ST-HILAIRE-DE-BRETHMAS Les pro-golf acculés par les antis
Très attendu, le débat sur le golf a attiré des centaines de St-Hilairois ce jeudi soir à la salle Louis Benoit. A la faveur d'un public majoritairement opposé au projet, le clan des "contre" a pris le dessus face à des "pros" en panne d'arguments accrocheurs.
Les regards sont concentrés, l'attention du public est à son maximum. Les règles du jeu seront simples : chaque camp disposera de 30 minutes pour exposer ses arguments, puis, d'une réponse par question posée par l'assistance. Les antis, représentés par l'opposition au conseil municipal "Osez St Hilaire" se confronteront à l'exposé des élus de la majorité. Trois d'un côté, six de l'autre. Invité, l'autre groupe favorable au projet "St Hilaire Avenir" a en effet refusé de débattre.
Les finances, le nerf de la guerre
Tirage au sort à l'appui, les antis entament les hostilités. Chaque élu démonte une à uns les grandes lignes du dossier. "L'agglo d'Alès prévoit la création de 80 emplois. Le golf St-Clair en Ardèche est équivalent au nôtre en terme d'équipements et n'emploie que 30 personnes. Ces prévisions sont donc très optimistes. Et quand bien même, 18 millions d'€ d'investissement, c'est 250 000 € d'argent public pour un emploi créé...", insiste Rémy Offredi, premier adjoint chargé des finances. Sébastien Roumiguié, délégué aux sports, renchérit : "La situation économique des golfs est souvent alarmante en France, même pour ceux qui sont en littoral. A Agde, la collectivité a effacé ses dettes. Cette activité n'a pas le vent en poupe, le nombre de licenciés diminue, excepté chez les plus de 65 ans".
Une nuance dans laquelle aurait pu s'engouffrer l'opposition pour justifier de la rentabilité du projet. Mais cette dernière, dans une situation délicate de combat défensif, semble avoir mal anticipé les attaques de ses adversaires. Elle campe sur son cheval de bataille : les retombées fiscales. "Lorsque le dossier aura abouti, ce sera 500 000 € de revenus fonciers pour la commune", rappelle Patrick Guy, chef de file d'"Osez St-Hilaire". Son colistier Michel Bernard lui emboîte le pas : "L'agglo a déjà acquis 3 millions d'€ de terrains pour le golf. Si nous devions revenir en arrière et rembourser, ça ferait mal aux finances de la commune". Mais la majorité a réponse à tout. "C'est faux !", assène l'élu aux finances.
Le public est majoritairement contre le golf, rien de lui échappe. "Si ce projet est si exceptionnel, pourquoi les privés ne veulent pas investir dedans ?", interroge une habitante. L'assemblée applaudit. Patrick Guy se raccroche aux branches : "Qui a dit que ça rapporterait ? Le but est que ce soit à l'équilibre. En 15 ans, c'est possible. Le Pôle mécanique a réussi".
Urbanisme, environnement, logements sociaux, le débat dure ainsi plus de deux heures dans une ambiance passionnée mais constructive. Nouveau rendez-vous le 27 septembre. L'association "St Hilaire Avenir" animera sa propre réunion publique, avant le scrutin du 16 octobre, date à laquelle les Saint-Hilairois décideront de l'avenir de leur commune.