Publié il y a 1 an - Mise à jour le 14.09.2023 - Anthony Maurin - 4 min  - vu 540 fois

NÎMES EN FERIA Les Nîmois font une belle vendange

Un toro de Margé (Photo Anthony Maurin).

Corrida de Robert Margé pour la confirmation d'alternative d'Arturo Saldivar (salut et silence), Adrien Salenc dit Adriano (deux oreilles et salut) et El Rafi (oreille et deux oreilles).  

Le dernier toro de la course (Photo Anthony Maurin).

Cette corrida était attendue depuis Pentecôte et un jour de pluie l’a faite tomber à l’eau. Même si le lot a été remanié, les toros de de Robert Margé étaient comme toujours impeccables de présentation. Depuis cet été ils doivent l’être encore plus après leur paseo de juillet dernier à Las Ventas, temple madrilène du toro. L’an passé la ganaderia de Fleury (Aude) a lidié cinq et les 23 toros ont laissé tomber quelque 18 oreilles (sans parler des trois vueltas posthumes).

Arturo Saldivar (Photo Anthony Maurin).

Arturo Saldívar avait ouvert la porte des consuls (trois oreilles) alors qu’il était novillero aux Vendanges 2010. Non classé à l’escalafon européen depuis la temporada 2015 le Mexicain joue gros pour un retour en force en Europe par le biais de Nîmes et de Casas. De plus, il doit confirmer son alternative comme tous les maestros qui se présentent dans l’amphithéâtre depuis 2006. Avec son premier Margé on verra le maestro à son aise, plaisant à la muleta, varié dans ses registres mais sérieux et appliqué. Il embarque le bicho un peu où il le désire et réalise de belles séries, efficaces et soyeuses. Il passe le toro dans son dos, il tire des naturelles de belle facture mais c’est aux aciers qu’il perd tout bénéfice. Salut.

Arturo Saldivar sur son second (Photo Anthony Maurin).

Sur son second le Mexicain écoutera le silence. Il ne tiendra que quelques minutes en piste avec son adversaire dont il ne désire pas approfondir les recherches. Certes le Margé est différents des autres, le lot de Saldivar aussi mais on ne peut que regretter cet état de fait. Saldivar aurait pu ou dû montrer plus. En prime, il ne parvient pas à tuer correctement et s’emploie à de multiples reprises aux descabellos. On lisait dans ses yeux l’incompréhension de la situation. Silence.

La justesse douce d'Adriano (Photo Anthony Maurin).

Le Nîmois Adren Salenc, en 2022, a toréé 12 corridas et coupé 20 oreilles et une queue. Au tempérament de feu, le torero ne lâche jamais rien et prouve au public qu’il mérite sa confiance. En piste Adriano ne lâche rien. Il connecte immédiatement avec les tendidos et se lance dans une course effrénée, celle de la sortie en triomphe. Son toro se prête volontiers à une grande faena, le Nîmois le sait et le travaille avec intelligence. Adriano déguste, le public savoure. Il exulte même ! Il faut dire que le piéton a parfaitement lu les intentions de son adversaire, il connaît ses qualités et les met en valeur. Les étagères suivent en demandant les deux oreilles d’Albe qui aura aussi droit à la vuelta à titre posthume.

Le pouvoir d'Adriano (Photo Anthony Maurin).

Cinquième toro de la tarde et second pour Salenc et c’est une autre sauce qui se lie. Adriano entame bien, pense au bout de quelques secondes que le palco va ordonner la musique mais rien ne se passe. Adriano s’arrête, harangue l’orchestre, taquine la présidence de Daniel Jean Valade mais le mouchoir ne tombe pas à juste titre. Adrien reprend le fil d’une faena qu’il a un peu perdu mais fait avec. Le public ne sait plus où donner de la tête, quelque chose s’est cassé. Pourtant, Adriano donne à voir d’autres choses, des muletazos plus doux, plus recherchés et parfois plus justes, moins poderosos que sur son premier. Salut.

L'élégance du Rafi (Photo Anthony Maurin).

Dernier à s’élancer sur le sable qui est le sien, El Rafi doit une nouvelle fois se frotter aux Margé. Cette année c’est son fer de prédilection mais El Rafi en 2022 c’est sept corridas toréées pour neuf oreilles coupées. En 2023 il doit faire toujours mieux. Il coupera une belle oreille devant un toro qui remet du piment à la course. Ce troisième exemplaire est lui aussi pétri de qualités. Le Rafi le comprend rapidement enchaîne. Des deux côtés il s’échine à passer le cornu. Il y arrive avec facilité en faisant preuve de créativité dans ses quites et dans quelques séries bien pensées.

Sur le dernier de la tarde, El Rafi (Photo Anthony Maurin).

Dernier adversaire en piste et ultime chance pour El Rafi d’assurer un triomphe… Il se passe quelque chose de bizarre. Rafi entre en piste, reçoit son opposant qui, comme trois autres de cette course ont démontré la valeur du fer de Robert Margé (le public le remerciera chaleureusement et, ému, le ganadero saluera depuis le callejon), mais Rafi manque un peu de tout même s'il accueille son cornu les genoux en terre pour un peu de spectacle. Il est là, le toro passe, les séries s’enchaîne mais sans sel. Une main plus basse aurait peut-être permis une meilleure transmission ? En tout cas le Rafi fait ce qu’il a à faire pour aller chercher un appendice de mieux. Le palco tombe le premier mouchoir. Le public demande la vuelta al ruedo pour le toro mais un autre mouchoir blanc tombe avant le fameux mouchoir bleu quelques instants plus tard. Bronca. Rafi prend ses trophées au centre du ruedo, en pose sur l’estribo devant le palco et fait sa vuelta avec une belle oreille.

Le deuxième de la course de Robert Margé a reçu une vuelta al ruedo (Photo Anthony Maurin).

Le sixième de Robert Margé a également reçu une vuelta al ruedo (Photo Anthony Maurin).

Le geste délicat d'El Raf refusant de faire son tour de piste avec la seconnde oreille (Photo Anthony Maurin).

Les deux Nîmois sortent en triomphe par la porte des cuadrillas.

Un toro de Margé (Photo Anthony Maurin).

Anthony Maurin

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