L'INTERVIEW L’adjoint à la sécurité, Richard Schieven : "Pendant la Feria, j'ai toujours mon téléphone sous mon oreiller"
Qualifiée de bon cru en termes de fréquentation, l'édition 2023 de la Feria des Vendanges de Nîmes s'est achevée hier, dimanche 17 septembre. L'adjoint à la sécurité de la ville de Nîmes, Richard Schieven dresse un premier bilan de ces quatre jours de fêtes.
ObjectifGard : Comme à chaque feria, un important dispositif de sécurité a été mis en place. Rappelez-nous les grandes lignes.
Richard Schieven : Nous avons établi trois zones hermétiques : la zone rouge pour le secteur du Victor-Hugo qui est le plus sensible, la zone jaune pour la rue de la République et la zone bleue du côté de l'Impérator. Les 160 agents de la police municipale ont été mobilisés, ainsi que 120 agents de la sécurité privée, plus tous les personnels de toutes les directions qui sont impliquées dans l'organisation et le suivi de cette feria.
Quel est le bilan de cette Feria des Vendanges d'un point de vue sécurité ?
Jusqu'à maintenant (*), tout s'est très bien passé. C'est monté crescendo à partir de jeudi, pour arriver, notamment samedi soir, à une fréquention à l'identique d'une Feria de Pentecôte. Nous n'avons pas encore les chiffres exacts, mais il y avait beaucoup de monde dans les rues. Et puis, il faut dire que les arènes ont aussi fait le plein entre vendredi et ce dimanche parce que nous avions de très bons toros, de très bons toreros, donc forcément, la qualité attire le monde.
Tandis que nous parlons, quelques gouttes de pluie commencent à tomber. Les conditions météorologiques ont menacé cette Feria. Météo France avait même placé le Gard en alerte orange pour pluie-inondation samedi. Y-a-t-il eu des dispositifs particuliers mis en place sur ce sujet-là ?
C'est vrai que monsieur le préfet aurait voulu que le maire prenne un arrêté municipal pour faire fermer les établissements à 2h du matin. C'était un peu compliqué, notamment pour aviser tous les commerçants. Nous avons mis en place le plan sauvegarde avec l'ouverture du Parnasse, s'il y avait eu des crues importantes. On n'en a pas eu besoin et c'est tant mieux.
En matière de sécurité, est-ce qu'il y avait des craintes particulières pour cette feria ?
J'en ai toujours des craintes. Comme quand à l'époque, j'étais d'astreinte à l'hôtel de police, quand on a une telle responsabilité, on ne dort pas. Ce n'est pas parce que je fais la fête, mais parce que je suis toujours attentif. J'ai toujours mon téléphone sous mon oreiller. Je n'ai pas été avisé de faits marquants. Tous les matins, nous avions une réunion à 9h30 avec toutes les directions de la municipalité, le directeur de cabinet de monsieur le Préfet, celui du maire. Après, nous sommes quand même dans un contexte de lutte anti-terroriste. C'est pour cela qu'on demande à la fois à nos policiers municipaux d'être présents, mais aussi aux forces de l'État d'être là puisque c'est un des événements en France les plus importants et deux fois par an. C'est pour cela que nos policiers nationaux sont là, sont venus... Moins en renfort cette année par rapport à la Coupe du Monde de Rugby puisque les unités de forces mobiles sont déployées sur les différents stades. Mais tout le monde a répondu présent, c'est l'essentiel.
Aucun fait marquant n'est donc venu perturber cette feria ?
En général, tout s'est bien passé. Il n'y a pas eu de réelles agressions, si ce n'est deux, trois rixes notamment samedi. Les gendarmes ont fait beaucoup de contrôles en périphérie de Nîmes. Je crois qu'il y a eu plus de 3 000 contrôles d'alcoolémie réalisés. Il y a eu des conduites sous stupéfiants, sous alcool, sans permis, des refus d'obtempérer. C'est malheureusement du classique, ce n'est pas ce que j'entends par faits marquants. Donc pour le moment, le bilan est satisfaisant dans l'ensemble.
*L'interview a été réalisée hier, dimanche 17 septembre à 16h30.