MUNICIPALES Qu’ont apporté les élus de Gauche à Nîmes ?
Mardi soir, les élus d’opposition Front de Gauche ont prononcé leur vœux sous forme de bilan de leur mandature municipale 2014-2020.
Salle comble, rue Benoît Malon. Mardi soir, le local des cheminots accueillait la cérémonie des vœux des élus Front de Gauche. Il s’agit de l’alliance qui regroupait communistes, Parti de Gauche et Ensemble. Une union morte et enterrée avec la création de la France Insoumise, par un Jean-Luc Mélenchon en quête d’hégémonie.
Seulement, au niveau local la réalité est différente, en raison très certainement du pragmatisme que la gestion des affaires locales requiert. « Durant ce mandat, avons toujours travaillé ensemble, en parfaite harmonie », affirme la présidente de groupe et ex-tête de liste Nîmes Vivre Ensemble aux Municipales 2014, Sylvette Fayet.
« L’Écologie n’a pas été un habit de circonstance »
Aux côtés de l’élu du Parti de Gauche, François Séguy et de l’élue démissionnaire EELV, Agnès Charaix-Py, la communiste décline quelques moments forts de leur opposition à la Droite. Une opposition qui s’est beaucoup jouée à Nîmes métropole, concentrant de plus en plus de pouvoir (gestion de l’eau, des transports, des zones d’activités économiques…). En premier lieu, il y aura eu la bataille contre la gare LGV Nîmes-Pont du Gard.
Si cette dernière est sortie de terre, la Gauche revendique avoir dénoncé « le gâchis financier et environnemental avec l’imperméabilisation des sols et la suppression de plusieurs hectares de terres agricoles. » Comme un pic envoyé au candidat écologiste, Daniel Richard, Sylvette Fayet soutient : « l’Écologie n’a pas été un habit de circonstance. »
Concernant les transports, « les hausses des tarifs ont été contenues grâce à l’action avec les associations et des élus Front de Gauche. » François Séguy citera sa bataille sur l’eau, en collaboration avec l’association Eau Bien Commun, qui a engagé des procédures judiciaires. Et de rappeler au bon souvenir des électeurs : « Depuis 2009, les Nîmois payaient une redevance d’occupation des sols de 2,8 M€. Le préfet ayant mis un terme à cette injustice, le président de Nîmes métropole, Yvan Lachaud, a dû baisser le prix de l’eau de 15%. La baisse de tarif n’est en aucune façon du fait du nouveau contrat. »
Et maintenant ?
Regardant dans le rétroviseur, les élus se projettent aussi dans l’avenir à l’approche des élections des 15 et 22 mars. Le conseiller municipal et départemental communiste, Christian Bastid, fustige « le manque d’infrastructures sportives auquel il faut pallier, tout en condamnant la vente du stade des Costières pour 8 M€ quand il a coûté en 1989, 37 M€ ! C'est le reflet du manque d’investissement de la municipalité ! » Du côté de l’élue Ensemble Janie Arneguy, « il y a un manque cruel de pistes cyclables : seulement 35 km quand une ville de même taille affiche un réseau de 200 km. »
À environ deux mois des nouvelles élections municipales, la Gauche se heurte (encore) à la division. Lâchée par les socialistes, en désaccord avec les écologistes, rangés derrière Daniel Richard, les communistes pourraient présenter seuls une liste le 15 mars. L’élu du Parti de Gauche, François Séguy, ignore encore son avenir politique. Toutefois il se désole : « Depuis six ans, les portes des préparations aux conseils étaient ouvertes. Où étaient ces nouveaux candidats aux Municipales ? Gérer une vile et une agglomération demande d’avoir un certain historique ».
Et leur ex-camarade EELV de conclure, en paraphrasant l’écrivain américain William Arthur Ward : « C'est impossible dit la fierté. C'est risqué, dit l'expérience. C'est sans issue, dit la raison. Essayons, murmure le cœur. »
Coralie Mollaret