Depuis l'éclatement de la guerre il y a cinq jours, les élans de solidarité se multiplient envers le peuple ukrainien. C’est une bonne chose. Lundi, à Nîmes, l’élu chargé des Centres sociaux, François Courdil, a lancé « une collecte de produits essentiels et médicaux » à Lviv. Une opération à l’initiative de citoyens (c'est important de le dire), membres de l’association Culture, Fête Courbessac. Hier, dans l'après-midi, les élus de la ville d'Alès ont brandi l'étendard jaune et bleu de l'Ukraine avant de faire résonner son hymne, composé par le prêtre Mykhaïlo Verbytsky. Toutes ces actions témoignent de l’émoi suscité par cette guerre, la plus grave qu'a connu l'Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Elles témoignent aussi de notre peur, celle de voir à tout moment le Vieux continent s’embraser. Dans le passé, d’autres peuples ont subi les affres de la guerre... sans susciter le même émoi. Il y a quelques mois, rares étaient les élus mobilisés pour accueillir des réfugiés afghans, fuyants les Talibans. Et il y quelques années, certains responsables politiques appelaient les Syriens à rester chez eux pour se battre contre le régime de Bachar-el-Assad (et son allié russe). Plus proche, l’Ukraine nous touche davantage. C’est vrai. La lassitude de certains conflits comme l'israélo-palestinien peut aussi expliquer notre désintérêt. Même s'il convient de saluer, la militante et ancienne élue nîmoise Jany Arnéguy , qui n’a jamais cessé de se mobiliser pour la paix en Palestine. Espérons alors que le conflit ukrainien nous réveille pour lutter contre toute forme d'agression. Qu'elle soit près de chez nous ou à des dizaines de milliers de kilomètres. Comme le disait le résistant Stéphane Hessel, ne cessons jamais de nous indigner avant de passer à l'action. Chacun à son niveau.

Coralie Mollaret