ST-HILAIRE-DE-BRETHMAS Urbanisme : le projet communal fait grincer des dents
Vendredi dernier, une réunion publique était organisée à St-Hilaire-de-Brethmas pour présenter les orientations urbanistiques de la majorité municipale pour les 20 ans à venir. L'enjeu est de taille et impopulaire : il faut désormais optimiser les espaces bâtis.
Le golf alésien n'est jamais très loin. En dépit de sa complexité, la réunion de présentation du Projet d'aménagement et de développement durable a attiré plus d'une centaine de St-Hilairois vendredi dernier à la salle Louis Benoit.
Mot barbare, le PLU fixe les règles générales d'urbanisation de la commune : il délimite les zones constructibles et les zones à protéger. Dans ce cadre, les lois Grenelle II et ALUR imposent de densifier les zones citadines pour éviter l'étalement urbain et préserver les terres agricoles alentours. Selon les prévisions, la commune va accueillir 1 700 habitants d'ici 2030. "Nous disposons de 127 ha constructibles, mais nous ne pourrons en utiliser que 27. Pour être clair, nous devons diviser par deux la surface consommée chaque année", annonce le cabinet d'expert mandaté par la municipalité.
Des chiffres qui ont poussé la majorité à une décision politique radicale : "Nous allons passer des zones constructibles en agricole. Le peu qui reste se trouvera dans le village afin de développer le potentiel commercial. Actuellement, tous les habitants doivent prendre la voiture pour la Jasse ou Alès", observe le maire Jean-Michel Perret.
La salle est médusée. La valeur de nombreux terrains va chuter."Vous risquez de favoriser des propriétaires. Comment allez-vous gérer ?", interroge un habitant. L'édile répond : "Je ne suis pas de la commune, donc je n'ai pas relations sentimentales, ni cousinages. J'essaierai d'être juste, et vais prioriser les terrains constructibles actuellement cultivés. Si les propriétaires avaient voulu bâtir sur ces espaces, ils l'auraient déjà fait". Brouhaha dans la salle. Un homme renchérit : "Tout le monde est libre de ses choix !". Le maire est acculé. "Je sais, mais j'ai besoin de critères objectifs. Je vais être mis au pilori, et l'Etat s'en fiche !".
Puis le golf revient dans le débat. "Si le oui l'emporte au référendum, je respecterai le résultat (comme Max Roustan dans l'autre sens). Dans ce cas, il faudra intégrer le projet dans le PADD", souligne le premier magistrat. 19 ha seraient alors consommées et il ne resterait que 9 ha de potentiel urbain pour la commune. Pour rappel, sur la surface bâtie par l'agglo, 395 logements seraient construits dont 145 pour résidents permanents, 50 logements sociaux et 200 appartements de tourisme.