Comment ne pas y penser ? Ce matin, peu avant midi, avait lieu l’inauguration de cette journée un peu spéciale dans une période tout à fait atypique. Les troubles sont nombreux dans certains quartiers fêtés mais en ce "premier jour des vacances" on pense aussi à autre chose.

"On a eu du mal à s’endormir mais ça va se calmer, aujourd’hui nous sommes ici pour rigoler, se retrouver, jouer, se parler… Les nuits sont à la guérilla mais en journée tout redevient normal. On verra bien ! Je suis persuadé qu'il ne faut pas prendre en otage les habitants des quartiers et qu'il faut aussi montrer qu'ils ne sont pas tous comme ceux qui déconnent", philosophe un travailleur social présent au centre Léon-Vergnole.

En effet, la ville de Nîmes, les centres socioculturels et sportifs municipaux ainsi que les associations de quartiers invitaient les habitants à un temps de fête et de convivialité, ce samedi 1er juillet. Au programme ? Kermesses, tournois sportifs, structures gonflables et ateliers créatifs sont proposés aux familles.

"Le centre social Léon-Vergnole est un lieu privilégié de vie, de rencontres et d'accueil pour la jeunesse, les familles et l'ensemble des habitants du quartier. Il met en œuvre la volonté de la ville de Nîmes de faire du vivre-ensemble une réalité pour tous et un défi de tous les jours. C'est donc une véritable chance de pouvoir le mettre à l'honneur aujourd'hui", entame le maire de la ville Jean-Paul Fournier qui a tenu à féliciter et remercier l'ensemble des agents qui travaillent sous la direction de Caroline Arcade, nouvellement arrivée à Léon-Vergnole et sous l'impulsion de François Courdil, adjoint en charge de ces dossiers et qui a tenu à ne pas annuler l'événement afin de valoriser cette action nécessaire à la vie de la cité.

Depuis plusieurs années, rendez-vous est donné dans les six quartiers de Nîmes relevant du dispositif "politique de la ville" pour un après-midi de fête et de rencontres : Mas de Mingue, Chemin-Bas-d’Avignon, Pissevin, Valdegour, Gambetta-Richelieu et route d’Arles.

Pour rappel, ces dispositifs gouvernementaux rassemblant les zones urbaines les plus pauvres, nécessitant une intervention des pouvoirs publics, notamment en matière de rénovation urbaine. On compte environ 1 500 quartiers prioritaires en France et ils réunissent quelque 5,5 millions d'habitants. Alors il faut bien y apporter un peu de ciel bleu et de soleil.

Avec le concours des associations qui participent à embellir le quotidien des riverains, les centres sociaux culturels et sportifs municipaux avaient élaboré un programme d’animations qui s’adresse à tous les âges.

La programmation, riche et variée mais toujours placée sous le signe de la fête et du jeu, devait offrir des moments de vie. Tournois de foot et ateliers land-art pour le Mas de Mingue à Jean-Paulhan, jeux de sociétés et animations musicales à Léon-Vergnole (Pissevin), structures gonflables et batucada à André-Malraux (Chemin-Bas), démonstration de ping-pong, de boxe, et distribution de cahiers de vacances à Simone-Veil (Valdegour) ou encore des ateliers photo ou de plantation ainsi qu’un concours de pétanque à la Maison de quartier Route d’Arles !

Exemples ? Au Mas de Mingue, des stands de jeux, des structures gonflables, des espaces de jeux pour les 0-3 ans mais aussi de grands jeux en bois, une chasse au trésor, un atelier de tatouages éphémères, un stand de barbe à papa, ou un bar à sirop avec pop-corn et granités… Encore ?

À Pissevin, un repas partagé partenarial, des jeux et animations autour du jeu, ou encore un moment convivial intergénérationnel. Jeux de société ou d’adresse, jeux de mots, sûmo gonflable, jeux de gladiateurs, parcours en rollers… Au Chemin-Bas étaient prévus un repas aux saveurs comoriennes, une kermesse avec des structures gonflables, un ventre-glisse, des jeux aqua-zone, la découverte d’un sport atypique avec du cricket, mais aussi et forcément du foot, du hand féminin, et des stands maquillages.

À Valdegour, place à la dégustation de crêpes, au stand de henné, de tresses et de défis. Étaient aussi prévus une démonstration et une animation sportive autour de la boxe, ou encore un espace dédié aux Petits débrouillards pour un accès à la science. Une distribution de livres cahiers d'été et grand quizz autours des valeurs de la République étaient proposées tout comme une animation avec des casques de réalité virtuelle et une démonstration de danse Hip Hop.

En parallèle de l’événement, les élus nîmois de Nîmes ont également remis la médaille de la Ville à des bénévoles de chaque quartier avant de partager un moment de convivialité. Au centre Léon-Vergnole, c’est Maoulida Velou qui a été honoré d’une médaille de la ville.

Le maire Jean-Paul Fournier salue : "Vous êtes l'une des figures de Pissevin ! Vous y vivez depuis plus de 20 ans. C'est ici, au cœur de ce quartier, qu'est née votre passion pour la danse et les arts de rue. Malgré votre jeune âge, cela fait maintenant dix ans que vous avez fait de votre passion un métier." En effet il a deux ans, et avec des amis, Maoulida Velou a fondé l'association "Stand'hop" dont il est aujourd'hui directeur artistique. L’association est très active et propose des stages et des ateliers de danse, la création de spectacles et de performances artistiques ainsi que la mise en place d'actions sensibilisation et de prévention à destination des jeunes en partenariat avec le service Prévention et Droits des femmes de la ville de Nîmes.

Et le premier édile de reprendre et conclure : "Vous offrez aux jeunes du quartier un lieu et un moyen de s'exprimer à travers des codes comme la danse, la musique et les arts visuels. Cette envie d'aller vers l'autre se retrouve aussi dans votre formation professionnelle puisque vous avez choisi de préparer le Diplôme d'État de la jeunesse, de l'éducation populaire et du sport. Vous avez soif de culture, de voyage et d'art. J'ai le plaisir de vous remettre la médaille de la Ville ce matin qui vient souligner le travail d'un enfant de Nîmes qui met toute son énergie à faire vivre son quartier de Pissevin."