BEAUCAIRE Quels projets pour le chantier de l'Îlot Aillaud ?
L’îlot Aillaud, au pied du château de Beaucaire, appartient à la CCBTA depuis 2009, et des travaux de sécurisation y sont en cours depuis plusieurs mois. Quels projets sont prévus pour cet ancien lieu industriel ? Emelinne Dinh, cheffe de projet du programme “Petites villes de demain”, en dévoile quelques pistes.
Au pied du forteresse de Beaucaire se trouve une zone un peu délabrée, fermée d’accès par une grille : c’est l’Îlot Aillaud. Lieu industriel, puis artisanal, il a été habité et utilisé comme lieu de fabrication de meubles par la famille Aillaud qui a donné son nom au lieu. Le lieu a par la suite été peu à peu abandonné, utilisé parfois comme bodega par les Beaucairois, puis mis en vente comme ensemble immobilier. C’est alors que la communauté de communes de Beaucaire Terre d’Argence (CCBTA) rachète l’ensemble en 2009, pour que le lieu participe au développement du territoire.
Depuis quelques mois, des travaux de sécurisation sont effectués. “La première étape, c’est de mettre hors d’eau et hors d’air les bâtiments”, explique Emelinne Dinh, cheffe de projet du programme “Petites villes de demain”. On calfeutre les ouvertures, désamiante les fenêtres, consolide les murs et autres éléments (comme cette cheminée, témoin du passé industriel du lieu) pour éviter qu’ils ne s’écroulent. “Normalement, on devrait pouvoir terminer cette phase à la fin de l’été”.
La question suivante sera celle de l’aménagement des lieux. Pour cela, une consultation citoyenne a été mise en place en 2022, à l’issue de laquelle plusieurs propositions ont été synthétisées par la CCBTA. Et d’après Emelinne Dinh, plusieurs d’entre elles ont été effectivement retenues pour faire de ce lieu “un lieu de vie” axé autour du tourisme et d’un pôle économique.
Côté tourisme d’abord. L’Office du tourisme déménagera pour se rapprocher du lieu le plus touristique de la ville : son château. L’idée serait en parallèle d’aménager les espaces pour proposer un accès plus facile au monument. “Beaucoup de gens se plaignent des difficultés rencontrées pour accéder au château. Il y a toute une réflexion autour d’un potentiel ascenseur, mais comme le site est classé patrimoine remarquable il nous faut l’avis de l’association des bâtiments de France (ABF).”
Ajoutez à cela des aménagements qui favorisent le cyclotourisme, de plus en plus plébiscité dans la région notamment avec les travaux d’aménagement de la voie verte. Un pôle d’auto-réparation de vélo, des casiers pour les cyclo-touristes, un gîte… Le lieu sera conçu de sorte à créer une véritable étape tout inclus pour faciliter aux voyageurs en deux-roues leur séjour sur Beaucaire.
Vient ensuite le pôle économique. L’idée serait, dans l’ancienne d’habitation des Aillaud, de créer un espace dédié aux entreprises émergentes. “Nous avons des partenaires, comme Cleantech Vallée qui accompagnent des entreprises dans leur création, nous on voudrait s’inscrire dans leur développement, les accueillir et qu’elles puissent se pérenniser sur notre territoire”. Des salles dédiées à la formation, avec des espaces communs (une kitchenette par exemple) sont également envisagées en complément. Une salle à l’étage du dernier bâtiment devrait accueillir des événements culturels de petite ampleur, tandis qu’au rez-de-chaussée, un restaurant est prévu.
“L’idée, ça serait d’avoir plusieurs activités dans un même lieu”, explique Emelinne Dinh, “pour que cela crée des émulations, des synergies, comme une sorte de tiers-lieu qui favorise les échanges, l’innovation.” L’inspiration vient de tiers-lieu comme la Halle Tropisme à Montpellier, Via vino dans l’Hérault, ou la Verrerie à Arles. “Cela nous permettrait de répondre aux enjeux et aux besoins de notre territoire. C’est aussi une forme de modèle économique, avec des surfaces à louer pour que le site puisse vivre. Si on ne reste que sur du culturel ça ne peut pas fonctionner…On est encore en train de peaufiner le truc.”
Si ces projets sont pour l'instant “au conditionnel”, de simples projections sans que rien, ou presque ne soit véritablement arrêté, une date a déjà été définie pour la fin des premiers travaux d’aménagements. 2027 devrait donc voir renaître l’Îlot Aillaud après plus de 30 ans de friche, pour un coût des travaux estimé à environ 7 millions d’euros, en partie subventionnés par la DRAC et la Région, mais Emelinne Dinh annonce rechercher d’autres aides de la part du Département, de l’État ou même de l’Europe. “C’est un beau projet, qui va profiter au territoire.” Beau projet donc, qui devrait se définir plus en détail d’ici la fin du mois, lorsque la CCBTA recevra le programme des travaux.