Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 28.04.2021 - marie-meunier - 2 min  - vu 650 fois

ROQUEMAURE Après la petite culotte, Jean Castex reçoit un savon du Gard

La jeune savonnière roquemauroise, Émilie Cassar, a fait parvenir deux savons à Jean Castex et à Olivier Véran. (DR)

Il y a quelques jours, une centaine de détaillantes de lingerie fine et bain ont envoyé des petites culottes au Premier ministre. Une manière originale et humoristique d'exprimer leur détresse car leur commerce n'est pas considéré comme essentiel. 

La démarche fait mouche et les savonniers professionnels ont décidé de s'en inspirer et eux aussi d'envoyer des petits colis aux membres du Gouvernement. Comme une soixantaine de confrères du collectif "Les Savonniers mobilisés", Émilie Cassar, à la tête de la jeune savonnerie "Côté Bulle" à Roquemaure, a fait parvenir deux savons de 40 g chacun. Un au miel et lavande pour le Premier ministre, Jean Castex, avec "des senteurs du Sud pour lui rappeler ses origines". Un autre pour Olivier Véran, ministre de la Santé, à la menthe poivrée et romarin "très apprécié chez les clients masculins".

Cette action est menée de front par plusieurs savonniers d'un collectif français. (DR)

Pour l'instant, Émilie Cassar n'a pas eu de retour suite à ses "lettres bien parfumées". Mais le message est passé. Loin de vouloir "passer un savon" au membres du Gouvernement, cette action veut montrer les difficultés que rencontre la profession. "Si on lit bien les textes, les produits d'hygiène, de toilette sont considérés comme des produits essentiels. Mais le code APE que nous donne la Chambre de métiers et de l'artisanat nous flèche comme fabricants cosmétiques... donc pas essentiels. On est face à une jolie contradiction, d'autant que dans les supermarchés, les produits d'hygiène sont accessibles", soulève la Roquemauroise.

"On répète partout qu'il faut se laver les mains régulièrement"

Contradiction assortie d'un paradoxe puisque "l'on répète partout qu'il faut se laver les mains régulièrement". À travers ce clin d'œil, le collectif de savonniers veut donc marquer les esprits après déjà plusieurs actions depuis sa création en octobre 2020.

Les savons artisanaux français sont donc privés de points de vente. Émilie Cassar qui faisait le principal de son chiffre sur les marchés de Roquemaure et de Villeneuve-lez-Avignon, se trouve privée de stand. Seuls les produits alimentaires et horticoles sont autorisés. En attendant, elle livre gratuitement ses clients dans un rayon de 15 km et abaisse ses frais de port sur son site de vente. Elle démarche aussi les hôtels et les chambres d'hôte pour les fournir en savon mais dans ces secteurs aussi, le flou pour la saison estival est entier.

Ouverte depuis seulement octobre 2020, la savonnerie roquemauroise ne bénéficie d'aucune aide de l'État. "On est toujours dans l'incertitude complète. On attend la conférence de presse de jeudi", lance Émilie Cassar.

Marie Meunier 

Marie Meunier

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