UN CAFÉ, UNE MESURE Réforme des retraites : Macron et Le Pen aux antipodes
À la place de votre traditionnelle rubrique Expresso, chaque jour à 8h30, la rédaction d’Objectif Gard décrypte une mesure des programmes des finalistes de la Présidentielle, Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Place, ce mardi, à la délicate réforme de l’âge de la retraite.
Les retraites, un marronnier de l’élection présidentielle. Durant le mandat précédent, la réforme des retraites voulue par Emmanuel Macron a été avortée en raison de la crise sanitaire. Fin 2021, la Cour des comptes a tiré la sonnette d’alarme : notre régime par répartition - les retraites étant financées par les cotations - était en déficit de 13 milliards d’euros.
Arrivé premier du premier tour de la Présidentielle avec 27%, le candidat La République en marche a de nouveau réitéré sa volonté de repousser l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans avec toutefois quelques nuances. Désireux de séduire les électeurs de Jean-Luc Mélenchon, les Marcheurs, comme le référent gardois Jérôme Talon, prennent des pincettes : « Emmanuel Macron souhaite laisser place à la concertation. Aujourd’hui, la retraite à 62 ans n’est pas viable. Un jour, nous n'arriverons plus à payer les retraites. Nous vivons plus vieux et les jeunes entrent de plus en plus tard dans la vie active. »
En parallèle de cette mesure, Emmanuel Macron entend porter le seuil minimum de la retraite pour une carrière complète à 1 100€. « Ça pourrait être pourquoi pas 1 200€. Tout dépendra des discutions avec les partenaires sociaux ou les députés de l’Assemblée nationale », veut croire Jérôme Talon. À Nîmes, l’Insoumis et chef de file du mouvement sur la 6ème circonscription, Nicolas Pellegrini, est dubitatif : « Moi je pense qu’il essaie de draguer son aile Gauche. Si les électeurs lui donnent une majorité au Parlement en juin, je pense qu’il ne le fera pas. »
De son côté, sa rivale Marine Le Pen n’entend pas repousser l’âge de départ à la retraite. Bien au contraire. La candidate du Rassemblement national souhaite donner la possibilité aux jeunes entrés dans la vie active entre 17 et 20 ans, de partir à la retraite à 60 ans à condition d'avoir cotisé 160 trimestres. Pour les autres, la durée des trimestres s’allonge progressivement, ne dépassera toutefois pas les 42 annuités de cotisation avec un âge de départ laissé à 62 ans. Une inflexion par rapport à 2017 puisque la candidate proposait à l'époque une retraite à 60 ans, avec 40 annuités.
Une mesure chiffrée à 46 milliards d'euros. « Cette fois, nous avons chiffré cette mesure à 17 milliards d’euros », a expliqué pour sa part l’élu RN de Nîmes, Yoann Gillet, « Elle sera financé en partie par un impôt sur la fortune financière et effective en 2027. »
CM
coralie.mollaret@objectifgard.com