FAIT DU JOUR Bienvenue dans le Gard West
Habiter dans le Gard, c’est la vie qu’ils ont décidé de mener. Entre les Cévennes, la Camargue et l’Uzège, le département accueille de nouveaux résidents désireux de tranquillité et d’une meilleure qualité de vie. Certains ont lâché leur région pour s’installer dans un territoire aux multiples facettes qui leur était, pour la plupart, méconnu. Plaines, garrigues, herbes jaunies et montagnes fondent le décor de cet environnement ensoleillé, avec les cigales en bande sonore. Qu’ils soient politiciens, adeptes d’une série télé, viticulteurs ou éleveurs, ces nouveaux arrivants, issus de milieux sociaux différents, concrétisent leur projet de vie. Des arrivées qui ne sont pas toujours bien perçues… Un dossier de Séverine Bouquet, Adrien Cornu, Clémence Deleage, Pierluca Leandri, Morgane Lespinasse, Lucas Manouvrier, Stella Roca.
Enquête
Les néo-Gardois à la loupe
Post covid, de nombreux nouveaux habitants sont venus s’installer définitivement dans le Gard pour bénéficier d’une meilleure qualité de vie. Mais où résident ces néo-Gardois ? Qui sont-ils ? Pour quelles raisons ont-ils choisi le département pour y vivre ?
Fin 2020, Manuela Feuchot-Gazquez et son compagnon décident de partir de Paris. Le couple rêve du sud de la France et s’imagine déposer les bagages à Montpellier. Dans un premier temps seulement. Car les prix de l’immobilier les ont rapidement freinés dans leur élan. « On trouvait que c’était un peu cher. On a poussé notre recherche un peu plus loin, explique-t-elle. On n'était jamais allé à Nîmes donc on est allé voir, par curiosité ». Et là, c’est la révélation. « On a eu un coup de cœur pour cette ville », admet la mère d’un enfant de trois ans et enceinte d’un autre petit garçon.
En janvier 2021, le couple achète une maison située sur la colline de Serre-Paradis. « Le mobilier urbain avec le logo de la ville partout, la propreté des rues et les beaux espaces verts sont des détails qui sont appréciables. On a aimé l’atmosphère de cette ville moyenne. On ne voulait pas vivre dans un petit village », précise-t-elle. Mais également le patrimoine de Nîmes, important aux yeux de la guide conférencière qui travaille encore à Paris et qui s’est officiellement installée dans le Gard depuis le mois d’octobre, après avoir rénové la maison. « Je pensais me sentir étrangère et en fait c’est le contraire. On s’est tout de suite senti bien intégré », appuie la femme âgée de 41 ans.
750 000 habitants en 2021
Depuis plusieurs années, le département voit son nombre d’habitants augmenter. Dans les années 90, le Gard comptait moins de 600 000 habitants, quand en 2010, il dépassait la barre des 700 000. Aujourd’hui, quelque 750 000 personnes résident dans le troisième département le plus peuplé d’Occitanie. « Après le Covid, il y a eu un gros boom. Depuis, ça s’est calmé. On a des demandes mais ce n’est rien comparé aux volumes que nous avions après le premier confinement », constate Corinne Ponce-Casanova, spécialisée dans les ventes de biens de charme et de prestige.
Un engouement en partie lié à sa localisation. La préfecture, Nîmes, se trouve sur l’axe Marseille-Montpellier et bénéficie de l’attractivité de ces deux villes du top 10 en France. Si sa localisation est propice à son développement, le Gard a aussi des caractéristiques qui lui sont propres. Des Cévennes à la Camargue en passant par l'Uzège et les Costières, le département est doté de paysages extrêmement variés qui en font sa spécificité. Et si Nîmes n’a pas connu une hausse de son nombre d’habitants, le constat est différent à Alès (+1,8 % en six ans), Beauvoisin (+3 %), Sommières (+1 %) ou encore Saint-Siffret (+1,2 %). “On a la tranquillité et la quiétude d’un village avec les commodités d’une ville, Uzès. Il reste authentique, préservé, à taille humaine”, énumère Nathalie Fabié, première adjointe au maire de Saint-Siffret.
