NÎMES "Nous pouvons désarmer la violence"
Voici le communiqué conjoint de Mgr Nicolas Brouwet, évêque de Nimes, Driss Elmoudni, président du conseil du culte Musulman du Gard et Sylvie Franchet d’Espéray, présidente du conseil presbytéral de l’Eglise Protestante Unie, suite aux drames survenus ces deniers jours dans le quartier Pissevin à Nîmes.
Deux personnes ont été tuées à Nîmes cette semaine. Un jeune homme de dix-huit ans jeudi matin et le jeune Fayed, 10 ans, lundi dernier.
Habitants de Nîmes nous sommes tous profondément affectés par ces meurtres. La mort d'un enfant de 10 ans est, en particulier, une terrible injustice. Nous exprimons toute notre peine aux parents de Fayed et à la famille du jeune homme tué jeudi. Nous les assurons de notre prière. Lorsque la violence se déchaîne, elle devient aveugle et révèle finalement sa logique de haine et de mort. Rien de bon ni de juste ne peut sortir d'une telle brutalité.
Les trafics de drogue et les règlements de compte à l'origine de cette violence minent notre cité. Ils installent un climat de peur dans les quartiers, de ressentiment contre ceux qui organisent ces trafics, de désespérance pour l'avenir, d'humiliation pour notre ville qui est montrée du doigt. Nous pensons tout particulièrement aux habitants du quartier de Pissevin et à l'anxiété dans laquelle ils vivent.
Pourtant il n'y a pas de fatalité. Les services de l'Etat, la police, la justice se mobilisent pour trouver des réponses avec la municipalité et les services sociaux.
Mais ces réponses sont aussi entre nos mains. Ce sont celles des associations, des établissements scolaires, des communautés religieuses, des familles, des citoyens qui s'engagent pour le bien commun, pour l'avenir de notre ville par l'éducation, la scolarisation, la culture, l'accompagnement des personnes en précarité, l'animation des quartiers.
Nous sommes nombreux à vouloir contribuer à développer ici un climat de paix, d'accueil, de fraternité. Pas seulement dans le centre historique mais également dans les quartiers périphériques. Nous sommes nombreux à refuser de laisser notre ville entre des mains qui tiennent un fusil ou qui distribuent de la drogue.
L'avenir de Nîmes est entre nos mains à nous. Elles peuvent encore désarmer la violence si nous le faisons ensemble. Et si, avec un sens aigu de nos responsabilités, nous refusons de baisser les bras en osant garder l'espérance.