Publié il y a 1 an - Mise à jour le 13.04.2023 - François Desmeures - 3 min  - vu 523 fois

PIÉMONT CÉVENOL Discuté en réunion publique, le schéma de cohérence territoriale n'a pas attiré la foule

Cyril Moh, élu cigalois et délégué à l'aménagement de l'espace, a répondu aux questions des particpants, en compagnie du président, Fabien Cruveiller, et de quelques autres élus

- (photo François Desmeures)

Seulement une grosse vingtaine de personnes ont assisté, mercredi soir à Quissac, à la présentation de l'ébauche du Schéma de cohérence territoriale (SCoT) du Piémont cévenol par l'agence d'urbanisme des régions nîmoise et alésienne, un document de planification sur près de 20 ans. Les enjeux environnementaux et de ressource en eau ont été les plus discutés. Une nouvelle réunion de présentation aura lieu le 31 mai, à Saint-Hippolyte-du-Fort. 

Cyril Moh, élu cigalois et délégué à l'aménagement de l'espace, a répondu aux questions des particpants, en compagnie du président, Fabien Cruveiller, et de quelques autres élus • (photo François Desmeures)

Le diagnostic territorial annonçait déjà la couleur : un territoire dont l'enjeu sera "l'adaptation aux changements climatiques", alors que le Piémont cévenol jouit d'un "riche patrimoine naturel et agricole", que sa ressource en eau "est menacée" et que l'espace est "vulnérable aux risques naturels", à commencer par les risques inondation (40 % de la surface) et incendie. Alors que l'urbanisation a artificialisé "21 hectares par an entre 2011 et 2021", à 60 % pour de l'habitat, le territoire du Piémont cévenol était invité, mercredi soir, à penser son aménagement futur, alors qu'il doit ralentir l'artificialisation de ses sols de 55 % jusqu'en 2041. 

Une rencontre qui, malgré les annonces dans la presse, ou sur le site et la page Facebook du Piémont, n'a attiré qu'une vingtaine de personnes, qui regrettaient d'être aussi peu nombreuses. Le sujet mérite pourtant le détour : quels choix de développement économique et environnemental pour le territoire ? Quelle politique instituer pour améliorer les mobilités au sein du territoire ? Ou encore comment rendre visible l'identité et les choix de ce territoire ? Les questions sont vastes et engagent l'institution, et ses habitants, à l'horizon 2040.

Une population qui augmente uniquement grâce aux apports extérieurs

Un horizon où il faudra améliorer la qualité, "médiocre" selon le diagnostic, de la ressource en eau, tout en continunant d'accueillir des populations qui permettent une dynamique démographique de + 0,7 % par an, quand le seul solde naturel aboutirait à une perte d'habitants, mais en assurant, donc, une artificialisation des sols inférieure de 55 % à ce qui a été fait ces dernières années. Une quadrature des cercles inquiétante et stimulante à la fois. 

Quand les nouvelles populations s'installent plutôt dans les secteurs où les constructions vont bon train (Quissac et Saint-Hippolyte-du-Fort en premier lieu), 9 % des logements sont vacants sur l'espace Piémont cévenol. L'habitat dominant est l'individuel. Pour limiter l'artificialisation des sols, le délégué à l'aménagement de l'espace, Cyril Moh, a précisé que les parcelles de chaque nouvelle autorisation seraient revues à la baisse, sans tomber en dessous des 250 m2, pour une maison, que préconisent les services de l'État, pour conserver "de la qualité de vie"

Alors que la déprise agricole est importante et que "le ratio habitants/emploi est déséquilibré", les enjeux du territoire se regroupent autour de la préservation de l'environnement et du patrimoine, du maintien d'un lien intergénérationnel, de l'accueil de nouveaux habitants, du maintien des services et des commerces de proximité, de créer une alternative aux véhicules individuels, de la pérennisation de l'agriculture locale et du développement du tourisme vert. 

Le casse-tête des énergies vertes

Devant ces intentions, l'assistance a montré qu'elle souhaitait entrer directement dans le concret, en évoquant l'éventuelle implantation de panneaux photovoltaïques, apprenant au passage que le plan climat avait été voté lors du précédent mandat et qu'il ne prévoyait pas d'éolienne. "Mais alors, votre stratégie d'être territoire à énergie positive, c'est à quelle échéance ?, a interpellé une personne du public. Si l'éolien n'est pas possible, si le photovoltaïque c'est difficile, et l'hydraulique plus possible faute de ressource, comment faire ?" "On veut être facilitateurs", a rétorqué Cyril Moh, gardant à l'esprit que 28 projets de parc photovoltaïque existent sur le territoire (relire ici). 

Se plaignant de ne pas être assez informés des actions de la communauté de communes, les habitants ont demandé à être plus impliqués, ce qui pouvait paraître paradoxal lors de la tenue, justement, d'une réunion publique. Ils se sont également inquiétés des possiblités de développement, alors que des villages comme Corconne ne délivrent plus de permis de construire, faute d'une ressource en eau suffisante, et que le tuyau de BRL n'a jamais atteint Quissac. 

L'arrêt du SCoT est prévu pour le mois de décembre, son approbation devrait intervenir en septembre 2024. D'ici là, les habitants peuvent contribuer en envoyant leurs remarques et suggestions sur la boîte mail scot@piemont-cevenol.fr, à partir du diagnostic, présenté mercredi, et qui est en accès libre sur le site internet du Piémont cévenol depuis le 4 avril. Une nouvelle réunion de présentation aura donc lieu le 31 mai, à Saint-Hippolyte-du-Fort. 

François Desmeures

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