Cet éco-quartier de la gare devrait changer le visage de la commune comptant un peu plus de 2 200 habitants. Et même déplacer sa centralité vers l'est, l'hôtel de ville actuel pourrait même déménager pour permettre l'aménagement de la place en lieu de vie, culturel, commercial... Les enjeux de ce projet  - qui accompagne le retour du train à Remoulins à l'horizon 2025 et l'aménagement d'un pôle d'échanges multimodal porté par la Communauté de communes du Pont du Gard - s'orientent autour de trois axes : la mobilité, la renaturation et la revitalisation du bourg. Un programme ambitieux, mais et la municipalité en est convaincue, réalisable sur les 10 à 15 ans à venir.

Après les premières études menées par l'équipe d'architectes-urbanistes du cabinet Safran-Conceptions urbaines, une concertation publique a été organisée mardi dernier, en fin de journée à la maison des associations de Remoulins. Elle a pris la forme d'un atelier d'échanges afin que chaque participant puisse exprimer son avis, ses idées. "Des premiers scenarii vous seront proposés, parfois un peu fous, c'est fait exprès, à la fois pour pousser à la réflexion et poser des limites", a expliqué le maire, Nicolas Cartailler, en introduction. 

Et Benoît Campion, architecte-urbaniste et fondateur du cabinet Safran à Marseille, d'insister : "Il faut être créatifs et rechercher les solutions qui permettront de répondre aux enjeux de ce projet." Et cela en tenant compte du réseau routier existant et notamment de l'avenue Geoffroy-Perret, mais aussi des aléas climatiques (inondations, ruissellements, sécheresse). "Si on veut que le retour du train soit une réussite, ajoute Benoît Campion, il faut repenser les espaces, rééquilibrer l'offre de commerces mais aussi la place du vélo, du piéton et de la voiture." Sur ce dernier point la municipalité a déjà engagé des actions avec notamment l'aménagement temporaire de la route de Bagnols en sens unique, afin de régler les problèmes de sécurité, de vitesse excessive et pour fluidifier le trafic au niveau du carrefour de La Poste. 

Reste à créer des voies cyclables dans le périmètre du quartier de la gare, mais de quelle manière ? Le "chaussidou" qui permet la cohabitation entre les automobilistes et les cyclistes en toute sécurité, a été évoqué par l'architecte-urbaniste. Faudra-t-il ainsi limiter la vitesse de circulation à 30km/h sur l'ensemble ou en partie du secteur concerné ? Quant à la renaturation, la stratégie à développer devra réduire les ilots de chaleur aux abords de l'avenue Geoffroy-Perret, mais aussi du groupe scolaire René-Cassin voisine de la gare. Une école qui pourrait voir son entrée déplacer pour des raisons de sécurité, au nord du site ou à l'est comme l'a proposé une commerçante remoulinoise. Comme Rome, ce projet ne sera pas fait en un jour, "le but est d'activer des leviers pour que des aménagements sur des points de priorité, puissent être réalisés dans les cinq années à venir", précise Benoît Campion. 

Pour Élisabeth Viola, adjointe au maire de Remoulins en charge de l'urbanisme, une commune ne peut "plus penser un projet en pointillés mais dans une certaine globalité parce qu'on veut créer une dynamique." Et la même de poursuivre : "À travers ces réflexions que nous menons aujourd'hui, nous créons les conditions optimales pour que des investisseurs viennent construire des logements, des commerces dans notre commune." La restitution des échanges de cette consultation publique aura lieu à l'automne, d'autres rencontres suivront "puis il faudra conforter les projets et trouver les financements", rappelle Benoît Campion.