LÉGISLATIVES Sprint final pour En Marche!
Dans le Gard, les six candidats LREM (La République en marche) veulent surfer sur la dynamique Macron.
Une marche aux allures de marathon. À trois jours du premier tour des Législatives, les semelles des chaussures des six candidats d'En Marche! fatiguent sévère. Investis au lendemain de la Présidentielle, ces derniers n'ont eu qu'un mois pour battre campagne. Et un mois c'est court, surtout quand la moitié des candidats est issue de la société civile, peu familière avec les us et coutumes politiques.
Casting de novices et de confirmés
Dans le Gard, ils sont trois candidats à se présenter pour la première fois sur leur propre nom. Dans l'oeil du cyclone médiatique, l'ancienne torera Marie Sara, sur la 2e circonscription. Annie Chapelier, infirmière à l'hôpital de Nîmes, sur la 4e circonscription. Élu à Bagnols (mais non encarté) Anthony Cellier, directeur commercial, sur la 3e. Le reste du casting se compose de deux anciens socialistes et d'un membre du MoDem : Françoise Dumas, députée PS sortante de la 1e ; Olivier Gaillard, président du groupe PS au Département part sur la 5e et, le centriste Philippe Berta, ex-candidat en 2012, qui repart au combat sur la 6e.
Cette rencontre entre professionnels et amateurs n'est pas sans provoquer quelques étincelles. Hier matin, à l'occasion de la conférence de presse de présentation des candidats, Annie Chapelier a martelé sa volonté de ne faire qu'un mandat, soucieuse de ne pas devenir une « politicienne ». À côté d'elle, Françoise Dumas ronge son frein. La députée répondra plus tard, en mettant en avant sa « carrière professionnelle » en tant qu'assistante sociale.
Profiter de l'effet post-présidentielle
Si tout ce petit monde est différent, il bénéficie du même avantage : la dynamique de l'élection d'Emmanuel Macron à la Présidentielle. D'ailleurs, les dernières études d'opinion, confèrent à En Marche! une confortable majorité au Parlement (entre 395 et 425 sièges). Une performance pour le parti âgé d'à peine un an. Françoise Dumas l'explique par « l'envie de renouvellement des Français. Ils ont envie de donner carte blanche à Emmanuel Macron ». Si les Français sont légitimistes, Françoise Dumas a un autre atout dans sa manche : l'absence d'un candidat du PS, sur la 1e circonscription, qui accroît ses chances de l'emporter.
En Cévennes, Olivier Gaillard complète cette analyse. Lui se penche sur le fond. Sur le terrain, l'ex-socialiste a remarqué l'adhésion des électeurs à « l'importance de la valeur travail défendue par Emmanuel Macron » : « Le travail est vu comme un moyen d'émancipation et d'intégration. Surtout, les électeurs ne sont pas contre l'idée de s'occuper des employeurs et, en même temps, des salariés ». D'ailleurs, ces mêmes électeurs ne connaîtront la réforme du code du travail qu'après les Législatives… Une stratégie qui n'est, sans doute, pas étrangère à l'État de grâce dont bénéficie le Président Macron.
Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com