GARD Suppression de postes à l'ONF : des élus gardois vent debout
L’État a annoncé la suppression de 95 postes au sein de l’Office national des forêts dans le cadre de son budget 2025. Les élus de l’association des Communes et Collectivités forestières du Gard s’y opposent.
L'ONF est un établissement public et commercial qui a plusieurs missions : une mission de service public pour gérer les forêts publiques et une mission concurrentielle comme une entreprise privée. Les enjeux climatiques (incendies, épisodes cévenols…) remettent en cause selon les élus cette double action. D'autant que les communes bénéficient de l’expertise de l’ONF pour la gestion, ainsi que sur la prévention des incendies. L’État apporte des moyens à l’ONF pour assurer ce service public auprès des collectivités.
"Ces moyens représentent 0,02% du budget du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté et de la Forêt (le nom forêt a d’ailleurs été ajouté depuis peu…) dont dépend la forêt, alors que la forêt publique représente 11 % de la surface de la France. On notera d’ailleurs que le budget de ce ministère est en augmentation de 1,6 milliard cette année 2024, passant de 6 à 7.6 milliards ! À cela s’ajoute les annonces du gouvernement demandant aux collectivités de faire 5 milliards d’économies de fonctionnement. Pour les élus, c’est la double peine" explique l'Association des Communes forestières dans un communiqué à la presse.
"C’est inacceptable pour la préservation des forêts et c’est inacceptable pour les budgets des communes. Pour rappel, cette annonce arrive moins d’un mois après la sortie d’un rapport de la cour des comptes. Celui-ci critique les politiques qui démantèlent l’ONF, recommande d’augmenter les financements et la masse salariale, de soigner la biodiversité et demande une véritable prise de conscience de l’État sur la nécessité de se préoccuper de la forêt française qui est en vrai danger. Et il est proposé, l’exact contraire !"
Pour Cédric Clemente, président de l’association des Communes et Collectivités forestières du Gard, cette suppression de poste était prévisible : « Nous l’avions annoncé en 2022 lors des dernières discussions avec l’État ! Ils cherchent par tous les moyens à réduire la gestion forestière. Ils n’ont qu’une vision économique alors que l’enjeu est climatique et d’intérêt général ! Aujourd’hui, nous refusons la proposition de l’État sur la suppression des postes à l’ONF. Les élus sont attachés aux techniciens de terrain qui conseillent au quotidien les élus dans la gestion de leur forêt communale ou qui les aident dans la prévention du risque incendie. Les réflexions de leurs hiérarchies parisiennes sur les économies à faire ne sont pas d’actualité si l’on veut un service public qui défend tous les enjeux de la forêt méditerranéenne. Dans cette même logique, nous demandons également la séparation des services concurrentiels de l’ONF dans une autre structure qui n’a rien à voir avec l’ONF, pour éviter la confusion des genres ! »