Très impopulaire après l’adoption avec force de la réforme des retraites, Emmanuel Macron s’est engagé dans une opération reconquête. Une reprise en main qui passe d'abord par la volonté d'une réindustrialisation du pays, pourvoyeur d'emplois. Qui favorisera la stratégie de plein emploi du Président alors que la France n'a pas connu telle situation depuis le choc pétrolier des années 1970. Atteindre l'objectif de 5% de chômage, une réalité d'ici à 2027 espère-t-il ! Après avoir réuni jeudi 11 mai au palais de l’Élysée les acteurs de l’industrie française à l’occasion de l’événement "accélérer notre réindustrialisation" et inauguré une usine taïwanaise de batteries vendredi dernier. Il a aussi rencontré 200 patrons étrangers à Versailles, hier, à l'occasion de la sixième édition du sommet Choose France, choisir la France. Les petits plats dans les grands pour exposer sa stratégie économique et séduire les grands investisseurs. Comme le géant pharmaceutique américain Pfizer, le spécialiste des meubles Ikea ou encore Elon Musk, le patron de Tesla et Twitter, présents à Paris. Une initiative louable. Qui portera ses fruits dans les années à venir. Mais est-ce suffisamment captif pour les Français qui n'arrivent pas à boucler la fin du mois faute à l'inflation et à un pouvoir d'achat en déliquescence ? Pas sûr. Même si les premiers résultats plaident pour le chef de l'État. Près de 200 000 emplois maintenus ou créés au travers des 7 000 projets d'investissements étrangers en France en 4 ans (2017-2021). Et ce n'est pas fini. Lors de son interview télévisée ce lundi soir sur la première chaîne d'Europe, TF1, le président de la République a annoncé un nombre d'investissements étrangers record. 13 milliards d'euros investis, plus de 8 000 emplois sur le terrain... De belles perspectives. À moyen terme. Et tout de suite, maintenant ? Alors Emmanuel Macron tente l'approche par la baisse des impôts pour les classes moyennes. Il promet 2 milliards de réductions d'ici à 2027. Encore une fois, dans quatre ans. Loin, très loin des préoccupations du moment. Le changement, c'est maintenant, disait un ancien Président. Avec Macron, le changement, c'est après-demain. Et entre les deux ?