Publié il y a 1 an - Mise à jour le 07.04.2023 - Anthony Maurin - 5 min  - vu 1474 fois

FAIT DU JOUR Une feria différente pour voir différemment

Les arènes d'Arles (Photo Archives Anthony Maurin).

Jean-Batiste Jalabert, directeur des arènes d'Arles qui entrent en feria dès cet après-midi et jusqu'à lundi soir, parle de sa création pour l'aficion. Interview.

Jean-Baptiste Jalabert (Photo Archives Anthony Maurin).

Objectif Gard : Comment s'est passé le montage de cette feria de Pâques édition 2023 ?

Jean-Batiste Jalabert : La feria a été annoncée en février mais nous avions commencé à réserver les lots sélectionnés dès le mois d’octobre. Il nous a fallu plusieurs visites et, en fin d’année, tout était calé au sujet des toros mais il fallait passer aux négociations avec les toreros. C’est du travail en avance que l’on a l’habitude de faire comme cela pour avoir un choix de qualité chez les éleveurs, mais aussi avec les toreros car nous annonçons tout en même temps.

Juan Bautista et Diego Ramos, artiste ayant réalisé la corrida goyesque 2021 (Photo Archives Anthony Maurin).

La crise sanitaire a-t-elle impacté ce travail ?

Pas vraiment, c’est vrai qu’on fonctionne comme ça depuis toujours ! L’influence que peut avoir la crise sanitaire est différente. Depuis, la plupart des éleveurs ont décidé de réduire leur cheptel, il y a donc mécaniquement moins de toros qu’à une époque. C’est clair que pour cette année et les années à venir, il faut s’y prendre à l’avance pour avoir un premier choix.

Parlons justement des toros de cette feria. Pourquoi ces choix ?

Les quatre élevages qui viennent d’Espagne représentent quatre encastes différents. Ça a son importance, c’est la personnalité de notre travail et d’une couleur que l’on décide de donner aux cartels d’une feria d’Arles. C’est de la diversité qui mise sur la qualité.

Un toro de La Quinta (Photo Anthony Maurin). • Anthony MAURIN

Ils sont tous dans un bon moment en plus...

La Quinta, on le voit depuis plusieurs années, c’est clairement un des meilleurs élevages. Victoriano del Rio, pour les figuras, c’est une ganaderia réputée et importante. Victorino Martin revient bien, c’est un élevage particulier et San Pelayo pour la corrida de rejon c’est tout simplement ce qui se fait de mieux !

L'espace toros est une magnifique possibilité de les voir avant les arènes.

Oui ! Il n’y a qu’à voir les visites qui se font à l'espace toros la semaine qui précède la feria. Le public peut découvrir quatre origines différentes avec des morphologies complètement différentes.

Les arènes arlésiennes (Photo Archives Anthony Maurin).

Et les novillos ?

Ils ne sont pas aux corrales car ils ne sont pas loin… La novillada piquée est fournie par six éleveurs du Pays d’Arles, chacun apporte un exemplaire de son fer. On décernera le prix du meilleur novillo ainsi qu’un autre pour le meilleur novillero. Les trois sont Français, de générations et dans des étapes différentes de leur carrière. Yon Lamothe est aux portes de l’alternative, Lalo de Maria s’installe comme un novillero et Fabien Castellani, de l’école taurine d’Arles, débute dans la catégorie.

Et pour les plus jeunes dans le métier ?

La novillada sans picadors est organisée par l’école taurine d’Arles. Elle aura aussi une touche un peu particulière avec cet élevage, Colombeau, apprécié et dont la famille a vécu des moments difficiles. La composition du cartel est faite par l’école taurine pour permettre aux jeunes de toréer mais pour aussi avoir des échanges pendant la saison. Il faut les aider, toute la semaine ils étaient aussi à l’espace toros, ils ont fait un bolsin, tout cela permet de faire émerger de nouveaux talents.

Sébastien Castella lors d'une goyesques à Arles (Photo Archives Anthony Maurin).

Il faut aussi savoir se diversifier !

On essaie de provoquer des choses inattendues, différentes. Le mano a mano Castella-Roca Rey aurait pu se faire peut-être plus facilement avec un élevage plus habituel pour ces toreros là. Mais dès le départ l’idée était de le faire comme ça, de se différencier d’autres corridas semblables qui auront lieu par la suite.

Quand vous imaginez votre feria, comment la voyez-vous ?

L’empresa doit penser aux goûts et aux sensibilités du public qui a l’habitude de venir dans les arènes. À Arles, on sent des goûts et des sensibilités différentes et c’est pour cela qu’il y a des choses totalement différentes tout au long de la saison car il ne faut pas oublier la feria du Riz en septembre qui est déjà annoncée avec la fameuse corrida goyesque, et la corrida de clôture aux accents très torista. Arles et la Camargue ont de nombreux élevages et toreros qui ont de la qualité et qui méritent d’avoir une place et d’avancer sur le chemin. Bien sûr que nous sommes attentifs aux figuras les plus appréciées et celles du moment comme les toreros du dimanche après-midi. Il y a le retour de Sébastien Castella pour sa première en France. Il y a des jeunes car il en faut, deux d’entre eux se présentent à Arles lundi après-midi, deux novilleros aussi se présentent ! Il y a même un rejonador et en septembre, la corrida de clôture verra Alberto Lamelas se présenter chez nous. On ne fait pas nos cartels suivant nos goûts, mais en pensant à celles et ceux qui vont venir aux arènes !

Les arènes d'Arles (Photo Archives Anthony Maurin).

Sébastien Castella sera bien là ?

Il sera là, mais je ne me suis jamais inquiété car j’ai eu son agent qui m’a affirmé sa présence à Arles pour son retour en France immédiatement après sa blessure. Sébastien lui-même l’a annoncé il y a quelques jours. Peut-être que la communication n’a pas été adéquate mais la taquilla marche très bien !

Justement, comment se porte la billetterie ?

Il y a une belle amélioration sur les réservations et à la fréquentation prévue par rapport à l’an dernier. On va voir à la fin mais on espère 15 % de places vendues en plus. Si on y arrive, ça sera vraiment super mais je pense que les difficultés rencontrées par la tauromachie à l’automne avec ces différentes attaques ont peut-être eu un effet bénéfique sur l’achat des places. Cela pourrait être les gens qui aiment ça mais qui venaient un peu moins, la crise sanitaire avait aussi ouvert une pause pour certains. En tout cas, il y a une mobilisation intéressante sur les premiers spectacles en Espagne comme en France.

Jean-Baptiste Jalabert (Photo Archives Anthony Maurin).

Quel est votre sentiment prévalant à quelques heures du lancement de cette feria de Pâques édition 2023 ?

On est impatient d’ouvrir les arènes, d’y recevoir le public et de voir le premier toro sortir ! D’ailleurs, ce sera un taureau Camargue car c’est la course camarguaise qui ouvre la feria ce vendredi soir. J’attends la corrida de samedi… Je tiens à souligner que ce mano a mano est vraiment mis en relief par les toros de La Quinta. Je m’occupe de Daniel Luque et j’ai donc également hâte de le voir dimanche après-midi. La corrida de rejon propose un nouveau cartel. Je trouve que cette feria est très intéressante, elle plaît et on le ressent à la taquilla donc je suis impatient !

Pour la billetterie, c'est par ici ! 

Anthony Maurin

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