Publié il y a 1 an - Mise à jour le 31.05.2023 - Stéphanie Marin - 3 min  - vu 993 fois

BEAUCAIRE Rencontre avec des enfants Ladakhis : une parenthèse enchantée

Une vingtaine d'enfants ladakhis voyagent en France depuis six semaines grâce à l'association "Tisser la paix". Ils ont fait une halte dans le Gard, à Nîmes et Beaucaire.

- Photo : S.Ma

En vadrouille en France depuis six semaines, une vingtaine d'enfants ladakhis a fait une halte à Beaucaire. Hier, mardi 30 mai, ils ont été accueillis au collège Eugène-Vigne. 

Le Ladakh est une région de culture tibétaine, aussi appelée Le Petit Tibet, située au pied de l'Himalaya, à plus de 4 500 mètres d'altitude, soit presque aussi haut que le Mont Blanc. Grâce à l'association "Tisser la paix", qui organise des échanges entre la Mongolie, l'Inde et la France, une vingtaine d'enfants ladakhis et leurs accompagnateurs voyagent depuis plus d'un mois en France. Une aventure qui s'est déroulée en six étapes : Lyon, Poitiers, Albertville, Graves, Nîmes et Beaucaire.

Christiane Mordelet, présidente de l'association "Tisser la paix". • Photo : S.Ma

"Les premiers échanges ont eu lieu il y a plus de 50 ans. Mais il se pourrait bien que celui-là soit le dernier. Ça devient bien trop compliqué de faire venir ces enfants dans notre pays, les démarches administratives sont très contraignantes en France. Rendez-vous compte, il nous a fallu attendre trois mois pour obtenir les visas", se désole Christiane Mordelet, présidente de l'association.

Voilà qui rend ce voyage d'autant plus extraordinaire. Après un passage à Nîmes, lors duquel ils ont, entre autres, donné un spectacle de chants et danses traditionnelles au cinéma CGR vendredi dernier, les petits Ladakhis âgés de 8 à 12 ans ont pris la direction de Beaucaire. Une halte de quelques jours organisée en lien avec l'association Échanges sans frontières présidée par Frédéric Lespinasse et Les Têtes à Clap. Ces élèves ont rendu visite à leurs homologues français dans les écoles de la Condamine et Puech-Cabrier, ainsi que ce mardi 30 mai au collège Eugène-Vigne.

Une vingtaine d'enfants ladakhis voyagent en France depuis six semaines grâce à l'association "Tisser la paix". Ils ont fait une halte dans le Gard, à Nîmes et Beaucaire. • Photo : S.Ma

Les élèves de CP de la Condamine et de 6e d'Eugène-Vigne leur avaient réservé une petite surprise sur le thème de la mer que les Ladakhis ont pu découvrir la veille, aux Saintes-Maries-de-la-Mer. "C'est gigantesque. On est même monté sur un bateau, j'ai perdu ma casquette", s'amuse Dorjey, 10 ans. Le jeune garçon, qui portait la tenue traditionnelle, a écouté avec attention les petits Beaucairois chanter "Emmène-moi" de Boulevard des airs et "Nous" de Julien Doré. Tous les enfants ont ensuite formé un orchestre un peu spécial pour reproduire à l'aide d'instruments aussi spéciaux, le bruit de la mer d'abord calme puis en pleine tempête. Enfin, à leur tour, les enfants Ladakhis ont interprété à leur tour un chant traditionnel. 

Meana et Clémentine, deux collègiennes de 11 ans, participent avec enthousiasme à cette rencontre. "On découvre une autre culture, d'autres traditions. C'est un peu difficile d'échanger avec eux, mais on y arrive tout de même avec des mots en anglais." Les sourires sont omniprésents, chez les enfants comme chez les adultes. "C'est une très belle expérience pour nos élèves. Ici, la diversité est quelque chose que nous connaissons bien, mais c'est une nouvelle occasion de découvrir une nouvelle culture, d'apprendre à respecter l'autre, à le connaître. Car quand on ne connaît pas, on a peur et la peur peut faire faire des bêtises", souligne Sophie Bosque, conseillère principale d'éducation au collège Eugène-Vigne.

Des enfants ladakhis et beaucairois réunis au collège Eugène-Vigne ce mardi 30 mai.  • Photo : S.Ma

Et eux, les Ladakhis, qu'ont-ils appris sur la France et les Français ? "D'abord je suis très surpris, car il y a beaucoup de végétation contrairement à chez nous où c'est très sec. Et puis, vous respectez les piétons, ils ont la priorité, là aussi chez nous ce n'est pas le cas", répond Dorjey. Le garçonnet s'étonne par contre de voir des adultes fumer à côté des enfants. "Chez nous, quand on fume on le fait en cachette." S'il a aimé son séjour en France, Dorjey a tout de même hâte de rentrer à sa maison. Peut-être y accueillera-t-il des élèves beaucairois ? Ceux-là comme leur équipe pédagogique sont prêts à faire leur valises. Reste à savoir si cela sera possible.

Stéphanie Marin

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