Publié il y a 4 h - Mise à jour le 16.04.2025 - Coralie Mollaret - 2 min  - vu 306 fois

EXPRESSO Municipales : le « tir au pigeon », c'est fini !

Photo d'illustration

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- Objectif Gard

Aux prochaines Municipales dans les communes de moins de 1 000 habitants, les candidats devront présenter des listes avec autant d’hommes que de femmes.

C’est une petite révolution pour plus de 200 communes du Gard. Le 7 avril, le Parlement a adopté une loi mettant fin au panachage dans les villages de moins de 1 000 habitants. Une demande de longue date portée par l’Association des maires ruraux de France. Désormais, les candidats devront se présenter sur des listes paritaires, alternant hommes et femmes. Une avancée saluée par Sylvain André, président de l’association gardoise : « Le mode de scrutin sera désormais le même pour toutes les communes, quelle que soit leur taille. »

Le panachage, souvent surnommé "tir au pigeon", permettait aux électeurs de barrer certains noms sur les bulletins de vote. Une méthode critiquée par plusieurs édiles : « Les élus qui avaient pris des décisions difficiles ou rappelé à l’ordre certains administrés en faisaient souvent les frais », rappelle Sylvain André  pour qui « ce changement permettra de faire émerger des projets collectifs portés par des équipes municipales et non plus des assemblages d’individus élus parce qu’ils avaient été les moins rayés. »

« Le patriarcat fait de la résistance… »

À un an des élections municipales, la réforme ne fait pas l’unanimité. Le sénateur nîmois, Laurent Burgoa, était contre : « On ne change pas un mode de scrutin à un an des échéances. Il aurait fallu une vraie consultation en début de mandat. » Une critique balayée par Sylvain André : « Ça fait des années qu’on en parle ! La loi avait déjà évolué pour les communes entre 3 500 et 1 000 habitants. Ce n’est donc pas une surprise. Et en plus, ce sera plus simple à dépouiller. Il arrivait parfois que l’on ait les résultats des grandes villes avant ceux des petits villages, tant le comptage des candidats rayés était complexe. »

Le sénateur PS Denis Bouad défend aussi cette mesure : « Non seulement, ça veut dire qu’il y aura une égalité dans les conseils municipaux et que l’opposition sera quand même représentée en fonction du nombre de votes recueillis » À Bourdic, le maire Christophe Gervais s’inquiète : « C’est déjà difficile de trouver des volontaires, hommes et femmes, pour s’investir dans la vie du village. Dans des communes comme la nôtre, je ne suis pas sûr qu’il fallait rajouter cet élément… Ils auraient mieux fait de réduire le nombre de conseillers municipaux. »

Un point de vue que ne partage pas Sylvain André, fervent défenseur de la parité : « Sans les lois imposant la parité, il y aurait encore très peu de femmes en politique. » Et de conclure, un brin provocateur : « Dans certains discours, on sent que le patriarcat fait de la résistance… »

Coralie Mollaret

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