D'abord ingénieure chimiste, Marie Gallard a également travaillé en étroit partenariat avec les laboratoires œnologiques en tant que responsable commerciale et a rejoint le groupe Phytocontrol puis gravi les échelons jusqu'à devenir directrice du développement. De nos jours, une carrière professionnelle n'est plus cousue de fil blanc, celle de la Nîmoise en est la preuve. En 2019, Marie décide d'un changement de cap, la passion à l'horizon, mais non sans bagages solides.

Elle reprend donc ses études et intègre un MBA Wine & Spirits international à l'Institut supérieure du vin à Montpellier. Un passage dans une agence de recrutement et de conseil spéialisée dans les vins et les spiritueux, lui permet d'appréhender tous les métiers de la filière, des cavistes, aux chefs de cultures jusqu'aux commerciaux. "Cette expérience m'a permis de faire un réseau", indique la trentenaire, des cartes indispensables avant de se lancer dans l'aventure de l'entrepreunariat en 2023.

Et de miser sur le vin, un véritable pari tandis que la consommation de cet alcool, parmi d'autres, est en baisse en France, moins cinq points par rapport à 2015 d'après une enquête réalisée par Ipsos Observer pour FranceAgriMer et le Comité national des interprofessions des vins à appellation d'origine et à indication géographique. Un contexte pris en compte par Marie Gallard, plusieurs raisons l'expliquent selon elle, d'abord financière, puis de santé, un changement de comportement des consommateurs, boire moins mais mieux ; puis la concurrence de la bière.

La fondatrice de MG Wine Discovery s'est lancée le défi de se créer une clientèle autour de la curiosité, de la découverte, du goût du voyage à travers les vins du monde. "L'étude de marché menée auprès de 200 consommateurs révèle que 80% d'entre eux sont intéressés pour découvrir des vins étrangers", précise-t-elle. Toutefois, pas question pour Marie de choisir ses bouteilles sur catalogue, elle s'intéresse avant tout à l'histoire des domaines en allant à la rencontre des vignerons et s'appuie sur plusieurs critères pour les sélectionner.

"La démarche environnementale, leur capacité à s'adapter aux tendances du marché, aujourd'hui des vins plus axés sur la fraîcheur, le fruit que sur le taux d'alcool." Et la même de poursuivre : "L'objectif n'est pas de concurrencer ou dénigrer les productions françaises, mais d'apporter une alternative et de faire voyager les consommateurs en découvrant les vins des terroirs les plus singuliers du monde." 

Marie Gallard conserve ses trouvailles dans un local situé entre la gare et le cinéma CGR de NÎmes. Son ambition, atteindre une centaine de références de 12 pays différents d'ici la fin de l'année 2024, 365 références et 35 pays représentés en 2025, 600 références et 40 pays l'année suivante. Les bières et les spiritueux du monde devraient également rejoindre ses présentoirs. En plus de la commercialisation, Marie Gallard organise pour les particuliers des ateliers dégustation de vins du monde, à thème et sur mesure.

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