Publié il y a 1 an - Mise à jour le 06.11.2023 - Stéphanie Marin - 2 min  - vu 1097 fois

FAIT DU SOIR Un contrat de filière bio avec Carrefour : la garantie "d'un chiffre d'affaires et d'une pérennité" pour ces oléiculteurs gardois

Pascal Renaudat, président de l'Union des Domaines Oléicoles de France et son directeur général Benjamin Beguin.

- Stéphanie Marin

D'ici la fin de l'année, l'huile d'olive extra vierge et bio des producteurs de l'Union des domaines oléicoles de France, installés pour la majorité à Uzès et ses alentours, sera mise en vente dans 4 300 magasins du groupe Carrefour en France, sous la marque distributeur. 

Créée en 2018, l'Union des domaines oléicoles (UDOL) de France compte dix producteurs associés et quatre autres sous contrat pour une surface d'exploitation totale - en bio et en conventionnel - de 600 hectares entre les Pyrénées-Orientales, les Bouches-du-Rhône et le Gard, notamment dans le secteur d'Uzès jusqu'à Meynes et Montfrin. Des oliveraies jeunes organisées en haies "pour faciliter la manœuvre en termes d'entretien et de récoltes réalisées avec des machines à la façon des vendanges", explique Pascal Renaudat, 69 ans, fondateur et président de l'UDOL. La production annuelle d'huile d'olive tourne autour des 250 000 litres. 

Pascal Renaudat, président de l'Union des Domaines Oléicoles de France et son directeur général Benjamin Beguin. • Stéphanie Marin

Déjà partenaire des enseignes Intermarchés, Lidl et Système U, l'UDOL a signé, vendredi dernier, un contrat de filière avec le groupe Carrefour, en bio. La forte volatilité des cours de l'huile d'olive en Europe n'est pas récente. L'Espagne, premier exportateur mondial, subit d'ailleurs actuellement une envolée des prix liée à des épisodes de sécheresse. La France ne représente, elle, que 3% du marché européen.  Alors hors scénarii catastrophiques comme aujourd'hui, la production ibérique est bien plus attractive pour les consommateurs français en termes de prix. Gérer la concurrence, la production, sa rentabilité, que ce soit une bonne ou une mauvaise année, pour certains petits producteurs, c'est quasi mission impossible. 

Après l'étape du pressage des olives au Moulin des ombres à Meynes, l'huile d'olive est embouteillée au point de vente du Château de Montfrin situé sur la route de Beaucaire à Montfrin. • Stéphanie Marin

"Ce ne sont pas des commerciaux, souligne Pascal Renaudat. Alors le fait de nous regrouper nous permet d'être plus performants en termes de qualité-prix et d'avoir les volumes nécessaires pour pouvoir nous associer à la grande distribution", indique Pascal Renaudat. Et ainsi "de garantir pendant trois ans (durée du contrat initial, NDLR) aux oléiculteurs du groupement un chiffre d'affaires et une pérennité."

Le partenariat entre Carrefour représenté par Benoît Soury, directeur Marché bio (à gauche) l'Union des Domaines Oléicoles de France fondée et présidée par Pascal Renaudat a été officialisé officialisé vendredi dernier au Domaine de Panéry à Pouzilhac. • Stéphanie Marin

L'UDOL s'engage à fournir entre 25 000 et 30 000 litres chaque année. Les bouteilles de 50 centilitres porteront le logo de la marque distributeur, affiché juste à côté du portrait de Benjamin Beguin, directeur général de l'UDOL, responsable du Moulin des ombres à Meynes où sont pressées les olives pour la partie gardoise du groupement. Une étiquette qui n'est pas le fruit du hasard, Carrefour souhaite clairement afficher sa proximité avec le monde agricole français. Après avoir lancé sa marque bio en 2005, le groupe est partenaire de 3 400 producteurs et productrices bio français. L'an passé, Carrefour avait signé onze contrats de filières pluriannuels. "Notre ambition est d'assurer une juste rémunération à ces producteurs afin de leur permettre de se développer", précise Benoît Soury, directeur Marché bio chez Carrefour. 

C'est signé en présence de tous les producteurs de l'Union des Domaines Oléicoles de France. • Stéphanie Marin

Quant à la valeur de cette "juste rénumération", elle est tenue secrète. "C'est un mariage de libre consentement", répond Benoît Soury. "Personne ne nous a mis un fusil sur la tempe, surenchérit Pascal Renaudat. Carrefour et nous avons un patron commun, le consommateur, et un but commun, assurer une certaine sécurité aux producteurs." Si tout le monde y trouve son compte alors nous ne pouvons que leur souhaiter le meilleur puisque tout le monde y a droit ! À noter que le Marché bio chez Carrefour représente deux milliards de chiffre d'affaires par an. 

Stéphanie Marin

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