EXPRESSO Mairie dirigée par La France insoumise, mode d’emploi

Samedi 5 avril, au café Olive
- Coralie MollaretÉpicerie solidaire, gestion publique de l’eau, votation citoyenne… Le maire La France insoumise de Grabels, René Revol, a sensibilisé ses camarades nîmois à la gestion municipale, la semaine dernière au café Olive.
En avril, les Insoumis devraient trancher leur stratégie municipale à Nîmes. C’est en tout cas ce qu’ont annoncé les représentants locaux du mouvement, il y a quelques semaines. Nîmes fait l’objet d’une attention particulière de la part de la direction nationale, en raison des bons scores obtenus par LFI lors de la présidentielle et des élections européennes. Triple candidat à l’élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon souhaite, comme d’autres, poursuivre l’implantation locale de La France insoumise. Mais une élection municipale obéit à d’autres logiques que les scrutins nationaux.
Gestion de l’eau, votation citoyenne ou épicerie solidaire
La semaine dernière, René Revol, maire de Grabels et cofondateur du Parti de Gauche, était l’invité des Insoumis du Gard. Élu depuis 2008 à la tête de cette commune limitrophe de Montpellier, il est venu partager plusieurs exemples concrets de la traduction des valeurs insoumises dans la gestion municipale. Il a également livré « quelques trucs qui accrochent les gens et permettent de participer à la révolution citoyenne ». Thème central du programme porté par Jean-Luc Mélenchon : la VIe République, avec pour objectif de redonner le pouvoir aux citoyens. À l’échelle locale, cela se traduit par « des référendums d’initiative citoyenne », explique René Revol.
Comment ça fonctionne ? « Vous pouvez l’inscrire directement dans le règlement intérieur de la commune, avec, par exemple, un déclenchement automatique si 10 % des électeurs en font la demande », précise l’élu, en évoquant sa propre expérience, notamment lors du passage en régie municipale de la gestion de l’eau. « Le préfet m’a appelé pour me dire que je n’avais pas la compétence. Je lui ai répondu que c’était une votation citoyenne organisée sur les listes électorales. J’ai même ouvert le vote aux jeunes de 16 ans et aux étrangers. » Résultat : « Nous avons obtenu un taux de participation de 50 %, ce qui est énorme pour un sujet peu traité dans les médias nationaux. Et 90 % des votants se sont prononcés favorablement. »
Grabels a également mis en place un Conseil citoyen pour la transition écologique : « C’est ce conseil qui a décidé de l’installation des îlots de fraîcheur. Nous avons coconstruit un plan d’action ensuite validé par le conseil municipal. Ces instances, ça vous nourrit au lieu de rester enfermé dans votre mairie. » René Revol se félicite aussi d’avoir mis en place un « bouclier communal » : « Le CCAS a des missions obligatoires, mais elles sont limitées. On peut aller plus loin. Nous avons créé un service du logement. Nous avons aussi ouvert une épicerie solidaire. Les bénéficiaires doivent être éligibles, cela représente environ une centaine de personnes. Ils viennent avec leurs sacs, on respecte leur dignité et leur liberté de choix. Ils paient 10 % du prix. Cela coûte 20 000 € par an sur un budget communal de 10 millions : c'est que dalle ! »
Même logique pour la création d’un marché en circuit court, « l’un des premiers de l’Hérault », qui « fonctionne très bien tout en jouant un rôle social et éducatif ». Nul doute que ces réflexions nourriront les acteurs insoumis de Nîmes dans l’élaboration de leur projet municipal.