GARD Comment faire reculer les mauvais chiffres de la sécurité routière ?
Rendez-vous était pris à l’intersection D1 et de la D999 du côté de Parignargues pour des contrôles routiers effectués par le groupement de gendarmerie départemental du Gard.
On ne va pas y aller par quatre chemins, les Gardois ne sont pas d’excellents conducteurs. Pas tous responsables, pas tous attentifs mais tous concernés par les chiffres, mauvais, de la sécurité routière dans notre département.
Tout le monde reste cependant concerné par ces phénomènes inquiétants qui ne vont que trop rarement dans le bon sens, celui de la baisse constante et sereine. Depuis le Covid, on a constaté un accroissement des problématiques qui n’existaient quasiment plus sur les routes gardoises. Pour que les chiffres tombent et avec eux leurs funestes cortèges, il faut taper fort. « L’objectif de cette action est de faire face aux mauvais chiffres et d’agir contre trois grands facteurs d’insécurité routière. La vitesse, l’alcool et les stupéfiants. Et, comme c’est le cas ce matin ici, l’inattention ou la moindre visibilité à cause de la nuit », note Grégoire Pierre-Dessaux, directeur de cabinet du préfet du Gard.
Avec un décès de plus la nuit précédant ce contrôle, préfecture comme gendarmes sont sûrs de leur fait. En travaillant de concert avec la police qui couvre d’autres zones et le Parquet qui finalise les sanctions, ces contrôles prennent tout leur sens.
50 morts et 360 accidents… « Eux aussi sont en augmentation de 10 % et c’est un facteur d’inquiétudes. Nous devons aussi être dans la répression et la rétention de permis car globalement les statistiques sont à la hausse. Nous devons jouer sur tous les leviers pour réduire cela, y compris avec les jeunes et les adeptes des mobilités douces. »
Rappelons que sur les cinquante décès survenus sur les routes du département depuis le début de l’année, huit sont des personnes « vulnérables ». La veille, au collège de Clarensac, la gendarmerie avait mis en place une action de sensibilisation et de prévention en distribuant des kits de visibilité aux piétons et cyclistes.
Pour Grégoire Pierre-Dessaux : « Nous travaillons également avec les auteurs de ces infractions, les récidivistes durant les stages qui sont une alternative à la justice. Nous arrivons, bien souvent, à voir en fin de stage une prise de conscience chez l’individu et les résultats sont bons car leur taux de récidive est quasi nul. Il y a une adhésion et nous essayons de développer tout cela, y compris des moyens innovants. »
Avec le changement de saison qui impacte les conditions de circulation pour les usagers de la route, augmentant ainsi les risques d’accident notamment liés à la baisse de luminosité, les contrôles ne peuvent pas faire de mal. « Les gens pensent à leur journée de travail, ils sont stressés, parfois à la bourre alors ils vont vite… »
Afin de poursuivre la lutte contre l’insécurité routière, les services de l’État dans le Gard multiplient les opérations de contrôles. « L’objectif est vraiment de travailler sur les trajets du quotidien, domicile-travail par exemple. La vitesse est une des trois causes d’accidents et ce matin nous avons dix postes de contrôle déployés sur le Gard en mobilisant 45 gendarmes. Ici nous sommes dix, quelques-uns du groupement de Nîmes, un maître-chien et trois gendarmes de Saint-Mamert. »
Depuis le début de l'année, côté gendarmerie, les chiffres gardois sont surprenants. Plus de 3 000 rétentions de permis et plus de 900 excès de vitesse supérieurs à 40-50km/h ! Philippe, adjudant à Nîmes est le maître-chien du jour, mais une dizaine de personnels est destinée à cela. Avec Nessy et Scooby, deux Malinois, il fait impression.
« Nessy a bientôt sept ans et Scooby n’a que 28 mois. C’est un chiot que j’ai acheté, dressé et que je commence à mettre au travail. Mais pour leur retraite, qui intervient quand ils ont en général entre huit et dix ans, ils viennent tous chez moi, à la maison ! » Nessy est spécialisée sur les stupéfiants, les billets, armes et munitions alors que Scooby est quant à lui opérationnel pour les stups et les billets.
En guère plus d’une heure de temps passé sur la D999 au rond-point de Parignargues, les gendarmes donnent leurs chiffres… 15 infractions relevées dont : une ligne blanche franchie, dix excès de vitesse et, accrochez-vous, quatre rétentions de permis pour des excès compris entre 40 et 50Km/h sur une route limitée à 80. Les véhicules roulaient ainsi à 120, 128, 130 et 145km/h quand ils se sont fait immobiliser. Au moins un, ou plutôt une des quatre automobilistes, était positive au cannabis.
Quand un automobiliste est contrôlé positif aux stupéfiants un parcours judiciaire s’ouvre à lui. Mais avant d’en arriver là il faut le contrôler et prouver qu’il a consommé. Le gendarme lui tend un embout de prélèvement qu’il frotte dans sa bouche pour recueillir de la salive. Un liseré rose se transforme en liseré blanc pour valider le début du test. S’affichent par la suite quelques barrettes de couleur rouge de part et d’autre des initiales des drogues testées si la personne est positive au cannabis, amphétamines, crack, cocaïne ou héroïne… Le test n’est pas long, une grosse dizaine de minutes.
Si la route de Sauve, comme les Nîmois l’appellent, n’est pas des plus accidentogènes, elle est rectiligne et l’inattention peut rapidement faire des siennes. Cependant, la RN106 du côté de Nîmes représente tout de même plus de 18 % des accidents gardois…