À 43 ans, Joffrey Léon est un homme prévoyant. Logique pour cet assureur de métier… Maire d’Uchaud, commune de 4 900 habitants, dès le premier tour en 2018, l’élu d’opposition est arrivé aux affaires après la condamnation de l’ancien maire, Maryan Bonnet, entraînant de nombreuses démissions d’élus – plus d’un tiers du conseil municipal. En 2020, l’enfant du village confirme son élection, là encore dès le premier tour. « Le plus difficile a été de rétablir la confiance avec les 39 agents de la mairie et de présenter un budget », se souvient-il.

« Certains disent que je suis une pince » 

Après sept années à la tête de la commune, le conseil municipal a voté, le 14 avril, le budget 2025. « Nous avons trois opposants issus de la liste de Maryan Bonnet, qui s’étaient représentés en 2018 et 2020. La majorité, elle, se compose de 27 élus », précise le maire. Le budget s’élève à 3,6 millions d’euros en fonctionnement et 3,4 M€ en investissement, avec un taux de désendettement de 7 mois. « Nous faisons de notre mieux avec une gestion rigoureuse. Il n’y a pas d’adjoint aux Finances, c’est moi qui m’en charge. J’essaie d’avoir une approche rationnelle, presque privée. Parfois, ça m’est reproché : certains disent que je suis une pince », sourit Joffrey Léon.

Sous son mandat, plusieurs investissements ont vu le jour : « Nous avons refait le parking de la crèche qui était en terre battue, la rue des Écoles et nous avons également doublé le nombre de places de stationnement. » Le maire mentionne aussi la rénovation de la toiture et des façades de la maison des associations, la réfection de la piste des arènes et le triplement du nombre de caméras de vidéosurveillance. Le grand projet du mandat reste la création d’un espace sportif de 9 000 m², comprenant un city-stade, des tables de ping-pong et des aires de jeux pour enfants.

Mais tout n’est pas simple à Uchaud. Le mandat 2020-2026 a débuté avec la crise sanitaire, suivie par des inondations, et aujourd’hui la menace plane au-dessus de l’usine Perrier. En parallèle, l’arrêt de la verrerie pourrait entraîner la suppression de 169 emplois si aucun repreneur ne se manifeste. Joffrey Léon met en garde : « Si demain Perrier perd son label eau minérale naturelle, on va casser un outil industriel. Il ne faudrait pas que les consommateurs se tournent vers des eaux de l’Union européenne qui, elles, ne sont pas soumises aux mêmes obligations réglementaires. »

660 000 € de taxe versée par Perrier 

La fermeture de l’activité aurait aussi des conséquences budgétaires pour la commune, avec la disparition de 660 000 € au titre de la taxe sur le pompage d’eau minérale. « J’ai toujours considéré cette ressource comme une recette de conjoncture et non de structure, même si Perrier est évidemment un pilier du territoire. » Face à ces défis, Joffrey Léon sera-t-il candidat en 2026 ? Le maire, aujourd’hui apolitique, n’exclut rien. Ancien membre de l’UMP, approché un temps par Gilbert Collard au sein du Rassemblement Bleu Marine, il reste pour l’heure mystérieux : « Je suis à fond dans mon mandat. Le reste, on verra. Le temps n’est pas encore venu. »