PONT DU GARD "On a une vision positive de la Communauté de communes jusqu'en 2033", assure Olivier Sauzet
Regarder la rose et non ses épines. Ainsi procède l'optimiste selon le proverbe arabe. Et c'est ainsi que l'on veut voir les choses du côté des élus de la majorité à la Communauté de communes du Pont du Gard. Optimistes car les chiffres figurant dans le rapport d'orientations budgétaires et présentés par Olivier Sauzet, vice-président délégué aux Finances et à la fiscalité, lundi dernier, lors du dernier conseil communautaire, traduisent la bonne santé financière de la collectivité.
Au 31 décembre 2022, la trésorerie de la CCPG s'élevait à 12,7 M€. "Pour arriver à ce résultat, nous avons revu l'organisation au niveau du fonctionnement et nous avons eu une augmentation des recettes de fonctionnement, explique Olivier Sauzet. Si on compare, en 2020 quand nous avons pris le mandat, nous avions 18 M€ de dépenses de fonctionnement. En 2022, il faut compter un million de plus. Sauf qu'en recettes de fonctionnement en 2019, nous avions environ 19 M€ et en 2022, 20,3 M€." De nouveau en 2023, la CCPG prévoit une réorganisation concernant le fonctionnement avec notamment une augmentation de la masse salariale, ce qui n'a pas échappé au maire de Fournès, Thierry Boudinaud et l'a fait remarquer.
"On souhaite travailler sur de nouvelles compétences, préparer l'avenir, notamment avec le plan Climat Air-Énergie Territorial, la compétence eau-assainissement, on veut travailler sur l'irrigation, l'agriculture, sur la thématique des passoires thermiques etc. Tous ces sujets-là font qu'on augmente le personnel", se défend le vice-président. Les charges de personnel devraient donc atteindre les 6,4 M€ en 2023 contre 5,8 M€ en 2022. Un différentiel compensé par une augmentation des recettes. "Et systématiquement, nous faisons des demandes de subventions. Par exemple, pour tout ce qui concerne la Petite Enfance, on demande des aides à la Caisse d'allocations familiales..."
"Et après, 2033, on fait quoi ? C'est demain !"
Ce ROB - le budget sera voté au mois d'avril - a suscité en plusieurs points, la satisfaction du président de la CCPG, Pierre Prat et son vice-président délégué aux Finances et à la fiscalité. Le montant de la trésorerie, évoqué plus haut, mais aussi un budget d'investissement prévu d'2,4 M€, "un endettement nul et une belle surprise en fin d'année 2022 car pour la première fois, nous arrivons à être autonomes sans compter la compensation de l'État, suite à la fermeture de la centrale d'Aramon." Une compensation qui sera toutefois versée jusqu'à fin 2024. "Et on a une vision positive de la Communauté de communes jusqu'en 2033." Elle était à 2026 en 2018, à 2030 en 2021 et 2032 en 2022.
Une évolution qui n'a pas empêché le maire de Fournès de réagir : "Et après, 2033, on fait quoi ? C'est demain !" Ce à quoi Olivier Sauzet a répondu : "Je pense que peu de Communautés de communes ont une telle projection. De plus, nous projettons notre situation actuelle à 2033 sans rien faire, sans compter Domazan, les projets de développement économique etc", rajoute Olivier Sauzet.
"En ces temps difficiles, qu'est-ce que vous imaginez pour aider nos communes ?"
Le maire de Remoulins, Nicolas Cartailler, est lui aussi intervenu sur deux points. D'abord, en réaction à la bonne santé financière de la CCPG : "En ces temps difficiles, qu'est-ce que vous imaginez pour aider nos communes ?" Et le même de proposer une prise de compétence non-obligatoire ou une reversion sur fonds de concours. Une problématique prise en compte par le président, Pierre Prat : "Nous travaillons sur une solution, on essaie de voir la façon la plus efficace pour aider les communes. On en discute." Laurence Trapier, vice-présidence déléguée à la Petite enfance, en veut pour preuve, le lancement cette année d'une étude concernant l'Enfance-Jeunesse pour une éventuelle prise de compétence en 2024.
