GARD Le bâtiment veut rester positif
La Fédération Française du Bâtiment dans le Gard faisait ses voeux. Le prédident Pascal Lacosta et son secrétaire génnéral Olivier Polge évoque l'année 2022 et le perspectives 2023.
"On est encore dans les temps donc meilleurs vœux à tout le monde !" entame Pascal Lacosta, président de la Fédération française du bâtiment dans le Gard. Encore dans les temps, certes, mais en pleine sinistrose donc on prend ! Ce mercredi soir, ils étaient plus de 300 à venir partager un moment convivial au cœur de l’atrium du bâtiment du parc Georges Besse, siège de la FFB30.
La FFB du GARD représente 1019 adhérents qui emploient près de 70 % de l'effectif salariés du bâtiment gardois. En sept ans la FFB GARD est ainsi passée de 390 adhérents à plus de mille adhérents, un désir nécessaire. "On a 90 % des TPE, des entreprises de moins de dix salariés. Nous nous sommes engagés vers l’artisanat et cela sert aussi à avoir une meilleure représentativité politique car nous avons aussi beaucoup de PME, notre cœur de cible" affirme Olivier Polge, secrétaire général de la FFB30.
Ainsi, le syndicat peut dénoncer des choses qui lui déplaisent ou lui semblent insensées. Et ces derniers temps, il y en a beaucoup.
Au rayon des actualités et des défis à relever pour 2023, le recrutement. Le président est clair, "Nous connaissons d’énormes besoins de recrutements mais tout cela est lié à un renouvellement de nos compagnons qui partent à la retraite ou qui, avec les successions de crises, changent de projets professionnels."
On parle, dans le Gard, de 180 postes qui restent sans réponse… Des besoins à tous les étages, des qualifiés ou pas. "Surtout dans le domaine de la production, des métiers manuels… Nous sommes souvent obligés de recrutés sur le savoir-être et sur la connaissance des codes de l’entreprise. Nous nous adaptons mais quand on voit le nombre de personnes inscrites à Pôle Emploi chez nous mais qui ne font pas du tout partie du bâtiment…"
Autre inquiétude, le logement neuf et la maison individuelle, un hic depuis septembre dernier.
Sur un an, l’évolution du nombre de permis de construire délivrés pour les logements ne va pas dans le bon sens. - 8.6 % de permis de construire. Pire, on constate un -37 % de permis de construire délivrés sur les trois derniers mois et un -8 % d'autorisations cumulées sur 12 mois glissants…
Les logements collectifs représentent 45.9 % des mises en chantier dans le département et les logements individuels un peu plus de 54 % alors que les mises en chantier (12 mois cumulés) ont évolué à la hausse 5.3% en un an dans le département toutes catégories confondues. On relève aussi, pour les logements collectifs, un +30 % et pour les logements individuels -9.4 %.
Inquiétudes pour le PME
"On est dans la simplification de la complication !" lâche le président Lacosta. Le problème ? La construction avec le Zéro Artificialisation Nette. Pas franchement le Zan d’Haribo… Pour Olivier Polge, "On sait que c’est un marché qui a du potentiel car le parc immobilier est vieillissant mais il faudra des aides et les actes politiques ne suivent pas… Il en va de même sur la partie rénovation, nous ne sommes pas très inquiets… C’est surtout pour les PME qui sont sur des appels d’offres, du neuf et des gros marchés que nous nous inquiétons !"
Bonne nouvelle, la rénovation, qui représente l'activité de 85 % des adhérents de la FFB est encore soutenue pour 2023 avec les artisans qui ont eu plus de facilité pour répercuter les hausses de prix.
Justement, d’autres inquiétudes subsistent quant à l’évolution des prix des matériaux. "On espère que ça va bouger avec l’Observatoire des Prix et une réforme législative tendant à rendre obligatoire la révision des prix."
La construction de locaux (commerces, usines, bureaux) dont 85 % sont à l'initiative du privé connaît une autre évolution. -25.3 % pour la production cumulée depuis début janvier 2022, -10 % pour la production cumulée sur les trois derniers mois et -34.9 % pour la production cumulée sur 12 mois glissants.
"Nous sommes inquiets pour nos carnets de commandes auprès des collectivités qui au regard de l'explosion du coût de l'énergie vont retarder ou supprimer un certain nombre d'opérations pourtant signées. Personne ne peut vivre de carnets de commandes plutôt bien remplis et de chantiers qui ne se feront pas !" poursuit Pascal Lacosta.
Ne parlez pas de la gestion des projets de logements sociaux… Pascal Lacosta est dépité… "La structure Action Logement, très bien gérée par les entreprises, devait être ponctionnée part l’État de 300 millions d’euros ! C’est juste l’équivalent de la construction de 26 000 logements sociaux… Heureusement que ça a été retoqué au Sénat ! On a besoin de logements sociaux mais le meilleur moyen qu’a trouvé le Gouvernement c’est de ponctionner cet argent ? Hélas, on ne saura jamais où ira l’argent ponctionné quand il le sera. Bercy et la technocratie dirigent le pays !"
A tout cela s’ajoute naturellement les hausses bien connues des matières premières et de l’énergie. Sur un an, on parle d’une moyenne de 15 à 20 %. "Une fois de plus on est les rois des cons ! Pourquoi avoir indexé l’énergie au gaz, merci les Allemands… Le bouclier énergétique ? Je rigole en voyant comment cela se passe. C’est déconnecté de la réalité du monde du travail et en plus c’est discriminant. Tout ça pour de la communication !" explique le président.
Des donneurs au grand coeur
Sa facture va passer de 25 à près de 70 000 euros. "Mais je ne suis à fois neuf comme certains…" Alors il faut aussi savoir se remettre en question. Faire des économies faciles, éteindre les outils électriques sur chantiers le week-end, gérer de manière plus raisonnée le stock et le matériel, il y a de la marge et le bâtiment est prêt à faire l’effort naturel.
Lors d’une action commune au Parc Georges Besse et avec l’EFS, la FFB a organisé une session de don de sang. Résultat ? 125 donneurs dont 113 prélevés. 35 nouveaux donneurs, chose rare, et, chiffre exceptionnel de cette collecte, les futurs 339 cas d’urgence sauvés grâce à ce don. Joli, merci !