NÎMES Voyage au coeur de l'Antiquité nîmoise
"Dévoiler Nemausus", l'expo de Jean-Claude Golvin au Musée de la romanité est à découvrir jusqu'au 5 mars.
Vivante, colorée, instructive et précise : voici ce que l’on peut retenir de cette exposition temporaire du Musée de la romanité à Nîmes.
Faisons une petite visite ensemble ! Dans une exposition rafraîchissante et moins lourde que les précédentes, tant sur le décor que sur le sujet abordé, le visiteur aura les yeux pétillants. Instructive et bien pensée, elle vaut le détour.
Si on ne présente plus Jean-Claude Golvin dans le milieu universitaire, ses œuvres peuvent être vues à répétition sans enlever une certaine découverte lorsqu’on les regarde plus en détail.
Sur les aquarelles plus générales (comme la vue aérienne de Nemausus, ou bien celles centrées sur des quartiers en particulier) où l’on peut distinguer un peu plus clairement les individus, on peut y voir de nombreuses vies, occupations et une sensation de mouvement bloquée dans le temps. Jean-Claude Golvin a su donner une couleur et presque une odeur à la Rome Antique et ici plus particulièrement à Nîmes.
D’un point de vue plus universitaire, il est très intéressant de voir les plans de conceptions durant cette exposition car on remarque une vraie démarche scientifique pour compléter la volonté artistique de représenter la Nîmes Antique (en l’occurrence l’amphithéâtre).
Aussi, noter l’importance des distances qu’on voit par exemple sur la porte du Cadereau qui démontre un intérêt pour l’archéologie récente, et gageons qu’il est important aujourd’hui de se servir d’images telles que celle-ci pour expliquer comment se structurait une cité aux influences romaines qui entretenait de bonnes relation avec le centre de l’Empire (car l’exposition se centre principalement ce dernier), montrer quels bâtiments étaient présents et en quelles quantités (comme les thermes qu’on voit à plusieurs endroits de la ville).
Aussi, bien que l’exposition soit généreuse, on a du mal à y trouver un sens de visite, il y a tout de même un sens de déroulement des œuvres car on retrouve une centralisation sur des parties de la ville de façon bien précise. La visite garde une logique dans un sens quasi chronologique de publication des œuvres mais aussi dans les parties étudiées.
Représentations fidèles
On commence avec une petite biographie qui permet de comprendre qui est Jean-Claude Golvin, puis on se tourne vers ses premières toiles sur des vues de Nîmes antique très générale permettant de vraiment distinguer les distances et la superficie de la cité. Chose très pertinente s’il en est. Ensuite on se focalise au fur et à mesure sur le coeur battant de la ville ou sur son extérieur en évoquant les pratiques funéraires, puis enfin sur des sujets vraiment uniques comme une porte de la ville ou bien les "arènes" de Nîmes.
Malgré le fait que Jean-Claude Golvin ne se soit pas caché d’une certaine liberté dans ces œuvres on y distingue tout de même une logique dans ces choix de représentations, car si il y a des statues devant les différentes entrées des arènes par exemple, c’est qu’elles ont bien été retrouvées à cet emplacement. Ce choix d’époque est de plus pertinent, car Nîmes est représentée dans un de ses âges d’or durant l’Antiquité : le second siècle après Jésus-Christ.
Pour être plus centré maintenant sur du ressenti pur que peut procurer cette exposition, les tableaux ne manquent pas de couleurs et le rendu de l’aquarelle donne à la fois une sensation de mouvement et d’une photographie sur l’instant des sujets représentés, que ce soit les Jardins de la Fontaine ou la Maison Carrée.
Une Antiquité bien vivante
La couleur, enfin ! On retrouve vraiment la vie de Nîmes à travers cela puisque ça brise aussi une idée reçue sur les romains : bien sûr qu’il y avait des couleurs durant l’Antiquité et ça fait vraiment du bien d’en voir sur des représentations à volonté historique telle que celles-ci.
En guise de conclusion, c’est le lieu de travail de l’artiste qui pourrait le plus émouvoir le visiteur. Le bureau de Jean-Claude Golvin est reproduit dans un secteur de l’exposition. Quand on y arrive, une musique donne l’ambiance réelle au sein de laquelle il travaille. C’est un détail qui fait plaisir, qui rassure et qui laisse tout un chacun se mettre à sa place. On voit que son travail se fait avec du matériel assez simple et cela permet aussi une certaine proximité avec la conception de ces œuvres exposées tout autour.
Cette exposition porte donc très bien son nom car à travers son travail historique et scientifique Jean-Claude Golvin "dévoile" une image de Nîmes nouvelle depuis plusieurs dizaines d’années et mets en lumière une très belle cité antique, témoignant d’un passé riche de Nîmes.
Le petit clin d’oeil à la fin de l’exposition où nous pouvons jouer au Discovery Tour by Ubisoft – Grèce Antique ! Très bonne conclusion d’exposition, qui relie parfaitement les émotions procurées par la visite, tant au niveau de l’aspect vivant des œuvres qu’aux couleurs utilisées pour représenter l’Antiquité (Attention tout de même, ce jeu concerne la Grèce et non les romains !)
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