ÉDITORIAL À qui Franck Proust a-t-il vraiment déclaré sa flamme ?

Depuis les jardins de la place du Chapitre, Franck Proust a déclaré mardi sa candidature aux Municipales. Un discours qui a peut-être laissé les Nîmois sur leur faim…
L’annonce de la candidature du Républicain Franck Proust aux municipales est un évènement politique. Il faut le reconnaître : son annonce a été mieux pensée, mieux travaillée que celle de son rival, Julien Plantier. En janvier, celui qui était encore Premier adjoint l’avait fait tout seul dans son coin, derrière les arbres du musée de la Romanité. La symbolique est forte : comme s'il se cachait, comme s'il n'assumait pas vraiment ce qu'il était en train de faire et qu'il se doutait peut-être déjà des conséquences. Ce mardi, autre ambiance, on s'affiche, on veut être vu. Franck Proust est entouré des élus de la majorité municipale, du maire sortant Jean-Paul Fournier et du sénateur Laurent Burgoa. Il a avec lui des militants et acteurs du territoire. Pour l'image, tout va bien. Seulement son discours en a surpris certains… D'abord, le challenger n’a pas lancé de manière solennelle et triomphante un « Je suis candidat ». L’a-t-il fait par élégance envers Jean-Paul Fournier ? Sa candidature est-elle si évidente qu’il n’en a pas besoin ? Ensuite, le Nîmois a fait le choix de déclarer très chaleureusement sa flamme au maire, « son compagnon de route », « son ami ». Franck Proust a certainement séduit le premier des Nîmois, il ne lui en reste plus que 149 000 et des brouettes à convaincre. Puis il a enchaîné avec ses réseaux, son expérience européenne, mais aussi ses actions à l’agglo, saluant même les maires de Nîmes métropole venus le soutenir, comme l'édile de Lédenon ou de Cabrières. Vont-ils voter à Nîmes ? Le candidat a, hélas, balayé un peu vite sa vision pour Nîmes, ses projets, évoquant rapidement « un projet autour de l’eau », la rénovation de certains quartiers et la volonté de garder une ville à taille humaine. Enfin, il a reconnu que le président de Nîmes métropole (donc lui) n’était pas connu de 100 % des Nîmois… Même son allié, Richard Tibérino, a trouvé cette déclaration un peu bizarre et contre-productive. Après quarante ans de vie publique, admettre que l'on a besoin de se faire connaître est plutôt un aveu d'échec. Il lui reste donc un an pour faire mieux qu'en quarante. Jouable mais sportif.
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