Ce qui n'a pas convaincu le premier édile remoulinois non pas sur le fond mais sur la forme. "Prendre cette compétence Enfance-Jeunesse, c'est peut-être la bonne solution, mais les maires ont-ils été consultés pour savoir quelles compétences il serait pertinent de prendre ?", a-t-il interrogé, certainement plus intéressé sans le dire, par la prise de compétence Sport par exemple, au regard du chantier à lancer le gymnase de sa commune estimé à 1,8 M€. Laurence Trapier l'assure : ce projet avait été présenté en convention territoriale globale et lors d'un bureau élargi aux maires, en février 2022.
"Je ne veux pas entendre dire que rien ne se fait pour les communes"
Et Olivier Sauzet d'enchaîner : "Je ne veux pas entendre dire que rien ne se fait pour les communes." Le vice-président avance plusieurs arguements : la mutualisation, les attributions de compensation (AC) versées aux communes d'un montant de près de 5 M€, le Fonds national de péréquation des ressources intercommunales et communales (FPIC) pour 486 730 €, la police intercommunale, le remplacement des panneaux de communication pour plus de 400 000 € etc, "il y a beaucoup de choses qui sont faites par la communauté de communes et données aux communes. On ne peut pas faire n'importe quoi et donner de l'argent n'importe comment aux communes."
L'autre point abordé par Nicolas Cartailler concerne les investissements prévus pour l'année 2023. Dans la liste des projets figurent de nombreuses études (voir encadré), notamment pour les projets d’aménagement et d’extension de la halte fluviale Les Estères à Aramon, celui portant sur la requalification-densification et d’extension de la ZI de Domazan, entre autres. Pour le maire de Remoulins, il y a dans ce rapport "que des études". Et le même de s'inquiéter, alors que les élus arrivent à mi-mandat, de la concrétisation des projets à sa fin. "Certains oui, certains non ! Par exemple, celui concernant la ZI de Domazan sortira avant la fin du mandat", assure Pierre Prat. L’extension porte sur environ 9 ha et la densification sur deux dents creuses pour 3 ha pour un investissement prévisionnel de 8,8 M€ HT (les solutions de financement sont à l’étude) et des recettes estimées à 7 M€ HT.
Première campagne du Ruban blanc
Ce mercredi 8 mars, journée internationale des droits des femmes, marque le coup d'envoi de la première campagne du Ruban blanc pour la Communauté de communes du Pont du Gard. Créé au Canada en 1991, le ruban blanc est le symbole international de lutte contre les violences faites aux femmes. Une initiative qui fait suite au massacre de 14 jeunes femmes, le 6 décembre 1989, à l'école polytechnique de Montréal. L'assassin a tué les filles de la classe, après avoir fait sortir les garçons, en criant "je hais les féministes". Pour dire non aux violences exercées envers les femmes et contribuer à l'égalité entre hommes et femmes, les élus de la CCPG ont été invités à porter ce ruban blanc jusqu'au 31 mars.
Et aussi... Les élus de la CCPG ont voté à l'unanimité la signature d'une convention avec la région Occitanie pour la mise en place du « dispositif exceptionnel pour les artisans boulangers – crise énergétique ». Il s'agit d'attribuer une subvention de fonctionnement forfaitaire de 2 000 € financée à hauteur de 50 % par la Région et 50 % par la Communauté de communes, aux boulangers en fonction de critères précis. 24 boulangers sont éligibles à cette aide sur le territoire.
Autre vote, lui aussi à l'unanimité, portant sur une motion de soutien aux élus. "Les conseillers communautaires se déclarent préoccupés par les atteintes portées par le groupe Facebook public « La Communauté du Pont du Gard - Non à Amazon » à l’image de la collectivité", a introduit le président, Pierre Prat. Par cette motion, ils dénoncent "d’une part l’utilisation des termes « Communauté du Pont du Gard », qui ne sont pas sans rappeler le nom de la page Facebook officielle « Communauté de communes du Pont du Gard », qui contribue à créer une confusion et une ambiguïté préjudiciable." Ainsi que "la présence, sur le fil de cette page Facebook, de propos qui seraient susceptibles de dégrader l’image et les valeurs prônées par la Communauté de communes du Pont du Gard et des élus qui la composent. Il convient de rappeler que les élus œuvrent sans relâche pour la satisfaction de l’intérêt général et pour un service public de qualité et de proximité à destination de l’ensemble de nos concitoyens, dans le respect de la démocratie et des institutions."