"Quatre ans qu'on est dessus. À ce jour, le bâtiment n'est pas réceptionné." Appendice à la mairie, la salle polyvalente a connu des malfaçons dans la construction, gommées depuis, mais la finition n'est pas achevée. "L'État nous a beaucoup aidés pour refaire la mairie. Mais pour l'accès PMR (personnes à mobilité réduite, NDLR), on va demander des subventions." Aucune confusion, pour Jean-Louis Lagarde, malgré la canicule : le maire ne perd pas de vue l'objectif, être aidé financièrement. 

Alors l'édile emmène Anne Levasseur face au bâtiment municipal, où la commune a acheté un jardin et un bâti, dont un gîte qu'elle réhabilite. Un lieu de vie, ouvert aux enfants pour l'instant, qui servira à terme de garage pour l'employé communal, de lieu de vie et de fête pour les habitants et les associations. "D'ailleurs, poursuit Jean-Louis Lagarde, je voulais savoir si on avait le droit de changer les subventions de destination, de les porter d'un projet à un autre." La mairie a, en effet, été aidée par l'État pour la réhabilitation d'un bâtiment acheté à proximité de la future voie verte Saint-Hippolyte-du-Fort / Ganges. "Nous aimerions basculer la subvention sur le bâtiment face à la mairie." Un exercice de contorsionniste compliqué à mettre en forme, même si "c'est du patrimoine aussi", insiste Jean-Louis Lagarde.

Réunis autour d'une table, avec la nouvelle secrétaire de mairie de la commune, Anne Levasseur et Jean-Louis Lagarde font face à une pile de dossiers. Mais la sous-préfète prévient, "j'ai une enveloppe DETR (dotation d'équipement des territoires ruraux, NDLR) en fonction de la population de mon arrondissement. Et elle s'est fortement réduite. Mais on se rattrape sur le fonds verts, en déposant beaucoup de projets." 

Le maire avance ensuite le projet du Trou de Banaille, à proximité de l'église, "pour lesquels on doit signer les marchés d'ici le 15 ou 20 septembre. C'est le même endroit où on va refaire l'assainissement. C'est un dossier très long et très dur à monter..." Un dossier pour lequel le maire demandait un report de subventions d'un an. "Mais on ne nous a jamais répondu." "Sauf que la DETR, j'ai dû la perdre sur ce dossier si vous ne l'avez pas utilisée", grimace Anne Levasseur. "Pourrez-vous nous le dire rapidement ?" "Je vous promets une réponse la semaine prochaine", note la sous-préfète du Vigan. 

"Mais si vous avez un problème, n'hésitez pas à appeler", incite Anne Levasseur. "Je n'avais pas de secrétaire de mairie, et celle qui venait faire des remplacements ne travaillaient que l'après-midi, alors que la sous-préfecture est fermée." En filigrane pointe le fonctionnement abîmé des services alors que l'argent public se réduit, à l'échelle nationale ou municipale. 

Une réduction ou, parfois, une absurdité dans la répartition, que relève le maire sur Natura 2000. "90% de notre territoire est concerné. On touche une dotation de 3 000 €, décidée par les services de l'État à Paris. Alors que Ganges touche 34 000 €, avec une superficie de commune faible. Si on ramène au nombre de mètres carrés par habitant, La Cadière a beaucoup plus d'espace par habitant. En fait, il faudrait fair le contraire en matière de dotation... On a beaucoup plus d'espace pour faire de la biodiversité et sauver des végétaux."

Après un petit tour de ville, Anne Levasseur s'est engagée à fournir une réponse ou une personne ressource pour chaque sujet soulevé par le maire. De quoi espérer pour l'édile, avant que la sous-préfète du Vigan ne reprenne, seule et sans chauffeur, la route de la sous-préfecture. Comme un symbole des moyens qui s'amenuisent.