NÎMES Gaza et liberté de manifester au centre des rassemblements
L’avenue Feuchères avec la préfecture en perspective devait voir deux rassemblements organisés ce samedi. Le premier pour Gaza, le second pour la liberté de manifester.
Premier rassemblement, à 11h devant la préfecture, pour que la France exige un cessez-le-feu immédiat dans le conflit mettant en scène les opérations de l’armée israélienne au cœur de la Bande de Gaza. « Les bombardements sont d’une violence inouïe et un blocus total prive la population d’eau, de nourriture, de médicaments. Les hôpitaux, lorsqu’ils fonctionnent, opèrent aujourd’hui sans anesthésiques. »
En Cisjordanie alors occupée, la population palestinienne serait évidemment soumise à la violence redoublée de l’armée et des colons ainsi qu’à un bouclage du territoire. « Nous demandons un cessez-le-feu immédiat à Gaza, la fin des bombardements, des offensives terrestres et des déplacements forcés de populations, ainsi que la levée immédiate du blocus. Nous exigeons que la France s’engage activement dans ce sens. Nous rendons hommage à l’ensemble des populations civiles, palestiniennes et israéliennes, victimes de crimes de guerre. Chaque vie compte. »
Selon les signataires, AFPS, UDIRS 30, LFI, Ensemble 30, APTI, SUD Education Gard Lozère, GES, UFJP, FNEC-FP FO, Libre Pensée, PCF 30, UD CGT Gard, Solidaires 30, Mouvement de la Paix, AFA, Génération.s, CNT30, Union départementale CGT, Mouvement de la Paix, ATTAC, Association France Algérie, UJFP, E!30, UDIRS30, GES 30, Sud éducation Gard, APTI, PCF, Libre Pensée, UD et UL CGT, FNEC-FP, Force Ouvrière, FSU 30, « une paix juste et durable ne sera possible que dans le cadre de la reconnaissance des droits du peuple palestinien, de l’arrêt de la colonisation et de la fin de l’occupation israélienne, dans le respect de l’ensemble des résolutions de l’ONU. »
En résumé, les manifestants en appellent à un cessez-le feu immédiat, à un arrêt des bombardements et des déplacements forcés de la population mais aussi à la levée immédiate du blocus ainsi qu’à la protection du peuple palestinien à Gaza et en Cisjordanie. « Les libertés d’expression et de manifestation, libertés démocratiques fondamentales, doivent être respectées. » C’est sur cette phrase de transition que l’on va lier les deux rassemblements du jour.
Droit de manifester
Pour ce second rendez-vous, les signataires sont moins nombreux mais tout aussi éveillés. AFPS Nîmes, APTI, Attac Uzège, CHANG (Collectif Halte Aux Nucléaires Gard), CNT30, CNT – Solidarité Ouvrière 30, Collectif du terrain GJ30, DAL 30, Ensemble 30, UDIRS30 sont dans la partie.
« En multipliant les interdictions de manifester, l’État français vient de franchir un cap supplémentaire dans sa frénésie liberticide. La liberté d'expression est bafouée et le droit de manifester est remis en question pour toutes celles et ceux qui osent contester l’ordre établi. »
Depuis le mouvement des Gilets jaunes, les choses se sont peu à peu compliquées. « Macron et ses soutiens ont tremblé face au soulèvement populaire. Ils ont répondu par des violences policières et judiciaires, n'hésitant pas à déballer tout un arsenal répressif, une violence d'État qui était à la hauteur de leur peur. Désormais, les capacités répressives de l'État sont systématiquement déployées face aux contestations sociales, qu’elles viennent des écologistes, des syndicalistes ou encore de la jeunesse qui ose affirmer ses désaccords et son mécontentement. »
On peut se rappeler des luttes sous le quinquennat de François Hollande sur l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ou encore le barrage de Sivens par exemple.
« Depuis plusieurs années, la répression des contestations sociales est en roue libre et l'autoritarisme se montre sous divers visages : criminalisation des mouvements sociaux, interdiction des manifestations et publication tardive des arrêtés préfectoraux, verbalisations abusives, interpellations sur la base de textes flous et sans preuve tangible d'éventuelles infractions, détournement de la législation antiterroriste et des lois liberticides, banalisation des idées et des méthodes d'extrême-Droite, surveillance de masse, censure sur les réseaux sociaux… »
Pour les participants au rassemblement, toutes ces entraves à la liberté de manifester mettent en péril la liberté d'expression. L’article 11 de la Déclaration du 26 août 1789 des droits de l'homme et du citoyen indique toujours que "La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi".
« Par ces entraves, l'État français bafoue le droit international qui stipule que le droit de manifester n'est pas soumis à une autorisation préalable. Dans le droit international, les manifestations sur la voie publique sont présumées légales. L'État français joue avec les mots du droit français et laisse croire qu'une manifestation doit être déclarée pour être légale : il réprime le peuple, il veut le faire taire et continuer de l’asservir ! »
Selon les manifestants, des chercheuses et chercheurs ont enquêté dans les quatre coins du monde, de la Russie à l'Iran, de la Colombie à la Chine en passant par le Sénégal ou la France et auraient constaté que dans ces états, un large éventail de mesures portant atteinte aux libertés avait été mis en œuvre et que les gouvernements n'hésitaient pas à réprimer toute contestation possible. « Le droit de manifester est un droit fondamental et il est primordial de le défendre ! Nous invitons toutes les organisations syndicales, associatives, collectives et autonomes ainsi que la jeunesse à se réunir pour dénoncer ces interdictions massives bafouant un de nos droits les plus précieux qui est notre liberté d'expression. »