Retraités, nordistes et étrangers
Selon les secteurs, les profils des nouveaux arrivants varient. Parmi eux, on retrouve les néo-retraités qui achètent une maison, d’abord secondaire, qui deviendra la résidence principale pour y passer la retraite. C’est particulièrement le cas dans l'Uzège. « Sur Uzès, on a une majorité d'acquéreurs retraités et qui sont originaires des arrondissements de Paris. Cela peut aussi être des étrangers qui souhaitent avoir une maison de vacances dans le sud », indique Sarah Galibert Martin, la présidente de la Fnaim (Fédération nationale des agents immobiliers) du Gard. Le constat est le même à Saint-Siffret, une petite commune à côté d’Uzès. Myriem de Poncins, conseillère immobilière au sein du groupe Mercure, précise que « ces acheteurs viennent majoritairement du Nord, généralement des gérants d’une société, et qui cherchent une certaine qualité de vie ». Des étrangers, notamment des Hollandais, des Belges, des Allemands, des Suisses mais aussi parfois des Américains, s’implantent également dans le territoire. « On a un petit ADN protestant qui plaît bien à ces personnes qui retrouvent leurs racines », complète Myriem de Poncins.
Des atouts à faire valoir
Comme Manuela Feuchot Gazquez, nombreux sont les acheteurs qui choisissent le Gard plutôt que l’Hérault. Cela est dû en majeure partie aux prix de l'immobilier. Au 1er juillet, le prix moyen d’un appartement dans l’Hérault est estimé à 3 360 euros/m2 contre 2 365 euros/m2 dans le Gard d’après Meilleurs Agents. « Généralement, les Héraultais continuent de travailler dans l’Hérault, particulièrement à Montpellier, mais se logent dans le Gard. Ils ont des biens plus grands pour le même budget et ont un meilleur pouvoir d’achat », souligne Sarah Galibert Martin.
Doté d’un réseau ferroviaire attractif, le Gard est plutôt bien relié aux départements limitrophes mais aussi à la capitale grâce au TGV entre Paris et Nîmes (trajet réalisable en 3h). Sa « douceur de vivre » est également mise en avant par les agents immobiliers. « Les acheteurs bénéficient de petits commerces, d’écoles à proximité. Ils veulent avant tout de la tranquillité, être proche de la campagne et d’une ville moyenne », note Corinne Ponce-Casanova. « Le Gard est moins «bling bling» que la Côte d’Azur mais il y a le soleil, les vignes et les oliviers », renchérit Myriem de Poncins.
“On participe pleinement à la vie locale”
Les nouveaux habitants du Gard dynamisent un peu plus chaque jour le territoire grâce à leur implication dans la vie sociale et économique. C’est le cas de Manuela Feuchot Gazquez. Dès la naissance de son premier enfant, la Parisienne a souhaité intégrer le Club Poussettes. Née en 2022, cette association a pour objectif de lutter contre l’isolement des femmes enceintes ou ayant un enfant de moins de trois ans. « On se regroupe toutes ensemble entre mamans, on échange sur nos difficultés et en tant que bénévole, j’organise des événements afin de se rencontrer », explique la guide conférencière.
À Nîmes, le Club Poussettes compte 103 adhérentes et trois bénévoles surnommées les tatas. « Un dimanche par mois, on se retrouve dans un lieu public, souvent au jardin Pierre-Gamel », précise-t-elle. Les adhérentes peuvent également discuter entre elles via un groupe Whatsapp où l’entraide et les soutiens sont nombreux. Mais pas que. « On se conseille des restaurants, des musées, des bons plans…On participe pleinement à la vie locale ».
L’Accueil des Villes Françaises, késako ?
L'Accueil des villes françaises (AVF) a pour mission d'accueillir les nouveaux arrivants dans une ville, leur permettant ainsi une meilleure intégration sociale. L’antenne de Nîmes compte 460 adhérents, majoritairement des femmes, dont la moyenne d’âge est de 70 ans. « Le but est de se créer un noyau social pour ne pas être seul,» indique Charlotte Martin, la responsable des nouveaux arrivants à l’AVF de Nîmes. Pour cela, on met en place des activités régulières ». Parmi celles-ci : des ateliers couture, des loisirs créatifs, du théâtre, de la marche, de l’aquagym, du scrabble… « Il y en a pour tous les goûts. À savoir que l’on propose également des conférences ou des exposés aux thématiques variées », complète Colette Albaric, chargée de communication.
21 rue Grétry, Nîmes, Téléphone. 04 66 36 02 92, Mail : avfnimes@orange.fr, www.avf.asso.fr