VERGÈZE Que va décider le préfet du Gard pour Perrier ?

Jérôme Bonet, le préfet du Gard
- Photo archive Objectif GardQue décidera Jérôme Bonet ? Alors que les emplois seraient directement menacés dans un département déjà en souffrance économique ? Est-ce qu'il s'appuiera sur les conclusions de la commission sénatoriale d’enquête sur le scandale des eaux en bouteille ?
En fin de semaine dernière, une nouvelle fois, l'entreprise Perrier est pointée du doigt après la découverte de nouvelles contaminations détectées dans des bouteilles de l’usine de Vergèze.
Selon nos confrères de Radio France qui dévoilent l'information, 300 000 bouteilles auraient été considérées courant mars comme contaminées par des « bactéries pathogènes (entérobactéries) » à la suite d’un contrôle interne.
Contacté par Objectif Gard, Nestlé Waters, groupe auquel appartient la marque Maison Perrier se défend : "Dans le cadre de nos procédures classiques de gestion de la qualité, certaines productions limitées sont actuellement bloquées dans nos entrepôts, pour soit un dépassement quantitatif de la flore naturelle de l’eau minérale (non pathogène) soit à la suite d’une intervention technique ayant causé une anomalie. Nos processus de gestion de la qualité fonctionnent et garantissent la sécurité alimentaire de nos produits. Ces processus sont gérés avec professionnalisme par nos équipes au quotidien. Nos eaux peuvent être bues en toute sécurité par nos consommateurs."
D'après Radio France, les contaminations ont été signalées à l'ARS Occitanie avec plusieurs jours de retard. "L’ARS a été prévenue conformément à nos obligations. Dans ce cas précis, nous regrettons toutefois que le délai d’information de l’ARS ait été inhabituellement long. Nous attendons désormais la décision de l’ARS quant au traitement qui doit être réservé aux produits qui ont été retenus, conformément à nos processus de gestion de la qualité" se défend Perrier.
Ces nouvelles révélations interviennent alors que l’avenir de la marque est engagé après la découverte ces derniers mois d'autres contaminations. Ou encore l'utilisation, en toute illégalité, de filtres pour désinfecter l’eau contaminée. Une pratique interdite pour l’eau minérale naturelle.
"Il ne s’agit aucunement de contamination au forage, mais uniquement du bon fonctionnement du processus de gestion courante de la qualité lors de la production. Aucune contamination de forages que nous utilisons n’a eu lieu en 2025. Ce sujet relevant de la gestion quotidienne de la qualité est bien distinct de celui du renouvellement de l’autorisation d’appellation eau minérale naturelle de nos forages à Vergèze, pour lequel nous restons en attente de la décision à venir du préfet."
En effet, le préfet du Gard doit bientôt se prononcer sur l’autorisation de la production d’eau minérale naturelle Perrier à Vergèze. Début avril, des hydrogéologues mandatés par l'État français avaient rendu un « avis défavorable » pour la production de la célèbre eau gazeuse sous cette dénomination.
Que décidera Jérôme Bonet ? Alors que les emplois seraient directement menacés dans un département déjà en souffrance économique ? Est-ce qu'il s'appuiera sur les conclusions de la commission sénatoriale d’enquête sur le scandale des eaux en bouteille ? Il y a quelques jours, le sénateur Alexandre Ouizille, rapporteur, a mis directement en cause le groupe Nestlé Water. Il estime qu’il n’est « plus possible de commercialiser » les eaux Perrier comme des « eaux minérales naturelles ».
L'entreprise Perrier semble avoir anticipé le danger. Elle a lancé une nouvelle marque « Maison Perrier » il y a plusieurs mois maintenant qui ne comportent plus la dénomination « eaux minérales naturelles »...