Pour cela, pas besoin d’aller bien loin. Il suffit de se rendre à une caisse prioritaire d’un supermarché. Début octobre, dans une grande enseigne alésienne. Une femme au ventre très arrondi, certainement en fin de grossesse, se présente à cette fameuse caisse prioritaire. Cinq-six personnes patientent déjà. Fatiguée, la future maman demande poliment à un couple de sexagénaires si elle peut leur passer devant. Elle parait gênée, s’excuse presque de demander un tel service. « Et nous alors, on n’est pas prioritaires ? On est vieux. Nous aussi, on est fatigués », répond l’homme. Juste devant eux, un autre homme, la soixantaine lui aussi, se retourne. En sauveur ? Et non, mauvaise pioche : « Je suis bien d’accord, on a tous nos problèmes. » Pourtant, à regarder la scène de l’extérieur, ils semblaient bien tous plus en forme que la pauvre femme enceinte qui abandonne, les larmes aux yeux. Cette dernière peut s’estimer heureuse quand on s’intéresse à la question et qu’on découvre les témoignages édifiants de mamans sur Internet. Comme cette femme qui a eu le droit à un « tu n’avais qu’à pas te faire sauter ! » ou beaucoup d’autres au plus classique « être enceinte n’est pas une maladie ». Heureusement, ce bref aperçu de l’humanité a aussi de bons côtés. À la vue d’une femme enceinte, certains n’hésitent pas une seconde à céder leur place. Même si on devrait plutôt écrire certaines. Car oui, ce sont essentiellement les femmes les plus élégantes. Comme souvent.

En raison des vacances de la Toussaint, cette rubrique sera à retrouver le lundi 4 novembre, toujours dès 6h du matin.