Créée en 1989 par le Meynois, Philippe Terme et son épouse Marie, la formation Cocktail de Nuit est devenue une référence dans le domaine de l'événementiel, reconnue leader des spectacles de variétés en France depuis 2012. "La passion l'a emporté", sourit Philippe. Pour ce fils de manadier, inspiré par deux de ses oncles musiciens, tout a commencé à l'âge de 13 ans avec la musique de rue. Chanteur et trompettiste, l'adolescent fait son petit bonhomme de chemin, grandit, rejoint le groupe Les Méridiens, puis le grand orchestre Éric Perrier. 

Déjà, et à peine âgé d'une vingtaine d'années, Philippe ne se contente pas de faire de la musique, mais ajoute son grain de sel dans tout ce qui l'entoure. À tel point que celle qui deviendra son épouse, Marie, elle-même chanteuse, lui souffle l'idée de créer leur propre formation. Ainsi est né Cocktail de Nuit. Partant de zéro, le Meynois a dû tout apprendre car monter un spectacle est une chose, savoir le vendre, manager une équipe, gérer la paperasse etc., en sont bien d'autres. Et cela représente des heures et des heures de travail.

Le public n'est pas dupe, il doit bien se douter du dur labeur pour en arriver à un tel résultat. Mais derrière les crash-barrières ou assis confortablement sur sa chaise, une fois les projecteurs allumés, il n'y voit plus que du feu, aveuglé par les strass et les paillettes, par ses corps qui déroulent impeccablement des chorégraphies très techniques. Les voix sont puissantes et maîtrisées, sans chichi ni vibrato poussif. 

Avec sept personnes au départ, techniciens compris, l'équipe de Cocktail de Nuit s'est étoffée au fil des années. Philippe manage désormais une trentaine de collaborateurs, dont trois chanteuses et deux chanteurs, six musiciens et tout autant de danseuses sur la scène surplombée d'un escalier. Lui y monte ponctuellement, mais il a su trouver sa place en régie, se définissant comme "un chef d'orchestre." Amusé, le quinquagénaire se qualifie aussi de "fou", "parce que j'enregistre chaque concert que je réécoute et revisionne le soir-même" pour détecter le moindre point d'amélioration possible.

Depuis l'émergence des réseaux sociaux, "ça a explosé !"

"Je suis intransigeant envers moi-même et perfectionniste. J'ai du mal à me satisfaire de ce que je fais", admet le directeur artistique et musical. Alors il cogite, jour et nuit, pour après 34 ans d'expérience, créer encore la surprise. "Chaque année, le show est renouvelé à 50%. On reprend des standards de la variété, mais on colle aussi à l'actualité musicale française et internationale." Et comme dans une recette culinaire, les Terme mélangent tous leurs ingrédients dans un ordre bien précis, mais sans jamais les regrouper par des catégories de genre ou d'époque, ce qui ajoute un peu de piquant. La sauce a pris, le bouche-à-oreille a fait son chemin et depuis l'émergence des réseaux sociaux, "ça a explosé", se réjouit Philippe.   

Mais il n'en reste pas moins qu'à chaque fin de saison - qui cette année se prolongera jusqu'à fin septembre - c'est une nouvelle partie qui se joue encore et encore. "Il faut en quelques mois aller chercher des contrats, créer un nouveau spectacle" et cela comprend aussi et entre autres la création de costumes : 180 disponibles pour 23 tableaux différents.

Bientôt une école du spectacle

S'il reste encore une dizaine de dates à assurer, Philippe pense déjà à l'avenir. Proche bien sûr avec une nouvelle production, mais aussi et à peine plus lointaine, avec le lancement d'une école du spectacle dans laquelle seront proposées plusieurs disciplines : le chant, la danse, la technique son et lumière. "Il en manque dans le sud, je travaille actuellement sur ce projet. Mais déjà, les jeunes qui ont la passion du chant, qui ont envie de progresser, qu'ils n'hésitent pas à nous contacter(*)." Habitué aux scènes en plein air, Philippe Terme ambitionne également d'investir, avec sa troupe, des salles de spectacle. De nouveaux challenges en perspective, donc.

*Pour contacter la direction de Cocktail de Nuit, cliquez ici.