GARD Cureboussot : du Néolithique à l'Antiquité
Très riche en vestiges archéologiques, le secteur de Cureboussot avait fait l’objet de plusieurs diagnostics et fouilles au cours desquels des témoins d’occupations de diverses époques avaient été remarqués.
La fouille de 2014 a concerné plusieurs occupations du Néolithique, des tombes à inhumation de la fin de l’âge du Bronze et des vestiges de l’Antiquité tardive et du haut Moyen Âge. Dans l’angle nord-est de l’emprise, une très ancienne dépression géologique a piégé une partie des vestiges et permis leur conservation. Des foyers retrouvés à la base de son comblement, ont été datés de la fin du Paléolithique (-35 000 à -10 000) ou du Mésolithique (-10 000 à -6 000) grâce à leur position dans la stratigraphie, mais aucun mobilier n’a été retrouvé.
Une riche occupation
Une succession de sols plus tardifs, datés du Néolithique moyen (-4 500 à -3 500) révèle des foyers à galets chauffés (foyers remplis de galets destinés probablement à la cuisson de la viande), des fosses et une sépulture d’enfant. La répartition des fosses dépasse le cadre de la dépression : elles sont présentes dans toute la moitié est du décapage. La principale occupation identifiée, datable de la fin du Néolithique moyen (-3 900 à -3 600), a fourni en abondance des tessons de céramique, des éclats et outils en silex et de nombreux ossements d’animaux.
D’autres aménagements sont installés sur ce lieu à l’extrême fin du Néolithique (-2 600 à -2 300), illustrant la culture de "Fontbouisse" (culture qui s’est développée en Languedoc oriental au milieu du IIIe millénaire et a connu la première métallurgie du cuivre).
En témoignent des fossés composés de fosses allongées et jointives résultant d’un prélèvement de terre destinée à la construction d’enclos. D’autres fosses vouées au stockage, et utilisées comme dépotoir après leur abandon, sont riches en rejets domestiques (céramique, ossements), indiquant un proche habitat. Cette occupation peut être rapprochée d’un important établissement contemporain (site de Fumérian à Manduel) situé à 600 m au sud.
Une nécropole du bronze final
Suite aux premières découvertes du diagnostic, cinq tombes datées entre -1 200 et -1 080 ont été mises au jour. Elles contiennent entre un et trois individus, totalisant onze défunts sur l’ensemble des tombes. Des céramiques, dont plusieurs grandes jarres carénées ayant contenu du vin, pourraient témoigner d’un banquet funéraire. Dans certaines tombes, des crânes de porcelets et des petits anneaux de bronze sont associés au dépôt funéraire. Quelques structures éparses correspondent à un habitat contemporain des tombes.
Au cours de cette période – qui précède la pratique généralisée de l’incinération – les défunts ont principalement été découverts régionalement dans des grottes et, dans une moindre mesure, dans des anfractuosités du rocher calcaire ou parfois à l’intérieur ou en périphérie des dolmens plus anciens. Le site de Cureboussot illustre une catégorie de sépulture et des pratiques funéraires encore mal connues : inhumation simple ou plurielle en fosse, associée à du mobilier. Il représente en ce sens une découverte exceptionnelle en Languedoc.
Des traces d'activité de l'Antiquité tardive
Les vestiges antiques de Cureboussot datent en majorité de l’Antiquité tardive (IVe-Vesiècles) et du début du haut Moyen Âge (VIe-VIIe siècles). Ils ont souvent fourni peu de restes mobiliers (céramique, ossements…).
Une série de structures "en creux", réparties sur toute la surface du site, se compose de puits sans cuvelage, de carrières de terre et d’excavations plus particulièrement liées à un habitat, comme des fours en pleine terre et de probables "fonds de cabanes" (ateliers semi-enterrés).
Ces grands creusements évoquent des activités pratiquées en marge d’agglomérations ou d’établissements antiques importants situés sous les actuels villages de Redessan et Manduel. Ceux-ci étaient installés de part et d’autre de la voie Domitienne, important axe économique depuis l’époque romaine.