AU PALAIS Triste vendredi 13 pour la conductrice de bus nîmoise
Quand Tcheng consomme de l’alcool, il est violent, il en convient lui-même. Et le problème, c’est que le vendredi 13 janvier dernier, à 17h30, il avait déjà deux grammes d’alcool dans le sang.
Après avoir consommé deux bières, puis deux bouteilles de vin dans le secteur de la Ville Active à Nîmes, Tcheng, un homme de 38 ans, monte dans un bus de la ville. Invité par la conductrice à aller s’assoir, il prend très mal la remarque et traite sa victime de « grosse conne », menace de lui « faire la peau » en mimant un geste d’égorgement et finit par lui cracher dessus. Heureusement, la salive finit sur la vitre qui la sépare des voyageurs.
Interpellé par les policiers nîmois, Tcheng reconnait les faits, même s’il ne s’en souvient plus. Une première audience s’était tenue dans la foulée, le 17 janvier devant la juridiction nîmoise, mais elle avait été renvoyée pour procéder à l’expertise psychiatrique du trentenaire. Hormis ses difficultés liées à l’alcool, l’expert estime qu’il n’a pas de problème. Pourtant, à l’écouter, Tcheng semble les cumuler : « Je suis alcoolique, je suis SDF, j’ai été victime d’un grave accident de voiture. La justice m’a laissé crever comme un chien. Et comment on fait pour ne pas boire quand on se retrouve dans la rue ? », monte-t-il en pression. Et quand Alexandre Laine, le président de cette audience qui s’est tenue ce mardi 28 février, rappelle son casier judiciaire, il perd ses nerfs : « C’est pas la peine de crier tout comme ça sur les toits. » Furieux, Tcheng quitte la salle, refusant d’entendre à nouveau son lourd passé émaillé de douze condamnations dont deux pour des agressions sexuelles.
Le procureur, Stéphane Bertrand, n’a semble-t-il que peu apprécié le numéro ainsi que le discours victimaire du prévenu. Il rappelle quelques vérités : « Quand on se présente avec douze condamnations depuis 2006, nous ne sommes pas face à une victime de la société, mais face à quelqu’un qui a fait le choix de la délinquance, qui est alcoolique et violent. » Il réclame à son encontre une peine de 15 mois ferme avec mandat de dépôt. Le tribunal réhausse le barème : 18 mois de prison et 600 euros de dommages et intérêts à verser à la conductrice de bus.