Ils sont environ 300 à assister à la messe du lundi de Pâques, en fin d'après-midi, dans la cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Castor. Mais cette année, ce rendez-vous important pour les chrétiens, a une saveur très particulière. Tout le monde pense évidemment au pape François, dont la mort a été annoncée dans la matinée. Les fidèles gardois sont attristés par cette disparition, car le pape François était très populaire. Françoise vient souvent à la messe et elle ne cache pas sa peine : « spontanément, j’ai eu un gros chagrin et j’ai eu envie de pleurer. Son humilité m’a toujours bouleversé ».

« Il a mis un coup de pied dans la fourmilière »

Pour Michèle, qui est Nîmoise depuis 30 ans, c’est une grosse perte : « Je me sens émue par sa disparition. Ce qui me touche le plus, c’est qu’il a fait le maximum pour tenir jusqu’à Pâques. Il a mis un coup de pied dans la fourmilière et il n’est pas arrivé à faire tout ce qu’il voulait. Il a été précurseur par rapport à tout ce qui s’est passé dans l’église ces dernières années. Il a fait avancer par rapport à toutes les choses qui ont été commises. Il était différent des autres papes. Plus humble et peut-être moins conservateur ». 

« Il s’intéressait aux plus humbles »

Le pape François s'est éteint à l’âge de 88 ans, ce qui en fait le deuxième plus vieux pape à la fin de son pontificat (derrière Léon XII, mort à l’âge de 93 ans). Cet âge ne l’empêchait pas d’être très apprécié des plus jeunes. Anselme a 17 ans et il est très touché par la mort du pape : « J’étais attristé, choqué. Je ne m’y attendais pas. C’était le pape de mon enfance et je l’aimais bien. Il s’intéressait aux plus humbles. Il allait dans des petits pays et il rencontrait des pauvres ». Lucie a 21 ans, elle est timide, discrète et dans la cathédrale nîmoise, elle pense au Pape et au moment où elle a appris sa disparition ; « J’étais sur mon téléphone et ça m’a surprise. J’ai immédiatement appelé ma mère pour lui en parler. Je retiendrai de lui de bonnes prises de paroles sur des sujets importants ». 

« On imagine qu’il s’est endormi paisiblement au matin avec un cœur qui cesse de battre »

Christine, qui est venue avec sa sœur, est partagée entre deux sentiments : « À la fois une grande perte, car c’était un homme exceptionnel, avec une dimension très progressiste. Ça va beaucoup nous manquer. Mais c’est aussi la fin d’une grande souffrance et c’est la fin d’un grand calvaire. C’est incroyable qu’il disparaisse aujourd’hui, le lundi de Pâques. On imagine qu’il s’est endormi paisiblement au matin avec un cœur qui cesse de battre. Le début, de quelque chose d’autre pour lui ». 

« J’attends quelqu’un qui puisse continuer à faire évoluer l’église de façon positive, comme le faisait le pape François »

Une fois passé le temps du deuil, il faudra trouver un successeur au pape François et les Gardois ont déjà des idées sur les qualités que devra posséder le prochain souverain pontife. « Il ne faut pas qu’il soit trop jeune, car il faut de l’expérience et une certaine sagesse ». De son côté, Lucie espère qu’il n’y aura pas de rupture avec la politique menée par le pape argentin : « J’attends quelqu’un qui puisse continuer à faire évoluer l’église de façon positive, comme le faisait le pape François ». Le 266ᵉ pape de l’Église catholique n’est plus, mais il restera bien au chaud dans le cœur des fidèles gardois.