LÉGISLATIVES 3e circo : à Villeneuve, l’heure est au marché électoral
En temps de campagne électorale sur les marchés, on a autant de chances de trouver des bons fruits locaux que des candidats.
Celui de Villeneuve ne fait pas exception : à dix jours du premier tour des législatives, de nombreux candidats, suppléants et militants s’y sont rendus jeudi matin.
« Il n’y a pas que des riches qui viennent au marché de Villeneuve »
« On a un bon accueil, on n’est pas rejetés même si les gens sont un peu dubitatifs, entre les candidats de gauche et le candidat d’En Marche, avec les logos qui ont disparu », explique Monique Novaretti, Villeneuvoise suppléante du divers gauche Alexandre Pissas, croisée en premier sur le marché. Tracts en main, elle « fait de la pédagogie, explique, pour essayer de convaincre » les passants de voter pour le vice-président du Département. Elle parle augmentation de la CSG pour les retraités, logement, aides sociales.
A côté, la militante Communiste Martine Hervé tracte elle aussi : « Léa Comushian (la candidate, ndlr) passe les oraux du CAPES, et Fabien Horvath (le suppléant, ndlr) travaille », justifie-t-elle. Alors elle est venue, avec d’autres militants, représenter sa candidate sur le marché de Villeneuve. « On est dans une ville de droite, mais il y a quand même des salariés qui ont besoin de nous voir, il n’y a pas que des riches qui viennent au marché de Villeneuve. » A côté, le socialiste Alain Fabre est « venu filer un coup de main à (ses) camarades du PCF », et discute à bâtons rompus avec le secrétaire de la section PCF du Gard rhodanien Michel Tortey.
« On est au contact »
Un peu plus loin, le candidat de la République en Marche Anthony Cellier discute avec un homme qui a voté Macron aux deux tours. « On a un très bon accueil, très sympa, affirme le responsable départemental d’En Marche Jérôme Talon, venu avec quelques militants épauler le candidat. Et quand les gens disent non, on ne se fait pas incendier. » Pendant ce temps, Anthony Cellier parle des « pôles de compétences » qu’il compte mettre en place. A un commerçant du marché venu lui parler flexibilité, il répond refléchage du CICE, simplification administrative et droit à l’erreur. « On est au contact, il y a beaucoup d’échanges mais pas d’agressivité, note le candidat. C’est riche d’enseignements, on croise toutes les typologies de population. » L’affaire Ferrand ? « les gens s’inquiètent de la nuisance que peut avoir cette histoire sur notre campagne », affirme Anthony Cellier. Sans plus.
Entretemps, la centriste indépendante Patricia Garnero est arrivée sur le marché. Elle cherche son suppléant, le Villeneuvois Pierre Gruffaz. « Les gens en ont marre », explique-t-elle quand on lui demande comment se passe le marché. Il est vrai que la séquence politique actuelle ressemble plus à un marathon qu’à un gentil footing. Pour convaincre les électeurs, la candidate appuie sur le fait qu’elle se présente sans étiquette, parle d’économie et des retraites, « surtout des retraites. » Elle se dit pas mécontente de la manière dont les choses se passent, « on fédère beaucoup autour de nous. » Par contre, le marché de Villeneuve, bof : « il y a beaucoup de touristes », souffle la candidate, « et beaucoup d’Avignonnais », ajoute son suppléant, quand son chargé de communication Joris Lemesle estime que « le marché de Bagnols, c’est mieux, les gens posent des questions. »
Il n’en reste plus qu’un, de marché de Bagnols, avant les élections. Nul doute que la place Tamalou, centre névralgique du marché, sera encore une fois prise d’assaut par les candidats et leurs tracts…
Nous ne parlons ici que des candidats ou militants que nous avons vu mardi matin sur le marché. D’autres sont peut-être venus avant ou après notre passage.
Thierry ALLARD