Publié il y a 7 mois - Mise à jour le 16.04.2024 - Anthony Maurin - 2 min  - vu 5034 fois

NÎMES Le parcours du combattant de la famille Arif

La famille Arif, père et fils (Photo Anthony Maurin)

La famille Arif, père et fils (Photo Anthony Maurin)

Les buralistes qui ont rouvert leur magasin à Pissevin ont besoin d’aide tant le parcours est compliqué pour un retour à la normale.

Mohammad Arif et son fil gèrent un bureau de tabac situé à Pissevin. Le père, commerçant dans le quartier depuis 26 ans, en a vu des vertes et des pas mûres mais sa patience a des limites. D’abord au cœur de Valdegour, le commerce a bougé en 2017 du côté de Pissevin.

La famille Arif, père et fils (Photo Anthony Maurin)
La famille Arif, père et fils (Photo Anthony Maurin)

Après un été meurtrier et une obligation de déménager, le commerce est fermé neuf mois durant. « Tout le monde le sait, il y a eu un incendie en juin 2023, on a tenté de trouver un local approprié et qui corresponde à nos besoins mais nous n’avons pas réussi à trouver. »

En effet et même si l’on pourrait penser qu’on déroule le tapis rouge à un commerce qui se réinstalle dans ce secteur difficile mais il est compliqué de dénicher les mêmes critères pour un commerce qui s’étendait alors sur 120m2. « Actuellement nous sommes dans un local qui fait à peine 40m2, on n’a pas eu le choix… C’est un vrai parcours du combattant ! Ici, rien n’est facile ni facilité. »

Bureau de tabac famille Arif (Photo Anthony Maurin)
Le bureau de tabac de la famille Arif (Photo Anthony Maurin)

Quand on pense tabac on pense livraison et forcément la question de la sécurité est abordée avec les fournisseurs. Pour le tabac, c’est encore plus délicat et jusqu’à la semaine dernière le bureau de tabac ne pouvait même pas proposer de tabac. « On a voulu ouvrir notre commerce dans les meilleures conditions mais on rencontre de très grosses difficultés. On n’a toujours pas de ligne téléphonique pour Internet… ! »

Sans ligne téléphonique, pas facile d’avancer en étant serein. Surtout quand on en connaît les raisons. Ici, les clients peuvent également gratter des jeux de la FDJ. « Orange nous dit qu’il y a un arrêté préfectoral qui permet à Orange de ne plus se déplacer dans le quartier pour l’installation de ligne téléphonique ! On ne sait pas comment faire, un commerce, aujourd’hui, est forcément lié à Internet ! »

La famille Arif, père et fils (Photo Anthony Maurin)
La FDJ est aussi un atout pour un buraliste (Photo Anthony Maurin)

Ça, c’était le premier souci qui n’était pas prévu au programme. À lui vient s’ajouter plusieurs autres événements. Même si cela ne gêne pas le commerce et sera un atout quand ils seront achevés, les travaux en cours devant sa porte prennent pas mal de place en ôte de la visibilité.

Mais Mohammad est plus inquiet quand il pense à son bailleur, la SPL Agate. « Que veut vraiment la SPL Agate ? J’ai l’impression qu’on met tout le monde dans le même sac, ça met tous les commerçants en grande difficulté. Je n’ai pas grand-chose à dire de plus, on attend, on survit, on continue de se battre, on fait ce qu’on peut. »

En attendant d’y voir plus clair, père et fils demeurent de sérieux commerçants qui bossent et font des heures pour l’instant dans le vide. Le rayon épicerie ne suffit pas à faire vivre ce nouveau bureau de tabac.

Anthony Maurin

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