Publié il y a 1 an - Mise à jour le 16.02.2023 - Anthony Maurin - 3 min  - vu 600 fois

NÎMES La "Mémoire vive" d'Oliver Laric pour le Musée de la romanité

Quelques exemples de la production d'Olivier Laric (Photo Olivier Laric).

La nouvelle exposition temporaire du Musée de la romanité se tiendra du 21 avril au 31 décembre 2023 et mettra en avant des sculptures revues et corrigées.

Pour la première fois depuis son inauguration en juin 2018, le Musée de la romanité explore le lien entre l’Antiquité et le monde actuel, pour mettre en valeur ses collections archéologiques et s’inscrire dans une démarche artistique contemporaine liée au digital.

En collaboration avec Carré d’art, musée d’art contemporain de la ville de Nîmes, qui fête ses 30 ans cette année, le Musée de la romanité présentera le travail d’Oliver Laric d’avril à décembre 2023.

Le Musée de la Romanité va bientôt accueillir cette nouvelle exposition temporaire (Photo Archives Anthony Maurin).

Au croisement de l’art numérique et de l’archéologie, cette exposition est l’occasion pour le Musée de la romanité de rappeler la fascination qu’exerce l’Antiquité gréco-romaine sur les artistes d’aujourd’hui et de consacrer l’idée d’un patrimoine antique universel et accessible à tous. Cette exposition sera enrichie par des visites guidées, des conférences, ainsi qu’un catalogue d’exposition.

Ce sculpteur autrichien s’inspire de la statuaire gréco-romaine antique pour en proposer des ré-interprétations, notamment grâce aux technologies digitales. À l’occasion de cette exposition, Oliver Laric proposera une quinzaine de sculptures originales et plusieurs autres productions numériques, inspirées d’oeuvres des collections permanentes du Musée de la romanité et plus généralement de l’héritage antique de Nîmes.

Quelques exemples de la production d'Oliver Laric (Photo Oliver Laric).

Né à Innsbruck (Autriche) en 1981, Oliver Laric est diplômé en 2007 de l’université des Arts appliqués de Vienne, il s’illustre dans le courant artistique dit "post-Internet" dès 2006. À partir de la fin des années 2010, il développe une production artistique matérielle mais toujours ancrée dans l’art digital qui interroge le caractère d’unicité de l’oeuvre d’art.

Grâce au scan 3D, il réalise des copies numériques d’oeuvres historiques, issues de musées ou de collections privées, et se confronte ainsi aux problématiques posées par la pratique de la copie, de la réinterprétation sérielle et du remix d’oeuvres originales.

Quelques exemples de la production d'Olivier Laric (Photo Olivier Laric).

À l’heure où les nouvelles technologies permettent la reproduction à l’infini des images et leur circulation presque incontrôlable à travers le monde, Oliver Laric interroge aussi la notion de propriété intellectuelle en mettant à disposition certains de ses modèles digitaux en Open Source sur sa plateforme : threedscans.com. D’autres artistes digitaux peuvent ainsi les télécharger et les retravailler à leur tour, en toute indépendance et sans le moindre contrôle institutionnel.

À travers cette démarche, Oliver Laric replace les oeuvres au sein d’un continuum créatif que la succession des répliques est susceptible d’enrichir sans cesse.

Quelques exemples de la production d'Oliver Laric (Photo Oliver Laric).

La visite de l’exposition débutera par la présentation d’Oliver Laric, de son travail et de sa démarche générale, en mettant à la disposition du public un ensemble d’oeuvres réalisées dans la dernière décennie. Plusieurs vidéos montreront comment son travail a été une source d’inspiration jusque dans des canaux inhabituels. Clips musicaux, reportages ou encore publicités sont ainsi nés de l’exploration inattendue des scans par d’autres créateurs.

Quelques exemples de la production d'Olivier Laric (Photo Olivier Laric).

Cet espace rendra compte de la progression de l’artiste dans son approche de la sculpture ancienne et dans son travail de réinterprétation grâce à la production, spécialement pour cette exposition, de nouvelles impressions 3D. Parmi celles-ci, la statue d’Hermanubis des musées du Vatican et la statue d’un hermaphrodite allongé reconstruite à partir d’un dessin conservé au British Museum.

La seconde partie du parcours sera dédiée à la présentation des oeuvres produites à partir des collections du Musée de la romanité spécialement pour l’exposition nîmoise. Oliver Laric a choisi de se concentrer sur un ensemble de statues et statuettes en pierre fragmentaires qui ont donc perdu une part de leur intégrité physique du fait des attaques du temps. En collaboration avec les équipes scientifiques du musée, il a élaboré différentes hypothèses permettant d’imaginer ce à quoi ces statues pouvaient ressembler à l’origine.

Quelques exemples de la production d'Oliver Laric (Photo Oliver Laric).

Si l’essentiel des oeuvres présentées sera issu des collections du Musée de la romanité, l’artiste a également pris le parti d’étendre le propos de l’exposition à d’autres pièces, conservées dans d’autres musées, mais toujours reliées à celles de la collection nîmoise. À l’image de « L’enfant au chien » dont quatre tirages seront réunis pour la première fois : celui présenté dans les collections permanentes du musée et trois variantes conservées à Ravenne (Italie), Athènes et au Rijksmuseum de Leyde (Pays-Bas).

Dans cet espace, Oliver Laric se focalisera par ailleurs sur l’étude en sculpture des formes humaines et animales jusqu’à aborder la thématique de l’hybridité, à travers notamment les figures de Cupidon, de Neptune ou du dieu Pan.

Quelques exemples de la production d'Olivier Laric (Photo Olivier Laric).

Afin de permettre aux visiteurs de comprendre la progression de la création, un ensemble de vidéos en time-lapse rendra compte des différentes étapes de ce travail de sculpture digitale.

Anthony Maurin

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