Une ambiance, qui pourrait être celle d'un meeting politique, a donc lancé cette cérémonie de vœux, qui n'avait pas eu lieu depuis 2020. La faute à la crise du covid, aux restrictions liées à l'inflation. Ce retour aux Eyrieux s'est donc fait en grande pompe avec deux écrans géants. Le maire a d'abord laissé la parole à Jean-Christian Rey, président de l'Agglomération du Gard rhodanien, qui a balayé de nombreux thèmes, notamment le développement économique : "Nous travaillons à l'accueil des énergies de demain, nous accompagnons à bas bruit l'acte II de Marcoule qui se profile." 

Le président de l'Agglomération est bien sûr revenu sur le sujet du moment : l'entrée en vigueur de la redevance incitative après une année test qui amène déjà ses premiers "chiffres révélateurs". Il annonce : "En 2022, nous avons produit sur le territoire 19 000 tonnes d'ordures ménagères sur le territoire. En 2023, 13 400 tonnes ont été collectées. C'est une baisse de 30% grâce à la redevance incitative mais aussi aux efforts de chacun dans le tri qui a bondi de plus de 40%. L'environnement est gagnant mais aussi l'ensemble des usagers qui ne vont pas voir leur facture augmenter, là où la taxe d'enlèvement des ordures ménagères aurait grimpé."

"On ne reviendra aux conteneurs d'avant"

Le maire, Jean-Yves Chapelet, a lui aussi parlé de ce nouveau système de collecte et de traitement des ordures ménagères qui fait face à une certaine opposition : "On ne reviendra aux conteneurs d'avant. [...] Bagnols n'est pas sale mais certains administrés le sont", tonne le maire. Il ajoute : "Nous allons continuer la pédagogie mais nous allons amplifier les verbalisations car certains comportements ne sont plus admissibles."

Lors de son discours, l'édile a bien sûr parlé de la sécurité et de la tranquillité publique, un thème qui préoccupe aussi la population : "De nombreux problèmes subsistent mais les choses s'améliorent doucement", assure-t-il. Des moyens sont mis pour comme les liste le maire : police municipale présente jusqu'à 2h du matin, mise en place d'un réseau de caméras de performant qui va bientôt s'étendre... "Je n'oublie pas qu'après avoir fait disparaître le fameux point de deal du 14, avenue de la Mayre, d'autres se sont reconstitués. Il faut remettre constamment l'ouvrage sur le métier", reconnaît Jean-Yves Chapelet. Un travail conjoint avec les forces de police nationale est mené "pour harceler les dealers". Bientôt, le bâtiment Fleming de la Citadelle, "lieu principal de deal du territoire" sera démoli.

La tour G2 et une partie des barres d'immeubles longeant l'avenue de la Mayre bientôt détruites

Sûrement que lors des prochains vœux, cet édifice aura quitté les esprits de certains. "Notre cerveau et notre mémoire sont ainsi faits, ils s’habituent vite aux changements. Déjà l’image de l’ancien Monoprix s’estompe ! Déjà, l’ancienne cave des Vignerons et ses cuves de béton sont oubliées, de même que l’Hôtel de la gare", avance Jean-Yves Chapelet. D'autres transformations devront être encodées par le cortex des habitants "car le visage de Bagnols change. [...] Dans le quartier des Escanaux, ce sont 143 logements qui vont être détruits dès cette année, dont la tour G2 et la première partie des barres d’immeubles longeant l’avenue de la Mayre." 158 logements supplémentaires devraient être déconstruits dans un second temps. 

Une kyrielle de grues se dressent dans la ville pour avancer les chantiers, qu'ils soient privés ou municipaux, comme ceux de la résidence de l'Ovalie, du nouveau club-house du club de rugby, de la résidence en inclusion rue Penchenier de l'Unapei 30, de la résidence service-seniors route du Vieux Lyon, de la résidence des Vignes... Sans oublier la nouvelle Pyramide et ses 500 places assises qui devraient être inaugurées en septembre.

Parmi les travaux à mener, Jean-Yves Chapelet cite aussi la voirie du quartier des Estouzilles "oubliée depuis plus de 40 ans" et veut débuter cette année "la restructuration du chemin de Bourdilhan avec la même méthodologie partenariale utilisée pour la rénovation du chemin Lagaraud".

L'édile souhaiterait de nouveaux vestiaires pour les footballeurs, mais "il faut que le projet sportif soit à la hauteur des attentes de la population" indique-t-il à l'adresse du FCBP (Football club Bagnols-Pont). Au printemps, débuteront les travaux de la future piste de pumptrack et le conseil municipal des jeunes planchent sur le nouvel emplacement du skatepark, l'actuel laissera la place à un parking à proximité de la nouvelle Pyramide. 

La situation des urgences discutée lors d'une prochaine réunion

Autre projet évoqué : la couverture du moyen bassin de la piscine Guy-Coutel et la modernisation des vestiaires "qui interviendront cette année à la fin de la période estivale". Cela permettra aux enfants d'apprendre à nager toute l'année, en dépit de la fermeture de la piscine couverte de Laudun-l'Ardoise en 2018. À plus long terme, le maire veut également remplacer les salles A, B, C et D du centre culturel Léo-Lagrange.

Enfin, le maire a eu un mot pour les commerçants, qui déploient beaucoup "d'énergie quotidiennement", pour les deux navettes urbaines qui transportent 35 000 personnes par an alors qu'une troisième ligne est déjà à l'étude. La volonté est également de laisser plus de place au vélo dans la ville en restructurant l'avenue Vigan-Braquet et en édifiant la passerelle Maia au-dessus de la Cèze.

En tant que maire et président du conseil de surveillance du centre hospitalier, Jean-Yves Chapelet a également donné son accord pour le dépôt du permis de construire d'un troisième scanner et le nouveau bâtiment des urgences. Urgences où il espère voir la situation s'améliorer après une réunion sous l'égide de l'ARS (Agence régionale de santé), prévue avec les représentants de Nîmes et Alès, pour mutualiser les effectifs. Car les régulations ne sont pas que l'apanage du service bagnolais...