Rouen et président de la Métropole Nicolas Mayer-Rossignol retente sa chance dans la course à la tête du PS. Hostile à l’union du PS avec La France insoumise (LFI) y compris aux municipales, il veut battre Olivier Faure, l’actuel secrétaire national pour proposer une nouvelle offre centrée sur le combat contre l’extrême-droite et l'extrême-gauche…

Et l’aéroport de Nîmes ? Après le recul de l’opérateur L'Odyssey, qui conserve finalement qu’une seule destination en Corse au lieu de sept liaisons initialement, à l’agglo de Nîmes, on se veut désormais prudent. Chat échaudé craint l'eau froide. « Edeis continue à consulter de nouvelles compagnies et a plusieurs bonnes touches, mais pour le moment, on temporise », explique un élu communautaire. Nîmes métropole veut surtout mettre en avant les bonnes nouvelles : le maintien de toutes les lignes de la compagnie Ryanair à Nîmes en 2025. « Ce qui n’est pas le cas à Carcassonne, Perpignan et Limoges. Quand Franck Proust est arrivé, il y avait quatre lignes. Aujourd’hui, il y en a huit avec un record de fréquentation en 2024. Le bilan est très positif. Il n’y a que les oppositions stériles qui parlent L'Odyssey. Un os à ronger. Plus facile que de parler des réussites et de l’impact économique très positif. » Une autre bonne nouvelle arrive. Les nouveaux aménagements au sein de l’équipement. « Une nouvelle expérience pour les voyageurs, plus moderne et plus qualitative. Franck Proust a fait une première visite et il est revenu très satisfait. » Les touristes débarquant à Nîmes pourront découvrir l’ensemble dans quelques petites semaines…

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