Publié il y a 9 mois - Mise à jour le 09.02.2024 - Stéphanie Marin - 3 min  - vu 630 fois

BEAUCAIRE La 25e édition du Printemps des poètes placée sous le signe de la grâce

Le Printemps des poètes se prépare à Beaucaire. 

- Stéphanie Marin

L'association des résidents du centre ancien se rallie au Printemps des poètes organisé par Ahmed Agbani et son petit groupe de bénévoles de Beaucaire Turlure.

Ce Printemps des poètes est tout à fait particulier. D'abord sur le plan national, puisque cette édition a été au coeur d'une vive polémique autour de la désignation de l'écrivain voyageur, Sylvain Tesson, comme parrain. Suite à quoi, Sophie Nauleau, directrice artistique de l'événement depuis 2018, a annoncé sa démission. À Beaucaire, l'histoire est tout autre, bien plus réjouissante pusiqu'il n'est pas question de division, mais bien au contraire, d'union.

Car pour cette 25e édition de cette manifestation culturelle qui se déroulera du 9 au 25 mars, l'association des résidents du centre ancien (Arca) se joint officiellement à la fête orchestrée par l'association Beaucaire Turlure, représentée par le désormais très célèbre et bavard, Ahmed Agbani. "Le lien social est pour nous très important, on en a besoin, c'est ce qui nous nourrit. C'est pourquoi, nous accompagnons cet événement", explique Said Ouhdouch, membre de l'Arca et pharmacien à Beaucaire.

De gauche à droite : Bernard Cavallini, Michèle Mazé, Alain Montalto, Said Ouhdouch et Ahmed Agbani. • Stéphanie Marin

L'armée de bénévoles s'étoffe donc pour faire vivre ce Printemps des poètes. Une manifestation, il faut bien le dire encore confidentielle sur les terres beaucairoises, qui fait pourtant rayonner un art, parfois complexe, celui du langage. Ahmed Agbani, à la fois docteur en littérature comparée, enseignant universitaire à la retraite, poète, écrivain, éditeur, co-fondateur du Village des livres de Mondolieu dans l'Aude, se joue de cet art. Le surnommé agitateur culturel a même créé une écriture nouvelle, la cacographie. Une invention pour mieux traduire son amour pour les mots en faisant danser les phonèmes. Du bricolage ? Un peu peut-être, mais dans le but de consolider la place du poète dans une société où les mots n'ont parfois plus de sens, au sens propre, comme au figuré. 

Ouvrir les esprits, sans jamais trop se prendre au sérieux, mais écouter sérieusement ce qui se lit car pour le septuagénaire la poésie s'écoute, et découvrir les témoignages d'époques, de cultures, de moeurs différentes. Tout au long de ce voyage qui débutera à partir du 9 mars, depuis la place de la République dite place vieille, plusieurs animations seront proposées, certaines plutôt curieuses sous un seul et même thème, la grâce : des lectures, de la tchatche, une pièce de théâtre, des concerts, une séance de "thé à la menthologie", un concours de lancer de bérets occitan, une conférence avec Thierry Zarcone, directeur de recherches au Centre national de recherche scientifique, des expositions collectives, une brocante etc. La programmation complète et détaillée sera bientôt dévoilée. Pour plus d'informations : 06 01 40 42 91 ou auca1130@gmail.com. 

Le printemps des poètes 2024...

Imaginé à l’initiative de Jack Lang, et créé à Paris du 21 au 28 mars 1999 par Emmanuel Hoog et André Velter, afin de contrer les idées reçues et de rendre manifeste l’extrême vigueur de la poésie, Le Printemps des Poètes est vite devenu une manifestation d’ampleur nationale. Sous l’impulsion d’Alain Borer en 2001, puis de Jean-Pierre Siméon de 2002 à 2017, un Centre pour la Poésie est venu prolonger les temps forts du Printemps tout au long de l’année. C’est ainsi que la voix des poètes s’est propagée et que de nombreuses actions poétiques se sont déployées sur tout le territoire et jusqu’à l’étranger. En 2018, c’est un troisième souffle, un passage de témoin à Sophie Nauleau, avec L’Ardeur pour emblème, Jean-Marc Barr pour parrain et Ernest Pignon-Ernest pour artiste associé. Puis La Beauté aux côtés de Rachida Brakni et d’Enki Bilal. En mars 2020, Le Courage se révèle prémonitoire, avec une affiche originale signée Pierre Soulages et Sandrine Bonnaire pour marraine. Le Désir lui succède en 2021, escorté par Sarah Moon et Marina Hands de la Comédie-Française. 2022 magnifie L’Éphémère, sur une image de Pina Bausch, en compagnie de Golshifteh Farahani. 2023 s’en vient questionner les Frontières, pour en 2024 mettre la grâce en évidence et ce malgré la vive polémique autour de la nomination de son parrain, l'écrivain Sylvain Tesson, qui a animé cet événement et provoqué la démission de Sophie Nauleau.

Stéphanie Marin

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