BEAUCAIRE Inauguration de la crèche : "la défense des traditions", l’art de la provocation
La crèche provençale est de retour dans le hall de la mairie de Beaucaire. Son inauguration a eu lieu hier, lundi 5 décembre, devant un parterre bien fourni de curieux.
La décision du Conseil d’État confirmant l’interdiction de l’installation de la crèche de Noël dans l’hôtel de ville de Beaucaire (relire en cliquant ici) n’a visiblement pas perturbé les plans du maire, Julien Sanchez. Comme chaque année depuis 2014, les santons provençaux ont donc retrouvé leur place dans le hall de la mairie et de nombreux curieux sont venus les découvrir au premier soir de leur exposition, ce lundi 5 décembre. « À travers cette exposition culturelle et artistique, nous célébrons aujourd’hui une tradition pure, simple et profane, l’esprit de Noël. La crèche de Noël est pour tous ceux qui veulent protéger et promouvoir nos traditions qu’ils soient chrétiens ou non […] Nous devons être fiers de cet héritage, le défendre coûte que coûte et quoi qu’il nous en coûte », a-t-il lancé.
Autour de lui, une partie de son équipe municipale, le député Rassemblement national (RN) Yoann Gillet et les conseillers départementaux (RN), Élisabeth Mondet et Jean-Pierre Fuster, mais aussi le maire de Saint-Andiol, Daniel Robert. Cet élu Les Républicains n’a pas hésité à traverser le Rhône pour soutenir la municipalité beaucairoise : « Nous avions une crèche il y a encore quelques années dans la mairie, mais à cause de la polémique que ça suscitait, nous avons arrêté de la faire, nous n’avons pas eu le courage de monsieur Sanchez.»
La défense des traditions tel a été le message martelé par le premier édile beaucairois dans son discours lors de l’inauguration de l’exposition, avec un vocable soigneusement choisi. Du moins, dans la première partie. Car très vite, il s’est adressé à ceux qui s’opposent à l’installation de cette crèche dans la mairie : « Ils nous font chaque année trois ou quatre procès pour cette belle exposition culturelle. Quel sens des priorités ont ces gens ? Peut-être ont-ils été privés dans leur enfance, de cadeaux de noël ? On ne leur en veut pas, c’est ça aussi l’esprit de Noël, savoir pardonner. Ils sont les bienvenus ! »
Ceux-là comme les autres remarqueront l'absence de quelques santons, le maire n’a d’ailleurs pas manqué d’attirer l’attention sur ce fait, non sans provocation. « Si vous avez suivi l’actualité, il y a quelques jours dans le port de Toulon, notre Gouvernement a accueilli sans nous demander notre avis un bateau l’Ocean Viking. Figurez-vous qu’aujourd’hui un autre bateau se trouve à quelques kilomètres d’ici sur le Rhône, il s’agit de l’Ocean santon. »
Le maire a poursuivi sa narration indiquant que les occupants de cette embarcation en difficulté, une certaine Marie, un certain Joseph, les Rois mages etc, ont « fait savoir aux autorités que conformément aux droits maritimes, ils aimeraient trouver refuge au port le plus proche, donc celui de Beaucaire ». Devant un public hilare, Julien Sanchez s’en est remis au conseil d’administration du CCAS de la ville qui devra « rapidement décider au cours d’une séance extraordinaire d’accueillir ou non l’Ocean santon et ses occupants. »