Julie Dubezy est manifestement imprégnée de cette "énergie incroyable" qu'elle a captée au cœur de la Camargue, territoire que cette ancienne habitante de Nîmes affectionne depuis toujours. De son amour de la terre et de sa formation d'apothicaire, elle a créé sa société Terrapoteca. Après plus d’un an de recherches, la pharmacienne a pu démontrer les vertus du riz comme produit de soin. Nourrissant et hydratant grâce à sa faculté de développer des antioxydants puissants car il est soumis au stress hydrique créé par le vent, le sel et la sècheresse de la Camargue. "Des trois riz produits en Camargue, le rouge est le plus riche en anthocyanes et flavonoïdes, des molécules aux propriétés antioxydantes », confie Julie. Ses valeurs sont la transmission et la valorisation du patrimoine territorial. On cultive le riz ici en Camargue depuis plus de 9 000 ans. Cette démarche se verbalise dans l’identité de la marque : « Territoires de bien-être ». Des collaborations sont également prévues avec des artistes et artisans pour représenter la Camargue dans un autre territoire artistique.

Le riz, ange gardien de la Camargue

Chaque étape de la fabrication de l’eau de riz est réalisée dans le respect du circuit court et à la juste rémunération. Rendre à la terre ce qu’elle nous a donné : "C'est le riz qui m'a amenée à réfléchir sur l'impact de nos actions sur le territoire, et m'a poussée à vouloir sauvegarder ce patrimoine que sont les rizières de Camargue." Le delta a été aménagé ces dernières décennies pour une vocation agricole.

Les agriculteurs gèrent le côté hydraulique pour la riziculture avec un système de pompes en utilisant l’eau du Rhône déviée dans des canaux. « La culture du riz permet de combattre la salinité des sols. Malheureusement, il n'y a plus que 10 000 hectares qui sont aujourd’hui dédiés au riz dans le delta de Camargue, un chiffre historiquement bas, deux fois moins qu’en 2010. La culture du riz permet de combattre la salinité des sols », confie Nicolas Bonton, chef de service développement territorial eau et biodiversité de la Camargue gardoise.

Culture en rotations

C’est Mathieu Lacan, bio-agriculteur à Aigues-Mortes, qu’elle a choisi pour le riz. À l’ancienne, il alterne les cultures de riz et de blé sur 200 hectares. Ses bovins pâturent les luzernes ou les trèfles plantés en rotation avec les céréales, et fertilisent les sols. "Nous maintenons une lame d’eau dans les parcelles de riz. Par le canal de Bougidou, l’eau douce arrive du petit-Rhône qui est situé un peu plus haut. Il suffit donc d’ouvrir une martelière et le système d’irrigation dirige l’eau dans les parcelles", assure Mathieu Lacan. Une démarche biologique et vertueuse dans la droite ligne des convictions de l’entrepreneuse.

Brume hydratante

Le premier produit de soin que Julie commercialise est un brumisateur « brume d’eau de riz de Camargue ». C’est une brume légèrement rouge hydratante avec des actifs antioxydants et apaisants, qui prévient le vieillissement cutané. À base d’eau brevetée de riz rouge, obtenue par macération de la matière première dans une usine spécialisée près de Clermont-Ferrand, qui préserve les actifs du riz. C'est une eau active brevetée sur le concept d'extraction sur macération douce dans de l'eau osmosée. La fragrance ne sera pas genrée. Julie Dubezy a fait appel à un artisan parfumeur local, Arthur Dupuy. Une campagne Ulule est en cours. Ses produits seront ensuite en vente au travers d’un site de e-commerce www.terrepoteca.com, et de concept-stores à partir du 7 décembre. La brume doit ouvrir la voie à d’autres merveilles comme l'huile de son de riz rouge de Camargue, un sérum et une crème à l’horizon 2023.